RÉFORME(S),

VOUS AVEZ DIT RÉFORME(S) ?

 (première partie)

 

par Georges AIMÉ

Il en est des idées comme des pendules, il y a celles qui retardent et celles qui avancent. Les réformes de l’État et des Institutions font partie de cette dernière catégorie. Il faut donc remettre les remettre à l’heure, sous peine de les oublier. Remettons donc l’ouvrage sur le métier et tissons.

Le cumul de mandats

Le non-cumul de mandats finira par s’imposer au grand dam de certains élus, tous partis politiques confondus, si prompts à dénoncer par ailleurs « les avantages acquis » de certaines catégories socio-professionnelles.

Ainsi retrouvons-nous dans le même panier MM. Rebsamen-Balkany-Mamers. Ces socialo-umpéiste-écolo sont les alliés objectifs d’un même combat : « touche pas à mes mandats, il ne faut pas me couper de la ‘’base’’ » ! Ont-ils oublié, ces « députés-maires » ou « sénateur-maire » - fonctions inexistantes - que les séances de conseils municipaux sont publiques et qu’ils peuvent y assister ? De plus, rien ne les empêche, s’ils ont décidé de garder leur mandat de député, de tenir dans chacune des communes de leur circonscription une permanence où ils recueil- leront doléances, avis et réactions de leurs concitoyens.

Et s’ils ont décidé de rester maire de leur commune il leur appartiendra d’agir auprès de leurs député, sénateur et des ministères concernés pour tenter d’obtenir subventions et autres avantages en faveur de leur commune ; ce qu’ils faisaient eux-mêmes auparavant en usant du temps qu’ils auraient dû consacrer à légiférer et à étudier les lois proposés par le Gouvernement.

Selon Laurent Bach, auteur d’un rapport sur le cumul des mandats, « un gros mandat municipal fait diminuer les présences en commission de 45 % et les interventions en séance publique de 50 % ».

Limite de mandats

Mais il faudra aller beaucoup plus loin en limitant le mandat à deux de suite afin que ce service à la Nation ne soit plus ce métier qu’il ne faut perdre sous aucun prétexte, quitte à renier paroles et promesses faites à de électeurs. L’ambition personnelle passant bien avant l’ambition collective.

Et que l’on ne vienne pas me dire que « deux mandats c’est trop court, c’est juste le temps d’apprendre le métier (!) » ! C’est juste le temps pour que toutes les seigneuries locales, porteuses de bien des dérives et d’abus de pouvoir, ne puissent se mettre en place.

Le combat – car il s’agit de lutte – sera rude et s’inscrira dans la durée. Comme me l’a confié un jour l’un de nos députés les plus actifs « tu ne veux tout de même pas que je scie la branche sur laquelle je suis assis ».

Obligation faite aux fonctionnaires

De même faudra-t-il exiger des fonctionnaires qu’ils donnent leur démission de l’Administration s’ils sont élus. Ainsi en sera-t-il fini de ces énarques, livreurs de prêt-à-penser, ne tenant jamais compte de l’avis de leurs concitoyens, sachant ce qui est bon pour eux !

Et que l’on ne vienne pas me dire que cela est bien dangereux car c’est laisser place à la technostructure... alors que c’est elle qui depuis de années nous dirige.

« Faire de la politique » ne doit pas être une décision que l’on prend à la sortie d’une école.

« Faire de la politique » comporte de risques et aucune catégorie de Français ne saurait y échapper.

« Faire de la politique », c’est-à-dire servir la Nation, est un engagement total qui ne saurait être garanti par une quelconque sécurité de l’emploi. Être préfet ou sous-préfet ne garantit en rien que l’on ait les qualités requises pour être ministre ou représentant du peuple.

Reconnaissance du vote blanc

La bipolarisation de la vie politique, sans recours au referendum pour les questions touchant à l’essence même de la Nation, amène, certes, une certaine stabilité politique mais elle amène aussi la confiscation du pouvoir par la caste dirigeante des deux principaux partis. L’aboutissement de cette situation est la montée de l’abstention chez nos concitoyens (60 % aux dernières élections européennes, 40 % aux dernières législatives). L’on ne saurait se satisfaire de cela, toutes les « bonnes » explications données sont vaseuses quand elles ne sont pas purement et simplement mensongères.

La seule solution est de faire entrer dans le vote une dose de proportionnelle (10 %) et de reconnaître le vote blanc. Non seulement le reconnaître mais le comptabiliser comme une expression à part entière. Ainsi s’il arrive en tête d’une élection, on élimine les deux candidats arrivés second et troisième et on recommence.

Certes, les appareils de partis vont hurler mais les candidats ne seront plus ces porte-parole, petit doigt sur la couture du pantalon, relais de promesses auxquelles ils ne croient pas mais qu’il leur faut transmettre sous peine d’être privé d’investiture.

Ces mesures changeront complètement la représentation politique de notre Pays. En redonnant à l’élu responsabilité, liberté d’expression et sens de l’engagement personnel, elles contribueront à éliminer définitivement l’image déplorable du politique telle que véhiculée par certaines marionnettes médiatiques.

Il est bien évident que toutes ces réformes ne pourront être menées à bien qu’après que l’on se soit livré à une réflexion approfondie devant aboutir à un véritable statut de l’élu et sur son avenir de non-élu (indemnités, formation, etc.).

Le mois prochain nous aborderons la réforme des représentations nationale, régionale et locales.

(à suivre)
 




      Réagir à l'article :
 


09.10.2012

Free counter and web stats
HTML Web Counter