DOCTRINES ET IDÉOLOGIES :

BOUSSOLES DÉRÉGLÉES ET MÉLANGES DES GENRES

 

par Paul Kloboukoff

Relativisme ! « Contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas » a prononcé le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, le 4 février devant une association étudiante de droite, l’Uni. Aussitôt, de toutes parts à gauche ainsi que d’autres camps présentant des candidats à l’élection présidentielle, les attaques ont fusé, se concentrant sur une partie de la phrase, « toutes les civilisations ne se valent pas ». Et la polémique a enflé sur cette opinion formulée à huis clos.

Le président N. Sarkozy a soutenu son ministre. Aucune civilisation ne vaut mieux qu’une autre, a-t-on entendu et lu, chacune a ses vertus ; prétendre le contraire est malsain, nuisible ; c’est aller à la quête des voix de l’extrême droite. Le terme civilisation a été jugé peu approprié par certains, plus nuancés, qui lui auraient préféré les mots régime, culture ou religion. Selon le dictionnaire (Hachette 2009), une civilisation est l’ensemble des phénomènes sociaux, religieux, artistiques, scientifiques propres à un peuple et transmis par l’éducation. Cette définition englobe celles de la culture et du régime. Alors, si toutes les religions, toutes les cultures et/ou tous les régimes ne se valent pas, peut-il en être autrement des civilisations ? L’ex-ministre Luc Ferry a abordé ces questions en citant un autre philosophe, « éminent penseur » de gauche, André Comte-Sponville pour qui « toutes les civilisations ne se valent pas, ni tout dans chacune d’elles » (Nouvelobs.com, 09/02/2012). Alors, pourquoi ne pas en débattre calmement, sans voler dans les plumes de l’adversaire ?

Dans cette période de campagne, il ne faut surtout pas laisser passer une occasion de tirer sur un parti ou un candidat ennemi (car nous sommes en guerre aujourd’hui) pour des propos « jugés inacceptables », c’est-à-dire en désaccord avec les idéologies, les orientations et les projets de son camp. Et il ne faut pas craindre l’exagération, voire l’outrance, pour clouer le bec à l’adversaire et le faire apparaître mauvais, hostile à la société et aux citoyens, méprisable ou pire encore. Au cours d’une séance de l’Assemblée nationale, M. Serge Letchimy, député apparenté PS, a pu lancer « ...mais vous, M. Guéant vous privilégiez l’ombre, vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration », avant de se référer, dans un épais brouhaha, au « régime nazi » (cf. actu.orange.fr/politique, le 08/02/2012). Cette adresse (si l’on peut dire) a provoqué les réactions indignées de la majorité à l’Assemblée. M. F. Hollande s’est refusé à présenter des excuses au nom de son parti.

Curieusement, le début de la déclaration incriminée de M. Guéant, « contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche… », n’a pas donné lieu à explosions de colère et à contestations. Cela nous permet de penser que la gauche n’est pas contrariée d’être qualifiée de relativiste, qu’elle l’assume. Le dictionnaire précité définit brièvement le relativisme comme une doctrine selon laquelle la connaissance humaine ne peut être que relative, une doctrine selon laquelle les notions morales, esthétiques sont fonction des circonstances et n’ont donc rien d’absolu. Sur le site internet wikiberal.org on peut lire aussi, notamment : pour le relativisme, il n’existe pas de vérité absolue et :

- au plan philosophique et épistémologique, aucune vérité définitive ne peut être connue ;

- il n’y a pas de culture meilleure qu’une autre, ni de comportement ou d’action meilleurs que les autres ; la morale n’est ni absolue ni universelle, elle émerge de coutumes sociales et d’autres institutions humaines ; toutes les opinions se valent ;

- la rationalité n’existe pas, le mode de raisonnement dépend de la personne ;

- toutes les valeurs morales sont équivalentes (« à chacun sa vérité »).

