LA FRANCE AUX FRANÇAIS !


par Pierre Chastanier

Tout en étant profondément patriote, je milite pour une Europe fédérale appliquant sans faille le principe de subsidiarité, tout en rejetant toute déviance ethnique dans la prise en compte par la Nation de la seule race qui compte, la race humaine, j’en viens à lancer ce cri volontairement provocateur pour ceux qui ne voudront pas lire plus avant :

 

La France aux Français !

France, terre des arts des armes et des lois, tout n’est pas glorieux dans ton histoire et des heures noires des guerres de religion aux heures noires de l’affaire Dreyfus, de l’écrasement de la Commune à la collaboration vichyste en passant par de tristes épisodes de notre histoire coloniale, du commerce triangulaire aux guerres de libération, nous n’avons guère lieu d’être fiers.

 

Mais de Jeanne d’Arc à Valmy, de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen au discours de Phnom Penh, de Jean Moulin à Jean Monnet, de Montaigne à Voltaire, de Pascal à Pasteur , la liste est longue des gloires nationales politiques, littéraires, scientifiques, médicales, philosophiques, spirituelles et militaires qui illustrèrent pour toujours cette France Universelle dont nous devons nous montrer dignes.

 

D’abord qui sont les Français ?

Au pays du jus soli qui, plus que tout autre dans l’histoire, su accueillir et assimiler les étrangers, sont Français de droit tous ceux qui sont nés en France mais sont aussi Français de coeur tous ceux qui ont choisi, dans la dignité et le respect des lois, de vivre sur notre sol et de s’intégrer à notre mode de vie, sans oublier bien sûr, et c’est sans doute bien plus méritoire, ceux de notre empire colonial qui ont versé leur sang pour la Patrie.

 

Elle est longue la cohorte de Polonais, Italiens, Espagnols, Portugais, Africains, Berbères, Arabes, Indochinois, Antillais, Polynésiens, qui de toutes parts, confrontés au choix de quitter leur pays d’origine dont ils étaient le plus souvent chassés par la misère, ont trouvé en France une terre d’asile qui, le plus souvent, leur a permis en peu de générations de s’assimiler complètement à notre culture. Il y a eu certes des ratés. La faute en revient souvent aux élus de tous bords qui n’ont pas su prendre, envers les immigrés, les mesures nécessaires permettant un accueil chaleureux et solidaire, école, logement, travail, ou qui par des politiques laxistes ont laissé pénétrer sans contrôle des hordes inassimilables qui, au temps des trente glorieuses, ne répondaient pas seulement à l’appel d’air d’un assistanat social irresponsable !

 

S’il y a deux catégories de Français ce ne peut être que ceux qui respectent la Loi et les autres. Nous devons certes contrôler l’immigration pour qu’elle coïncide à nos capacités d’accueil, développer un vaste programme d’intégration où l’école, l’activité professionnelle, la qualité de vie répondront aux volontés manifestées des nouveaux venus de travailler, de s’insérer dans la société, de respecter les lois, de conserver dans leur sphère privée des us et coutumes originels peu conformes aux habitudes traditionnelles du pays d’accueil, de contribuer par leur travail et leurs impôts à la vie de la Nation..

 

On doit aussi agir du côté des Français « de souche » pour qu’ils connaissent les pays d’émigration et leurs cultures, qu’ils ne confondent pas par exemple l’islam de France et le wahhabisme, qu’ils ne recherchent pas dans tout arabe un terroriste en puissance, qu’ils acceptent que tous ceux qui choisissent la France et s’y intègrent aient les mêmes droits qu’eux et aussi les mêmes devoirs.

Ah ! les donneurs de leçons qui stigmatisent les salafistes et dans le même temps font des courbettes, pétrole oblige, aux émirs du Golfe, défenseurs acharnés et financiers uniques de cette déviance mortifère. Les objectifs des Frères musulmans, par exemple, ne sont en rien compatibles avec nos idéaux républicains et pourtant ne les laisse-t-on pas s’implanter insidieusement dans ces régions qui croyaient voir fleurir un nouveau printemps ? Nous rejetons l’incivilité sous toutes ses formes qui doit être combattue de la même manière, qu’elle soit le fait d’un ressortissant français ou d’un étranger. Pour l’étranger la sanction sera la reconduite immédiate aux frontières, contrepartie répressive des vrais efforts qui auront été apportés lors de son accueil.

 

Pour les Français quelle que soit leur origine la Loi doit s’appliquer dans toute sa rigueur sans tomber dans l’actuelle hypocrisie où le pouvoir est défié et les peines rarement effectuées. Nous sommes tous conscient qu’à l’heure de la mondialisation il sera de plus en plus difficile d’interdire des migrations massives. Raison de plus pour développer un vaste programme de coopération favorisant l’emploi dans les pays d’émigration. Qui peut croire qu’un Malien bravera tous les dangers pour venir en France s’il peut vivre dignement et élever sa famille au Mali ? Ce programme de codéveloppement peut d’ailleurs être une chance pour la France.

 

Créateur d’emplois aussi bien pour les pays émergents que pour nos entreprises. Pourquoi ne pas plutôt faire travailler les ressortissants de nos anciennes colonies avec qui nous partageons histoire, culture et langue plutôt que des dragons asiatiques dont nous ne sommes pas aussi proches ? Il faut pour que cesse un anti-islamisme primaire, refrain actualisé de l’antisémitisme d’hier, légiférer de façon claire pour qu’au pays de la laïcité qui a voulu pour les immigrés l’intégration et même l’assimilation plutôt que le communautarisme, des règles de vie, compatibles avec les nôtres, permettent de réserver à la sphère privée des us et coutumes discriminatoires. Personne n’est obligé de manger hallal ou casher et si chacun dans l’école confessionnelle de son choix peut vivre selon des pratiques alimentaires ou vestimentaires qui lui sont propres l’école de la République, les piscines de la République, les hôpitaux de la République n’ont pas à se soumettre à la loi d’une fraction mais à respecter et à faire respecter la Loi commune.

 

La France a toujours accepté pour ses ressortissants d’origine étrangère le droit de conserver, une fois devenus Français, leur double nationalité trouvant que c’était là une chance pour notre pays de tisser avec les pays d’origine de nos nouveaux compatriotes des liens plus étroits dans tous les domaines. Mais si cette règle peut s’appliquer aux citoyens elle doit me semble-t-il être refusée à celles et ceux qui veulent représenter les Français dans quelque instance élective que ce soit, locale, régionale, nationale, européenne.

 

Nul ne peut servir deux maîtres ! Un élu d’origine étrangère ne doit en aucun cas se trouver dans la délicate position d’avoir à choisir entre ses deux nations. Cela ne l’empêchera pas de pouvoir maintenir le dialogue avec son pays natal (du jumelage aux les associations parlementaires de nombreuses possibilités existent), mais quand on veut représenter les Français on doit être Français et rien d’autre !

 

Les exemples sont multiples d’élus qui étaient bi nationaux ou qui pouvaient prétendre à une double nationalité pour qui s’est posé le problème. Il est donc temps de paraphraser cette citation de Romain Gary reprise par le Général de Gaulle :

 

« Le patriotisme c’est l’amour des siens, le nationalisme c’est la haine des autres. » En disant : « Vous pouvez librement appartenir à deux nations, mais si vous voulez nous représenter, vous ne pouvez avoir qu’une seule Patrie : celle qui nous est commune, la France. »
 
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03.04.2012

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