PARADOXES

 


Par Georges AIMÉ

 

Premier paradoxe - Difficile de comprendre les abstentionnistes...

Ils aiment nous rappeler à tout moment que le PS et l’UMP c’est bonnet blanc et blanc bonnet et ils ne donnent pas leur voix aux représentants des partis les plus proches de leur sensibilité politique ! Front National mis à part, la représentation politique nationale se résume à deux partis ! Pour un pays qui aime clamer haut et fort sa diversité et sa liberté de penser... il y a loin de la parole à l’urne !

Deuxième paradoxe - 45 % de nos concitoyens ne se reconnaissent plus dans leurs élus et ils leur donnent encore plus de pouvoir !  L’abstention a accéléré la bipolarisation, a laminé les « petites » formations politiques et le (re)découpage des circonscriptions a accentué la disparition d’un parti qui a récolté 6.421.426 de voix au premier tour de l’élection présidentielle.  Au premier tour de législatives, dix partis ont récolté de 0,19 à 2.20 % de voix, quatre de 3,40 % à 6,91 %...

Troisième paradoxe – Du 9 avril (date officielle de l’ouverture de la campagne présidentielle) au 15 mai (date de la première rencontre du président avec son homologue allemande) nous n’avons jamais entendu parler de politique étrangère, d’Europe et des événements se déroulant dans le bassin méditerranéen et... aujourd’hui politiques, médias et autres échotiers ne parlent plus – à juste titre  – que de  ça.

Quatrième paradoxe –  Notre avenir serait dans le fédéralisme et dans le même temps les pays européens s’opposent. Ne parlons pas de l’Angleterre et de la subtilité de son premier ministre qui attend avec impatience les entreprises françaises (sans doute pour combler le vide laissé par les entreprises britanniques disparues pour cause d’ultra-libéralisme). Ne parlons pas de l’Allemagne qui n’a que mépris pour la Grèce. Ne parlons pas de la France qui ne veut pas devenir comme l’Espagne (?). Ne parlons pas de l’Italie qui ne sait si elle doit franchir le Rubicon et si le sort en est jeté.

Cinquième paradoxe –  Les Socialistes ont accusé le président sortant de mélanger vie privée et vie publique et voilà que la compagne du président en place règle ses comptes avec l’ex épouse de ce dernier...

Il y a lieu de s’interroger sérieusement sur cette pseudo-démocratie qui concentre entre les mains d’une oligarchie, puissamment aidée par un pouvoir médiatique plus soucieux de commérages que d’analyses de fond, tous les pouvoirs et se considère comme maître à penser de tout un peuple !

La France est bien peu de chose pour cette caste dirigeante et l’ego de certains de ses membres n’a d’égal que leur bêtise à oublier – l’a-t-elle jamais su ? – ce qu’est la France et ce que représente  la fonction de chef de l’État.

Ces dirigeants, volontiers donneurs de leçons au monde, devraient cesser d’avoir les yeux de Chimène pour l’Europe du Nord et regarder de plus près ce qui se passe sur notre flanc sud :

En Espagne, le mouvement du 15 M (voir l’article d’Anaïs Gonzalez du mois de l'édition de juin 2012), considéré par beaucoup de nos brillants experts-analystes comme « folklorique » et ne valant pas attention pourrait bien se révéler d’une ampleur exceptionnelle et susciter des vocations dans d’autres pays (c’est déjà le cas pour l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Suède). Se situant « hors des partis » et développant son action dans la non-violence, regroupant jeunes et moins jeunes, travailleurs manuels et intellectuels, femmes et hommes de tous horizons et de toutes régions, professions libérales et responsables de petites entreprises, son but est d’amener à l’émergence d’une politique plus juste, non « financiarisée » plus soucieuse du bien être de chacun plutôt que du bien être de quelques-uns. (Dernier exemple en date :  à l’aide de bénévoles spécialistes et avec l’argent récolté par des dons spontanés, les 15 M vont attaquer en justice Rodrigo Rato [président du FMI avant Strauss-Kahn, ancien ministre de Aznar], président de la banque Bankia [autrefois caja Madrid] et autres caisses d'épargne] afin de lui demander de comptes... ce qu’aucun parti ou syndicat n’a osé faire jusqu’à présent !)  

À quelques encablures de la péninsule ibérique, se déroulent dans des pays dont nous sommes très proches de graves événements qui auront, à n’en pas douter, d’importantes répercussions dans le nôtre.  Sommes-nous prêts à les affronter ? La Nation est-elle en mesure d’y faire face, autrement que par le rejet pur et simple de celui qui est différent ? Le sujet n’étant jamais abordé sereinement, avec calme et dignité, le Front national a devant lui un boulevard dont il occupe déjà une grande partie.

Est-il indécent, n’en déplaise à M. Raffarin, de s’inquiéter de l’attitude des Chinois en Afrique ? Notre passé nous interdit-il de parler des spoliations dont sont l’objet nombre des anciennes colonies  européennes ?

À cela, il faut ajouter ces interrogations nécessitant de rapides réponses, indispensables à notre redressement industriel :

Est-il logique que les « complications administratives » de l’administration indienne contraignent nos entreprises à renoncer à ce marché alors que dans le même temps ses industriels détruisent totalement notre sidérurgie ?

Est-il normal d’accepter sans contrepartie un yuan sous-évalué ?

Est-il juste de faire fi des contraintes sociales auxquelles doivent faire face nos industriels en laissant pénétrer le marché européen par des produits chinois fabriqués dans des usines où n’existent aucun droit pour les travailleurs ?

Voici quelques-uns des sujets « oubliés » durant les campagnes des élections présidentielle et législative. Le Gouvernement en place sera jugé sur sa capacité à les aborder TOUS
 
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25.06.2012

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