par
Paul Kloboukoff
«
Engagez vous, rengagez vous !» appelaient des affiches patriotiques placardées
sur de grands panneaux que nous trouvions sur le chemin de l’école dans les
années 1940, après la guerre. Aussi, pour nous, s’engager c’était rejoindre
l’armée pour défendre notre pays et combattre ses ennemis. La compréhension et
l’usage des mots « engagement » et « engagé » n’empruntent plus cette
signification que rarement, exceptionnellement. Par contre, ces mots, auxquels
le dictionnaire accorde une dizaine de sens proches ou plus éloignés les uns des
autres, sont très abondamment ou abusivement employés ces derniers temps,
parfois jusqu’à la déraison.
S’engager
et être engagé est devenu un must, une obligation sociale et politique.
Citoyenne, diront certains ! Laïque et solidaire, surenchériront d’autres.
Ainsi, les engagés volontaires et conscients de l’être sont légion. Certains
aiment bien faire connaître cet engagement censé les valoriser. Ils côtoient des
engagés involontaires et ou inconscients, souvent plus discrets, dont la
quantité augmente avec les sollicitations dont ils font
l’objet.
Nombreux
et variés sont les « engagés sociaux », particuliers isolés, en groupements, en
mouvements ou en associations. Théoriquement, ces derniers sont chargés
d’exprimer, de faire valoir les opinions, les idées et de défendre les intérêts
de leurs adhérents. Dans la pratique, l’avis des « engagés dans la bienfaisance»
n’est pas forcément demandé par leurs dirigeants chaque fois qu’il est envisagé
de prendre une position ou d’engager une action, même si celles-ci pourraient
être contestées par de gentils membres. La matérialisation de l’engagement prend
le plus souvent la forme d’un soutien financier, cotisation ou autre don
d’argent, celle de bénévolat et/ou de participation à des manifestations
organisées pour faire avancer de bonnes causes ou en faire reculer de
mauvaises.
Pour
des médias écoutés ainsi que des politiciens, des vedettes et d’autres acteurs
portant haut les revendications, le diagnostic vital est engagé : l’État,
malade, moribond, impuissant ou incapable, ne donne et ne fait pas assez pour «
aider » la recherche et la lutte contre le cancer, contre le SIDA et les
maladies orphelines, pour les handicapés, pour les sans-logis, pour les restos
du coeur et les banques alimentaires, pour assurer un
niveau de vie « décent » aux plus pauvres, pour l’éducation et le soutien
scolaire, pour les enfants, pour la défense des espèces en voie de disparition,
pour l’aide humanitaire à l’étranger, etc. Et la longue liste s’allonge chaque
semaine. Tandis que la dette publique explose et que les ressources allouées au
« social » ne suivent pas les besoins exprimés en forte croissance. Alors, le
secteur privé, les particuliers et les familles, ainsi que de méritantes
entreprises, doivent compenser ces défaillances et s’engagent davantage dans la
bienfaisance.
Il
faut dire aussi que les campagnes de mobilisation et de sollicitations se
multiplient et s’intensifient. Car selon des spécialistes de la question, « il
ne faut pas cesser de secouer le public pour obtenir de bons résultats ». Tout
cela fait aussi partie du « modèle social » français, « exemplaire, envié »,
dont les gouvernants politiques et leurs adversaires nous rebattent les oreilles
et qu’ils prétendent tous défendre becs et ongles. S’en rendent-ils compte ?
D’un autre côté, beaucoup de ménages sont engagés, en sont plus ou moins
conscients et/ou ne le proclament pas. Parmi les engagés les plus lourds se
trouvent les acheteurs d’un logement qui contractent un emprunt remboursable en
quinze, vingt ou vingt-cinq ans ans, voire plus s’ils
sont jeunes. Un engagement qui oblige durablement à des sacrifices et les prive
d’une partie de leur liberté. En raison du chômage ainsi que de l’instabilité
des couples et des familles, notamment, cet engagement est à l’origine de graves
difficultés, imprévues, parfois insurmontables. Les acquisitions à crédit de
biens durables et de matériels audiovisuels, ainsi que d’autres biens et
services, d’ailleurs, constituent des engagements de même nature, qui conduisent
plus souvent qu’il ne faudrait, hélas, au surendettement. Et le crédit revolving
est là, inébranlable malgré toutes les critiques qui lui sont adressées, pour
faciliter et prolonger ces engagements et leurs
conséquences.