Une telle philosophie ne doit pas être confondue avec la tolérance, est-il souligné, car elle n’accepte ni critique ni argument rationnel. Cela pourrait donc être une des raisons pour lesquelles, dans notre douce France où le relativisme est en train de devenir une seconde nature, nous déplorons tant d’animosité, tant d’agressivité dans les débats, les confrontations, les affrontements, les « duels » entre des partisans de différents camps.

Les échecs politiques, économiques, environnementaux et sociaux s’expliqueraient en partie par ces comportements qui divisent les Français soumis au régime des partis, des clans. Au point que les citoyens eux-mêmes deviennent relativistes devant des serments et des promesses non tenues, devant des actes et des propositions des uns et des autres qui se contredisent, qui se neutralisent, qui s’anéantissent mutuellement. Il n’y a plus une vérité. Il y a des vérités, des droites, des gauches, des centres, des « modérés » et des « extrêmes », des syndicats, du patronat ainsi que de lobbies variés, des nationalistes, des européistes, des mondialistes, des experts et des contre experts, etc. Les citoyens n’arrivent plus à s’y retrouver, à comprendre, à choisir devant des éventaires de mesures et de contremesures fraîches ou éventées, souvent changeantes, médiatisées à hautes doses. La confiance s’est perdue, le découragement gagne avec l’incompréhension, le doute et les difficultés, particulièrement en ce temps de crise, tandis que la tentation abstentionniste grandit. En cela, la campagne électorale actuelle est presque caricaturale… et inquiétante.

Dans les esprits des électeurs, le trouble et la confusion viennent aussi de l’utilisation excessive, voire de l’abus par les politiciens et les médias, de termes vagues, imprécis et/ou inadéquats pour qualifier les situations et les positions qu’ils décrivent et souvent critiquent de façon répétitive. Ainsi, l’ultralibéralisme est dénoncé comme le mal du siècle, cause de toutes les inégalités et de tous nos maux. Une doctrine ainsi dénommée est censée prôner un libéralisme absolu où règnent l’économie de marché et l’entreprise privée, être caractérisée par l’absence de régulation économique de l’Etat ainsi que par le respect incontesté de la liberté individuelle. Ce n’est pas le cas dans l’économie et même dans la société en France où l’Etat est omni présent et interventionniste. Nous y reviendrons. Le libéralisme est en recul, d’ailleurs, et ses défenseurs habituels sont discrets.

En revanche, de lourdes « contraintes libérales » pèsent sur la France du fait de son engagement dans l’Union européenne (UE) et de son immersion dans le tourbillon de la mondialisation. Du fait de l’européisme qui s’impose, contre des sceptiques et des résistants, ainsi que du soutien et des poussées de promondialistes qui seraient favorables à un « gouvernement mondial », espérant voir traiter « au sommet » avec succès des problèmes ardus et vitaux de portée planétaire. Des problèmes qui portent avant tout, actuellement, sur l’environnement, d’un côté, sur les questions monétaires et financières, d’un autre côté, ainsi que, bien entendu, sur la paix et la concorde dans le monde.

Que les partis dominants en Europe aient été de droite (conservateurs, pour certains) ou de gauche (sociauxdémocrates), l’UE a choisi des options libérales fortes, ultra libérales disent certains, en érigeant la libre concurrence et le libre échange en valeurs suprêmes. Elle a fait abattre les frontières entre les pays membres à l’intérieur de l’Union, notamment avec le Marché unique et les accords de Schengen élargis. Elle a ouvert grand ses portes extérieures aux flux commerciaux et aux mouvements financiers provenant ou à destination des pays du monde entier. Sans exiger (sanctions et mesures de rétorsion à l’appui), jusque-là, de ses « partenaires » extérieurs, qu’ils pratiquent une « concurrence saine et loyale » afin d’éviter aux économies européennes les plus faibles d’être submergées par des produits importés aux prix imbattables.

Afin de ne pas favoriser les délocalisations d’entreprises et d’activités. Une des conséquences en est maintenant l’extension d’un sentiment d’insécurité appelant au retour du protectionnisme. Parmi les organismes internationaux chargés d’orchestrer la mondialisation figure au premier rang l’ONU qui, par sa multitude d’agences, agit presque partout dans le monde. Elle est de plus en plus sollicitée en tant qu’agent mondial de la paix pour intervenir dans les conflits entre États ainsi qu’à l’intérieur de pays où l’oppression et la guerre civile (termes usités lorsque l’armée tire sur la foule) malmènent et déciment les populations.

