par
Georges Aimé
Quels
qualificatifs
employés ?
Entre
ceux, au pouvoir sans discontinuer depuis dix, ans annonçant, à cent jours de
l’élection présidentielle, ce qu’il convient de faire pour réussir et ceux,
membres du principal parti d’opposition (quoi que...), qui n’ont même pas mis ce
temps à profit pour préparer un programme... que faire ?
Il
est vrai que n’étant pas Shiva, il est compliqué d’être un cumulard. Être
sénateur, député, président de groupe à l’assemblée nationale, président de
conseil régional ou général, maire, président de la communauté de communes ou de
pays, président du conseil d’administration de l’hôpital local, président du
comité gérant la distribution de l’eau, président de parti et parfois impliqué
dans des sociétés ou des cabinets de droit privé... ne laisse pas beaucoup de
disponibilité pour s’occuper de la France et des Français.
Renvoyons
dos à dos ces« professionnels » de la politique, plus soucieux de sauver leurs
intérêts et leurs prébendes que de réfléchir au devenir de la Nation. Ils ont
tous failli. Il faut sortir de ce cercle vicieux qui consiste à voter contre un
parti ou une idée en oubliant l’essentiel, à savoir le contenu du programme de
chaque candidat et son engagement à s’y tenir. S’il n’existe pas en droit
français de mandat impératif il est un devoir moral de ne pas promettre ce que
l’on ne saurait réaliser et il est d’une grande lâcheté de rejeter la
responsabilité de l’échec sur l’autre ou sur une administration extra
nationale.
Ne
votons plus pour ce qu’il convient d’appeler l’UMPS ! Il est, parmi les
candidats en lice, au moins deux personnalités de qualité, ayant une expérience
certaine de la conduite des affaires au plus haut niveau et dont l’honnêteté ne
semble pas devoir être mise en cause. Demandons-leur une explication approfondie
de leur programme et, à partir de celle-ci, déterminons-nous. Confrontons les
idées de Nicolas Dupont-Aignan et de François Bayrou sur l’euro, sur leur vision
de la construction européenne, sur la place de notre vieux pays et de l’Europe
dans le monde ; analysons leurs propositions en matière de fiscalité et enfin
demandonsleur quelle est leur analyse de la situation
économique de notre Pays et quels sont les moyens (autres que des voeux pieux) à mettre en place pour réduire cette dette,
cause de la plupart de nos problèmes (en particulier ceux liés à la dégradation
de la protection sociale, conséquence de moindres rentrées sociales découlant
d’un chômage massif).
Interrogeons-nous
sur leur crédibilité. Demandons-nous quelle est leur marge de manoeuvre vis-à-vis de nos partenaires européens. Il ne
suffit pas de faire des effets de manche et de promettre, encore faut-il
convaincre des gouvernements qui, même s’ils sont de la même couleur politique,
sont pour le moins parfois très éloignés les uns des
autres.
Nous
avons le devoir, nous qui avons une certaine idée de la France, de tout mettre
en oeuvre pour rompre le cercle vicieux dans lequel
nous a entraîné la bipolarisation sans contrôle référendaire (et quand il y en a
un on ne respecte pas le choix de Français !).
Nous
devons aider à l’émergence d’un homme nouveau, capable d’entendre un peuple qui
a perdu tous ses repères faute de dirigeants exemplaires dans leur comportement,
dans leur compréhension de l’évolution du monde et dans leur capacité
d’indépendance à l’égard de leur idéologie ou des groupes de pression de toutes
natures. Si nous ne faisons pas cela... nous nous dirigeons tout droit vers un
second tour opposant un candidat « internationaliste » sans vision réfléchie et
pensée à une candidate dont le slogan « c’est la faute de l’Afrique et de
l’Europe » tient lieu de programme.
Belle
perspective !
Faut-il
donc que les mouvements des indignés qui naissent çà et là en Europe passent de
la non- violence à une forme plus musclée pour se faire entendre ? Faut-il donc
des suicides par le feu pour voir ? Faut-il donc être totalement asservi pour se
libérer de la pensée unique qui nous sclérose depuis de décennies ? Faut-il donc
être totalement démuni pour réagir ? Sommes-nous encore trop bien portant et
trop individualistes pour penser que tout cela ne nous concerne pas ? Le dieu «
fricenrichissement personnel » est-il devenu notre
seul guide ?
Quand
le principal souci quotidien est celui de nourrir et de trouver un toit pour les
siens, il faut certes du temps avant de se révolter, beaucoup de temps et l’on
est jamais certain du résultat mais on finit par se révolter. La génération dont
je fais partie, bénie des dieux (sans guerre, sans pandémie, sans drogue, sans
zones de non-droit, plein emploi) n’a pas su ou n’a pas voulu, au nom de dogmes
devenus archaïques en l’espace de trente ans, transmettre ce qu’elle avait
acquis des générations précédentes. À savoir la force, le courage et la
sagesse.
Il
est temps de faire notre rédemption, transmettons à nos petitsenfants l’espoir d’un futur semblable à celui dont
nous rêvions quand nous avions vingt ou trente ans.