Il
y a aussi les engagements que nous prenons en souscrivant des abonnements
indispensables : pour la fourniture de l’électricité, du gaz et de l’eau, à des
conditions ne dépendant que des fournisseurs et de l’État, pour le téléphone,
pour les assurances (obligatoires) de nos habitations et de nos voitures, ainsi
que pour les mutuelles santé. Nous pouvons ajouter les
contrats, plus volontaires, de location de matériel et de fourniture de services
audiovisuels, d’accès à des chaînes de télévision, Internet, Iphone… et de multiples nouveautés, vrais « bijoux
technologiques », qui naissent chaque jour. L’abonnement, dont le montant tend à
enfler dans les factures, est le procédé le plus utilisé pour « fidéliser » la
clientèle avec le paiement fractionné, souvent mensuellement, son complément
d’objet direct.
Ce
dernier rend, en apparence, les versements moins douloureux et, dans une
certaine mesure, inconscients lorsqu’ils sont effectués par prélèvement
automatique. L’abonnement quasi obligatoire était déjà d’un usage répandu pour
les services de maintenance et d’entretien. Il a fait école. Au point que même
les associations caritatives et les oeuvres
charitables, qui sollicitaient de façon répétée des dons, vous convient
également à souscrire des « abonnements » avec prélèvements périodiques
automatiques. Sur Internet, aux ventes d’ouvrages se substituent des abonnements
à des services comprenant la télétransmission de documents et d’avis
périodiques. C’est plus lucratif. Ainsi, l’engagement par abonnement est
omniprésent. Il progresse, prospère et se présente comme une formule commerciale
d’avenir.
Pour
être de bons clients fidèles, les chalands doivent être engagés. En politique,
J.-P. Sartre n’a pas été le premier et le seul à prôner l’engagement, mais son
attachement au communisme l’a aveuglé et conduit à soutenir, bien audelà de la raison ordinaire, le stalinisme et l’oppression
qui a sévi et fait des ravages en URSS et dans ses satellites d’Europe de l’Est.
Il peut être considéré comme un modèle, un prototype de l’inconditionnalité à
laquelle peut mener l’engagement idéologique et politique partisan… pour une
très mauvaise cause dans son cas. Et l’inconditionnalité est bien un danger
encouru lorsque l’engagement est prononcé.
Ennemi
de la paix sociale, il peut alors aussi porter des germes de la division, de
l’hostilité entre des groupes ou des familles de citoyens du pays. Il bannit
l’objectivité et la lucidité. Il est trop fréquemment nuisible en France. Plus
de sérénité favoriserait l’entente pour la vie en commun et la concertation pour
de meilleurs choix.
Depuis
l’après-guerre, et plus encore après 1968, l’engagement pour son parti et ses
actions n’a fait que se répandre, croître et embellir. Généralement relativement
discret du côté droit (honte de ses opinions ou crainte de malveillances ?), il
est plus délibérément affiché à gauche, notamment devant des adeptes et des
prédisposés. Dans certains milieux, artistiques, intellectuels, associatifs,
enseignants, de « l’information », il est particulièrement bien vu de révéler
sans fausse pudeur ses inclinaisons. Cela peut être presque une obligation. Mais
cela peut aussi provoquer du plaisir, de la fierté, attirer des sympathies
recherchées et faire des émules.
Pour
estimer les nombres d’engagés dans les partis politiques, on peut essayer de
décompter les « militants », adhérents « encartés » à jour de leurs cotisations.
Selon Wikipédia, l’UMP en comptait 335.000 en janvier
2007 et 236.341 en novembre 2010. Au moins 100.000 adhérents de 2007 n’étaient
pas des inconditionnels puisqu’ils n’ont pas renouvelé ou prolongé leur
engagement.