Quant à la libéralisation de la mondialisation, elle est résolument promue et encadrée par le Fonds monétaire internationale (FMI), avec l’assistance de la Banque mondiale, particulièrement lorsque des pays pauvres ou en voie de développement sont concernés, et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Au sein de ces institutions, des Français peuvent jouer des rôles capitaux, comme c’est le cas actuellement, avec Christine Lagarde à la tête du FMI, après Dominique Strauss Khan, et avec Pascal Lamy à la direction de l’OMC, pour son deuxième mandat. Christine Lagarde vient de l’UMP, DSK et Pascal Lamy sont socialistes. Il peut paraître paradoxal que des Français du sérail socialiste occupent des postes de direction de ces institutions réputées pour leur rigueur libérale et parfois caricaturées dans des uniformes de gendarmes protecteurs du capitalisme.

De quoi susciter des interrogations des électeurs français, et d’abord de la part des supporters du PS. Surtout après les propos plutôt équivoques ou contradictoires, du candidat F. Hollande. Au rassemblement du Bourget, le 22 janvier2012, il avait clamé avec vigueur sa volonté de s’opposer au « monde de la finance », son « seul adversaire ». Depuis, à la veille d’un déplacement à Londres, à l’occasion d’un déjeuner avec des journalistes du Guardian, pour rassurer la City, il aurait déclaré, notamment « …Aujourd’hui, il n’y a pas de Communistes en France. Ou pas beaucoup… La gauche a gouverné la France pendant quinze ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte à avoir » (Marianne 2.fr, le 14 février 2012). En bref, plus libéral que moi, tu meurs ! Pas étonnant qu’en France, on parle de plus en plus de l’UMPS !

Des partisans d’une « gouvernance » planétaire sont de plus en plus actifs, désirant harmoniser, rendre cohérentes et convergentes les politiques nationales et régionales. Les tentatives faites dans ces directions par les réunions du G6, puis des G7, G8… et G20 sont des jalons sur ce chemin d’une unification qui verrait, presque inévitablement, s’amenuiser les souverainetés des États au profit d’autorités d’ensembles géopolitiques plus vastes et les Nations se conformer à des décisions de portée mondiale. Pour nous, l’UE fait partie de ces ensembles. Elle sert aussi de relais pour la pénétration des directives libéralisatrices dans la gouvernance des États d’Europe.

Les propos rapportés de M. Hollande illustrent la perte de boussole du PS, son désarroi devant ces phénomènes, ainsi que par la montée en puissance des « marchés financiers » en cette période prolongée de crise généralisée de l’endettement. Nous sommes loin du socialisme défini comme : une doctrine politique, sociale et économique qui prône la disparition de la propriété privée des moyens de production et leur appropriation par la collectivité. Comment se repositionner dans un environnement extérieur imprégné de libéralisme, que le PS ne récuse d’ailleurs pas, et tandis que l’européisme mondialiste a conquis le parti ? Des personnes se disant déjà « citoyens du monde » pensent peut-être que les divisions constatées au sein des États se dissoudront, disparaîtront dans des ensembles plus étendus… et plus hétérogènes. Après avoir tourné en rond en cherchant des issues par l’usage de formules magiques ad hoc, telles le libéral socialisme, le socialisme réformiste ou encore la social-démocratie, « mouvement visant à des réformes socialistes dans le cadre de la démocratie libérale », il a fallu se résigner au statu quo. Réformer, mettre à jour son AOC n’est pas chose facile pour un parti qui se veut réformiste.

