IL NE SUFFIT PAS...

 


par Georges Aimé

Un fait divers épouvantable, aboutissement tragique d’une violence ordinaire quotidienne, illustrant l’incapacité de nos élus à prendre les problèmes à la racine, et la campagne présidentielle (qui devrait être ce temps fort où l’on s’interroge vraiment sur le rôle de celui qui aura la charge de représenter la France et de nous faire vivre tous ensemble dans la paix et l’harmonie) bascule un peu plus dans la médiocrité.

Médiocrité des propos faits de « moi je », de « y’a qu’à » et de « faut qu’on » dont le quatuor dissonant nous rebat chaque jour les oreilles sans se soucier de savoir s’ils sont crus tant ils sont convaincus de détenir la vérité.

Il ne suffit pas à M. Bayrou de rêver à une Europe réindustrialisée d’un coup de baguette magique, devenue vertueuse et soucieuse de ses habitants par je ne sais quel miracle, pour changer l’image qu’ont les peuples du nord de l’Europe sur ceux du sud.

Il ne suffit pas à M. Hollande de ne pas parler de l’énergie nucléaire ou de la dépénalisation du cannabis et de ses conséquences sur l’accroissement de la consommation des drogues dures, de ne pas vouloir voir les problèmes liés à une immigration incontrôlée, de dire que demain tout sera rose pour que les épines allemandes ne s’enfoncent dans ses paumes.

Il ne suffit pas à M. Mélenchon de vitupérer, de singer Georges Marchais, de dire « il ne faut pas que les « Socialistes nous fassent ‘’chier’’ parce qu’ils vont nous trouver » (!) et de prendre comme boucs-émissaires les électeurs de droite pour faire changer d’avis la chancelière... et le parti Socialiste allemands.

Il ne suffit pas à M. Sarkozy de nous répéter qu’à lui seul il a sauvé l’Europe, la France, l’euro, des milliers (!) d’emplois, que certes il a commis quelques erreurs mais si petites qu’elles ne valent pas la peine d’être mentionnées, que tout ça est la faute des journalistes qui sont tous contre lui, pour le rendre crédible auprès d’une majorité de la population qui, elle, a parfaitement compris qu’il avait atteint son niveau d’incompétence.

Il ne suffit pas de parler pour ne rien dire et de ne rien dire en parlant. Peut-être ne le saviez-vous pas, mais les frontières du monde sont celles de l’Hexagone. Ainsi plus de politique étrangère. Exit le bassin Méditerranée, l’Afrique et le Moyen Orient. Ils n’existent pas. Nous n’avons jamais eu de relations et nous n’avons aucune raison de nous interroger sur les événements qui s’y déroulent. Ces derniers n’ont aucune incidence sur notre vie quotidienne et sur notre économie.

Ne nous parler pas des droits de l’Homme, de la condition humaine et de l’environnement de la Chine vous allez vexer les amis de M. Raffarin. De si bons amis qui risqueraient de ne plus nous acheter ce qu’ils ne nous achètent pas.

Quant à l’Europe, le Machin, moins on en parle, mieux on se porte. C’est pourtant la seule partition que le quatuor pourrait jouer juste, leurs instruments étant accordés sur la même note teutonique. Il existe bien d’autres pays sur notre continent, mais ils sont insignifiants et si peu dignes. Espagnols, Irlandais, Italiens, Polonais, Portugais... écoutez les voix de grande soeur et petit frère sinon vous finirez comme les Grecs ! Ils sont vos guides infaillibles et savent ce que vous devez faire, au besoin ils vous dépêcheront de experts pour vous apprendre ce que vous êtes. Affligeants !

Ces quatre-là auraient pu faire de économies – pardon MM. Les Imprimeurs – en ne faisant qu’une affiche avec leur quatre têtes et un slogan commun : attendre et voir. Attendre et voir ce que l’on aurait dû faire pour ne pas attendre et voir ce que l’on ne fera pas.

Vous n’avez rien compris ? Ce n’est pas grave, eux non plus ! Curieux paysage politique où la forme prime sur le fond. Ainsi en est-il pour la candidate frontiste qui elle aussi a besoin de boucs-émissaires (la moitié « mélenchonniste ») et ne cesse de nous resservir sa galimafrée composée de chasse-cousins et autres ripopées.

Dans ce triste tableau, une consolation : la disparition d’une écologiste psychorigide fumeuse d’herbe, amatrice de bougies et le passage à l’état de momies d’archéorévolutionnaires. Tous se réclament du gaullisme, tous ont oublié – ou n’ont jamais su – le Général et ce qu’il incarne toujours pour beaucoup de Français et de peuples du monde.

Tous ? Non, il en existe un. Le seul représentant de cet esprit gaullien. Le seul dont on feint d’ignorer le discours. Le seul avec qui l’on ne veut pas débattre. Le seul capable de mettre tous ces candidats en défaut. Le seul à nous présenter une autre politique. Le seul à prôner une autre construction européenne.

Le seul à dire que la financiarisation de l’économie découlant d’un libéralisme dévoyé, appelé ultralibéralisme (et défendu à travers les traités signés par TOUS les membres du quatuor infernal) nous entraîne – et entraîne avec nous les pays les plus faibles – vers l’abîme. Celui-là s’appelle Nicolas Dupont-Aignan.

 
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03.04.2012
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