Le
PS connaîtrait le même type de volatilité : 133.831 adhérents à fin 2005,
232.511 en novembre 2008 (selon le Canard enchaîné) et 203.000 en novembre 2009
(d’après la direction du parti), dont 48.000 « inactifs » n’ayant pas payé leur
cotisation pendant deux ans. On peut voir ici que l’acte basique de l’engagement
est le versement renouvelé d’une cotisation. Noble et généreux ! Deux chiffres
de plus : le PCF revendique 138.000 adhérents et le FN40.000 en juin 2011. Entre
les différents partis, il semble y avoir un nombre fluctuant de moins de
1.000.000 militants.
Est-ce
beaucoup par rapport à l’effectif des 44 millions d’électeurs actifs et
potentiels ? Largement suffisant, en tout cas, pour qu’avec l’aide des médias
ils mobilisent en permanence l’attention du public. Souvent pour des futilités
et avec force répétitions. Et l’approche des élections présidentielles puis
législatives redonne aux engagés une motivation pour prêcher, médire et
désinformer. En effet, les partisans inconditionnels manquent de recul pour
rechercher sereinement des solutions aux problèmes les plus
graves.
Avec
la crise actuelle, la situation peut apparaître désespérée car aucun des
protagonistes n’est en mesure d’imaginer comment nous (France et pays
occidentaux) pourrions asseoir notre développement autrement qu’en spéculant sur
d’hypothétiques recettes futures et en continuant à nous surendetter. Alors il ne reste plus qu’à attaquer,
critiquer, dénigrer les concurrents et faire de la surenchère. Démocratiquement.
Cela n’empêche pas les candidats, leurs états-majors et leurs paroliers de
multiplier les engagements en tous genres, le plus souvent irréalistes, au moins
pour trois raisons. Les résultats dépendent de nombreux facteurs étrangers sur
lesquels la France n’a pas de prise (ou très peu).
On
le voit très bien avec les échecs des conférences internationales pour la
défense de la planète et contre le réchauffement climatique dont les échéances
décisionnelles ne cessent d’être reportées. Les états hésitants ou récalcitrants
sur les restrictions des émissions de gaz à effet de serre s’engagent à
s’engager ou à se désengager… dans quelques années, à un prochain rendez-vous.
Prometteur ! Edifiant. Et que dire du refus persistant d’instituer au niveau
international (et pas seulement français ou européen) une taxe sur les
transactions financières spéculatives ? Et ce malgré les multiples « réunions
aux sommets » des chefs d’état, dont ceux-ci sortent souriant, triomphant et se
congratulant. Une deuxième raison est le refus d’avouer que la France et le
monde occidental sont engagés avec la globalisation dans une spirale rapprochant
leurs niveaux de vie de ceux des pays émergents et que, pour nous, ce
nivellement tire les emplois et les revenus vers le bas. Car en matière de
niveau de vie nous sommes encore bien au dessus de redoutables concurrents ; et
en matière de compétitivité, nos coûts de production le sont souvent aussi. Les
délocalisations sont là pour nous le rappeler. La fabrication d’avions, de
bateaux de plaisance, de vins de renommée, de parfums et d’autres produits de
luxe, de standing ou haut de gamme, produits « d’excellence » à forte valeur
ajoutée (dit-on) sont loin de suffire à créer et à préserver le grand nombre
d’emplois nécessaires. De plus les Chinois et les autres grands acheteurs
étrangers s’approprient rapidement les technologies courantes et celles de
pointe (avec l’aide des sociétés occidentales exportatrices en quête d’immenses
« marchés porteurs ») rendant leur offre plus performante sur tous les terrains.
Les stratégies de nos stratèges n’en semblent pas affectées outre mesure. La
fuite en avant continue… et le chômage déborde.
Une
troisième raison est le défaitisme de nos dirigeants politiques de droite et de
gauche, ainsi que de puissants financiers et patrons. C’est la peur, le refus de
prendre résolument en mains notre propre destin ; c’est l’accrochage fébrile à
deux bouées de sauvetage, l’Union européenne et l’euro... Plombées, hétérogènes
et aux lendemains incertains. Des arches de Noé dans la tempête avant le déluge.