Cet état de fait, cette soumission devenue adhésion au libéralisme européiste et mondialiste pousse chaque jour le parti à tenter de compenser en intervenant davantage dans la vie économique et sociale à l’intérieur de la France, dans les limites que fixent les directives de Bruxelles et les critères de Maastricht. Pour réparer les ravages, les injustices et les inégalités que le libéralisme et le capitalisme sont accusés d’aggraver, les principaux chevaux de bataille sont l’interventionnisme de l’État et la grande redistribution. Le « progressisme », lui, vise à modifier des attitudes et des comportements dans la société, notamment lorsqu’ils déplaisent à des courants du parti ou leur paraissent dépassés, concernant les jeunes, le mariage, l’homosexualité, l’immigration, la protection sociale… et le « respect de droits » qui leur semblent bafoués.

C’est un socialisme moralisateur, redresseur de torts, en quelque sorte, qui ne renie pas les discriminations lorsqu’elles sont dites « positives ». Ce n’est pas nouveau, c’est plus accentué. L’alliance avec les verts incite, pour sa part, à soutenir, avec plus ou moins d’entrain, des propositions environnementales, l’abandon du nucléaire et la promotion des énergies renouvelables, en premier lieu. Dirigistes et interventionnistes sont aussi la plupart des dirigeants de la droite, et en particulier ceux de l’UMP. Ils sont assez souvent qualifiés par la gauche de serviteurs du libéralisme et du grand capital, des riches. À leur sujet, on peut faire un parallèle avec ce que nous venons de voir à propos du PS. Européistes et mondialistes libéraux, ils ne se privent pas d’intervenir avec intensité dans l’économie nationale. Une des différences est que, N. Sarkozy (NS) en tête, ils ont été beaucoup plus actifs sur les scènes européennes et mondiales, particulièrement depuis la présidence française de l’UE en 2008, et lors des crises très graves qui se sont abattues sur la France, sur l’Europe et sur le monde. NS a forcé la main aux Français pour que le traité de Lisbonne puisse être ratifié. Il s’est évertué à nous convaincre, grande crise de l’endettement aidant, qu’il n’y avait pas de salut sans perte de souveraineté, sans une UE fédéralisée, sans convergence, sans une indéfectible amitié germano-française. L’économie allemande est, d’ailleurs, présentée comme un modèle pour nous.

Avant son élection, NS avait promis de réformer en profondeur la France, notamment afin d’enrayer la dérive des dépenses publiques et l’aggravation des déficits, pour élever le pouvoir d’achat des populations, ainsi que pour améliorer la compétitivité des entreprises face à la concurrence internationale. Des changements d’orientation libérale ou non, assez systématiquement appelés « réformes », ont été introduits dans de nombreux domaines, touchant aux retraites, à l’autonomie des universités, à l’emploi, par les heures supplémentaires et le travail du dimanche, au RSA, à la TVA dans la restauration, au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux prenant sa retraite, à la suppression de la taxe sur les salaires, etc. La fiscalité a été plusieurs fois modifiée, pour des raisons diverses et changeantes. Les crises financières ont motivé des interventions d’envergure auprès des banques et la garantie par l’État des dépôts des ménages.

Nous connaissions déjà l’Etat-providence ; c’est aussi un Etat-sauveur, hyper actif. Nous l’observons encore en campagne, avec les tentatives médiatisées de sauvetage des sociétés Lejaby et Photowatt, ainsi que des sidérurgistes du site de Florange appartenant à Arcelor Mittal. L’attitude envahissante de l’État (et des collectivités locales) ne soulève pas de véhémentes protestations. Au contraire, le public en redemande. L’État doit se préoccuper de tout. Les partis au pouvoir et ceux d’opposition s’en lèchent les babines. Nous assistons donc à une floraison de « programmes », paniers ou caddies débordant de mesures « attrape tous » dans lesquels les électeurs potentiels sont invités à trouver une pitance à leur goût. « François Hollande a voulu à la fois contrer la droite et rassurer la gauche » titrait Le Monde du 27 janvier à propos du programme du candidat socialiste. Autre titre dans les colonnes voisines : « 60 engagements, des priorités et un chiffrage ». Nul doute que le candidat de l’UMP ne voudra pas faire moins pour se montrer à la hauteur de son concurrent, le « favori des sondages » comme le répètent à l’envi des médias qui visiblement lui sont favorables et ne semblent pas particulièrement bien disposés à l’égard de NS Il est vrai que les médias aiment soutenir les « favoris », en toute impartialité. Il faut bien penser à l’avenir, n’estce- pas ?

