Il en
est des idées comme des pendules, il y a celles qui retardent et celles qui
avancent. Les réformes de l’État et des Institutions font partie de cette
dernière catégorie. Il faut donc remettre les remettre à l’heure, sous peine de
les oublier. Remettons donc l’ouvrage sur le métier et
tissons.
Le
cumul de mandats
Le non-cumul
de mandats finira par s’imposer au grand dam de certains élus, tous partis
politiques confondus, si prompts à dénoncer par ailleurs « les avantages acquis
» de certaines catégories socio-professionnelles.
Ainsi
retrouvons-nous dans le même panier MM. Rebsamen-Balkany-Mamers. Ces
socialo-umpéiste-écolo sont les alliés objectifs d’un
même combat : « touche pas à mes mandats, il ne faut pas me couper de la
‘’base’’ » ! Ont-ils oublié, ces « députés-maires » ou « sénateur-maire » -
fonctions inexistantes - que les séances de conseils municipaux sont publiques
et qu’ils peuvent y assister ? De plus, rien ne les empêche, s’ils ont décidé de
garder leur mandat de député, de tenir dans chacune des communes de leur
circonscription une permanence où ils recueil- leront
doléances, avis et réactions de leurs concitoyens.
Et s’ils ont
décidé de rester maire de leur commune il leur appartiendra d’agir auprès de
leurs député, sénateur et des ministères concernés pour tenter d’obtenir
subventions et autres avantages en faveur de leur commune ; ce qu’ils faisaient
eux-mêmes auparavant en usant du temps qu’ils auraient dû consacrer à légiférer
et à étudier les lois proposés par le Gouvernement.
Selon Laurent
Bach, auteur d’un rapport sur le cumul des mandats, « un gros mandat municipal
fait diminuer les présences en commission de 45 % et les interventions en séance
publique de 50 % ».
⁂
Limite
de mandats
Mais il faudra
aller beaucoup plus loin en limitant le mandat à deux de suite afin que ce
service à la Nation ne soit plus ce métier qu’il ne faut perdre sous aucun
prétexte, quitte à renier paroles et promesses faites à de électeurs. L’ambition
personnelle passant bien avant l’ambition collective.
Et que l’on ne
vienne pas me dire que « deux mandats c’est trop court, c’est juste le temps
d’apprendre le métier (!) » ! C’est juste le temps pour que toutes les
seigneuries locales, porteuses de bien des dérives et d’abus de pouvoir, ne
puissent se mettre en place.
Le combat –
car il s’agit de lutte – sera rude et s’inscrira dans la durée. Comme me l’a
confié un jour l’un de nos députés les plus actifs « tu ne veux tout de même pas
que je scie la branche sur laquelle je suis assis ».
⁂
Obligation
faite aux fonctionnaires
De même
faudra-t-il exiger des fonctionnaires qu’ils donnent leur démission de
l’Administration s’ils sont élus. Ainsi en sera-t-il fini de ces énarques,
livreurs de prêt-à-penser, ne tenant jamais compte de l’avis de leurs
concitoyens, sachant ce qui est bon pour eux !
Et que l’on ne
vienne pas me dire que cela est bien dangereux car c’est laisser place à la
technostructure... alors que c’est elle qui depuis de années nous
dirige.
« Faire de la
politique » ne doit pas être une décision que l’on prend à la sortie d’une
école.
« Faire de la
politique » comporte de risques et aucune catégorie de Français ne saurait y
échapper.
« Faire de la
politique », c’est-à-dire servir la Nation, est un engagement total qui ne
saurait être garanti par une quelconque sécurité de l’emploi. Être préfet ou
sous-préfet ne garantit en rien que l’on ait les qualités requises pour être
ministre ou représentant du peuple.
⁂
Reconnaissance
du vote blanc
La
bipolarisation de la vie politique, sans recours au referendum pour les
questions touchant à l’essence même de la Nation, amène, certes, une certaine
stabilité politique mais elle amène aussi la confiscation du pouvoir par la
caste dirigeante des deux principaux partis. L’aboutissement de cette situation
est la montée de l’abstention chez nos concitoyens (60 % aux dernières élections
européennes, 40 % aux dernières législatives). L’on ne saurait se satisfaire de
cela, toutes les « bonnes » explications données sont vaseuses quand elles ne
sont pas purement et simplement mensongères.
La seule
solution est de faire entrer dans le vote une dose de proportionnelle (10 %) et
de reconnaître le vote blanc. Non seulement le reconnaître mais le comptabiliser
comme une expression à part entière. Ainsi s’il arrive en tête d’une élection,
on élimine les deux candidats arrivés second et troisième et on
recommence.
Certes, les
appareils de partis vont hurler mais les candidats ne seront plus ces
porte-parole, petit doigt sur la couture du pantalon, relais de promesses
auxquelles ils ne croient pas mais qu’il leur faut transmettre sous peine d’être
privé d’investiture.
Ces mesures
changeront complètement la représentation politique de notre Pays. En redonnant
à l’élu responsabilité, liberté d’expression et sens de l’engagement personnel,
elles contribueront à éliminer définitivement l’image déplorable du politique
telle que véhiculée par certaines marionnettes
médiatiques.
Il est bien
évident que toutes ces réformes ne pourront être menées à bien qu’après que l’on
se soit livré à une réflexion approfondie devant aboutir à un véritable statut
de l’élu et sur son avenir de non-élu (indemnités, formation,
etc.).
Le mois
prochain nous aborderons la réforme des représentations nationale, régionale et
locales.