Cela, au prix de la perte de notre souveraineté. À celui de notre soumission à
l’Allemagne, présentée comme le paratonnerre et le parapluie qui peuvent nous
éviter de nous mouiller. Pourtant, chacun devrait savoir que personne ne fera à
notre place les efforts et les sacrifices que nous devons consentir,
volontairement. En tout cas pas gratuitement, sans arrières pensées, sans
contreparties.
Et
notre président, Nicolas Sarkozy, a contribué à placer la France dans
l’inconfortable position de quémandeur désespéré, menacé de perdre son triple A,
aux pieds de l’Allemagne et d’Angela Merkel dont
l’intransigeance peut prendre appui sur notre aveu de faiblesse. Dès 2007, les
choses ont été mal engagées. NS a engagé la France bien au-delà de ce que les
Français désiraient et, même, contre ce qu’une majorité des électeurs avaient
choisi lors du référendum de 2005. À l’approche de la présidence française de
2008, NS a voulu apposer son empreinte sur la relance de l’UE, alors encore en
panne, et donner des gages de son dévouement à celle-ci. Oubliant ses
engagements antérieurs, il a fait en sorte d’imposer aux Français l’adoption du
fameux « mini traité » européen par le Parlement (avec la complicité des élus
socialistes qui ont voté pour) et non par référendum.
Depuis,
il a déployé ses zèles pour ancrer la France dans l’UE. Il a profité de la
récente grande crise pour enfermer davantage la France dans une Europe de plus
en plus fédéralisée et germanisée où les mots clés sont « convergence à tout
va»… Toujours avec l’approbation des socialistes et avec la propagande
promotionnelle des zélites ainsi que des médias. Je ne
me souviens pas que les citoyens l’aient mandaté pour ce type d’engagements en
mai 2007. Ni pour placer les populations et les États de la zone euro et de l’UE
sous la férule du couple germano français, dominé et contrôlé par Angela Merkel. Pour nous sauver ? Ou pour se sauver en 2012
?
Avec
un nouveau mini traité européen ? Des motivations politiciennes liberticides
dangereuses se cachent derrière ces engagements de notre avenir. Peu s’en
émeuvent et tout (et n’importe quoi) est affirmé pour les garantir inévitables,
sans alternatives et bienfaisants pour la France et les Français. Toute autre
position est politiquement incorrecte. Et pas touche à mes Teutons ! Montebourg
en sait quelque chose.
Ceci
dit, les élections présidentielles de mai 2012 ne se gagneront pas sur l’Europe
(PS et UMP n’ont, d’ailleurs, pas de désaccord majeur sur ce terrain), mais sur
la France et ses problèmes. D’ici là, une partie des tenants insistants des
harmonisations, à commencer par l’uniformisation des fiscalités, se rendront
peut être compte que cette uniformisation est synonyme de la détermination de
nos recettes fiscales, non pas par nos gouvernants nationaux et locaux associés
à nos parlementaires, mais sur décisions des Autorités de l’UE qui fixeront les
assiettes et les taux de nos impôts. Réflexion, donc ! Un tel engagement, qui
aggravera les difficultés des états les moins résistants, privera entièrement de
liberté notre pays. Il ne doit pas être pris à la légère dans un moment de
panique, passager, espérons-le
Sur
les thèmes écologiques, les engagements fleurissent en toutes saisons. Il faut,
en particulier, vibrer pour les énergies renouvelables et condamner le
nucléaire. Accompagnant le mouvement, maintenant devenu incontournable,
l’Allemagne s’est engagée à se désengager du nucléaire. Voilà qui est clair et
précis ! À peu près autant que chez nous.
D’un
autre côté, le bio étend rapidement son petit royaume. Cependant, bavure
impardonnable, cinquante agriculteurs s’engagent pour produire du maïs
transgénique. Très incorrect ! Mais ils ne seront pas les seuls. À propos du
projet écolo 2012 validé par EELV, le site actu.orange. fr sous-titre le 17/12/2011: « Eva Joly a promis
samedi de créer jusqu’à un million d’emplois grâce à « l’économie verte »… ». Ce
nombre élevé d’emplois peut impressionner. Mais il n’est attendu qu’en 2020,
soit dans huit à neuf ans. Que vaut un engagement sur une aussi longue durée ?