Le « populisme » est à la mode, tout au moins dans les bouches et dans les écrits de ceux qui le dénoncent, rarement sans véhémence. La définition du dictionnaire est pourtant paisible : « nom donné à l’idéologie de certains mouvements politiques se référant au peuple mais rejetant la notion de lutte des classes ». Et « courant politique qui se proclame le défenseur du peuple contre les puissances d’argent et les étrangers ». Chez nous, il n’y a que des méchants et dangereux populismes. Les stars ou les épouvantails, cibles de presque tous les partis, en sont Marine Le Pen, pour le Front National, et Jean Luc Mélenchon, pour le Front de Gauche.

Ces individus, leurs proches et les membres attitrés de leurs partis sont condamnables, indiscutablement. Ils ne méritent pas qu’on leur adresse la parole, si ce n’est pour les attaquer, ou qu’on la leur donne au même titre qu’aux autres candidats. Mais attention, leurs électeurs et leurs sympathisants sont d’aussi respectables Français que les autres lorsqu’il s’agit pour eux de glisser leurs bulletins de vote dans les urnes, surtout aux seconds tours des élections présidentielles et législatives. Se priver d’aller puiser dans un vivier qui peut représenter de 25 % à 30 % de l’électorat serait une hérésie impardonnable. Il convient donc de considérer qu’aux côtés des impétrants précités, seulement quelques centaines de personnes, ou de petits milliers, tout au plus, sont populistes. Les autres sympathisants et votants, non.

C’est pratique, « réaliste » ! Une telle « logique » peut-elle affecter les partis dominants qui alternent ou cohabitent au pouvoir ? Notre système électoral n’est pas prévu pour. Toujours est-il que pour s’attirer les sympathies d’électeurs qui pourraient être attirés par les « extrêmes », sans plus attendre, les combats reprennent sur les terrains de l’insécurité, de l’immigration ainsi que du positionnement vis-à-vis de l’UE et de l’euro. La gauche est désormais majoritaire au Sénat. Aussi, la voie parlementaire s’est rétrécie et est devenue incertaine quant à l’adoption de propositions venant de droite. NS vient d’exprimer son intention, s’il est réélu, de faire appel si nécessaire, en cas de blocages, à des référendums sur des questions importantes, pour que le peuple puisse en décider.

Deux premiers points d’application ont été indiqués : la formation des chômeurs, avec des obligations qui lui seraient associées, et l’immigration illégale. Bizarrement, le recours au référendum n’a pas été évoqué pour l’accord des Français sur le traité de Lisbonne remanié en vue d’une prochaine ratification. Pourtant, cela concerne la France et les citoyens au tout premier chef. Et les socialistes se s’y sont déclarés opposés, désirant renégocier ce traité. L’appétence référendaire de NS n’a pas manqué de provoquer de vives réactions. Populiste ? Ne serait-il pas opportun de cesser de traiter les uns ou les autres de populistes avec autant d’hostilité lorsqu’ils parlent de s’adresser au peuple de France ? Est-ce si dangereux ? N’est-ce pas plutôt l’expression d’une volonté de ne pas laisser la gouvernance du pays aux seules mains de partis partisans assistés par des technocrates ?

Le Général de Gaulle avait dit tout le bien qu’il pensait du régime des partis et de ses acteurs. De son côté, notre Constitution du4 octobre 1958, au titre 1er - De la souveraineté, stipule dans les deux premiers alinéas de l’article 3 : La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par voie de référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.

La France, où ces sages résolutions ont été trop oubliées, gagnerait à revenir dans la voie que celles-ci ont tracée pour redevenir un modèle de démocratie. Cela est valable également pour l’Europe.

NB : Des lecteurs pourront penser que j’ai trop focalisé l’article sur l’UMP et le PS. J’ai été influencé par la proximité de l’élection présidentielle et ai pensé plus au second tour qu’au premier.
 
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14.03.2012

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