De plus, la candidate citée n’a aucune chance d’être élue présidente, ni même de
figurer au second tour. Enfin, à moins qu’il ne s’agisse d’emplois publics ou «
aidés » (avec quels moyens financiers ?), ce sont les entreprises qui créent les
emplois. A condition que cela soit rentable pour elles. Ce qui, sans fortes
subventions, ne paraît pas assuré.
Les
Verts ne sont pas les seuls à lancer des engagements auxquels il est aussi
difficile de croire. Il y a beaucoup de candidats déclarés ou attendus pour les
joutes présidentielles. Des candidats qui ne feront pas de scores à deux
chiffres et qui ne pèseront sans doute pas de façon déterminante sur les
évènements futurs. Mais qui se croient obligés de se mettre dans la peau d’un
futur président pour présenter leurs points de vue et leurs meilleurs voeux avec des « engagements » qu’ils n’auront aucune
obligation de tenir. Ce sont le multipartisme et la démocratie, les libertés de
pensée, d’expression et de choix qui le veulent. Doit-on pour autant ne prendre
en considération que les promesses et les engagements des seuls partis
susceptibles d’accéder au pouvoir et/ou d’exercer une influence décisive sur les
objectifs qu’ils proposent. En fait, c’est ce qui se passe au deuxième tour des
présidentielles où l’un des deux candidats accédera effectivement au pouvoir. Et
il est impensable de se passer d’un premier tour auquel tous les candidats et
leurs partis peuvent apporter leurs témoignages et défendre leurs idées. Mais,
de grâce qu’ils évitent de proférer des engagements qui n’en sont pas ! Qu’ils
renoncent aux promesses à horizon lointain (plus de cinq ans, durée du mandat présidentiel) ou n’y recourent qu’à titre
exceptionnel. L’alternance existe et, en politique, personne n’est
immortel.
Il
va sans dire que les engagements pris doivent être respectés s’ils satisfont à
l’intérêt général. C’est loin d’être toujours le cas. Pour de multiples raisons.
Aussi, la méfiance et l’incrédulité progressent devant des promesses sans
crédibilité et sans lendemain. Alors, pourquoi ne pas en limiter le nombre et se
concentrer sur les moins irréalistes. La qualité et la vérité valent bien mieux
que la pléthore intenable.
Les
gouvernants nationaux et locaux sont des champions de l’engagement des dépenses,
sans provisions. D’où nos déficits et notre endettement géant. Cette
insolvabilité, en partie due à une surestimation assez systémique de la
croissance et des rentrées fiscales, pratiquée afin de prévoir d’équilibrer des
dépenses incontrôlées, est l’une des causes majeures des dénis d’engagement. La
crise actuelle est particulièrement funeste à cet égard. Mais les politiciens «
prometteurs » savent aussi, en réalité, à quoi s’attendre en matière budgétaire.
Et ils n’en tiennent volontairement pas assez compte. Surtout en période
électorale. Il est douteux que l’introduction de la fameuse « règle d’or » dans
notre Constitution change significativement les
comportements.
Dans
les prochains mois, la campagne doit, selon les partis, être dominée par la
recherche et l’expression de la « vérité ». Nous verrons si l’heure de vérité a
sonné ou, si comme jusqu’ici, il y aura plus de vérités diverses et
contradictoires que de partis. Engagement partisan oblige ! Aux engagements ici
évoqués, pourraient en être ajoutés d’autres, tels : l’engagement syndical,
l’engagement religieux, et, au niveau international, l’ingérence dans les
affaires de pays étrangers (pour des causes humanitaires, officiellement) et
l’engagement presque planétaire du Tribunal pénal international. Est-ce bien
utile pour illustrer le fait que nous vivons dans une société animée de façon
désordonnée par une surabondance d’engagements de toutes sortes. L’usage
démesuré de ce mot conduit à le priver de signification précise et de portée
réelle. « Trop d’engagements » tue l’engagement ! Il vaut donc mieux se
réfréner, ne pas en abuser.