ou
le sursaut salvateur d’une véritable révolution mentale
?
par
Pierre Chastanier
NDLR
– Nous
ouvrons, à partir de ce numéro, une nouvelle rubrique intitulée Propositions
pour la France. Nous
invitons nos lecteurs à nous faire parvenir leurs réactions et, bien sûr, à nous
envoyer leurs propres propositions. Nous remercions Pierre Chastanier d’avoir bien voulu « ouvrir le bal », son texte
est dense et mérite la plus grande attention.
Nousnous
préparons à entendre une fois encore les promesses des candidats qui tout au
long de la campagne présidentielle vont essayer de nous certifier, les uns comme
les autres, qu’ils feront demain ce qu’ils n’ont pu faire hier : conduire notre
pays avec justice et sérénité, vers la prospérité et le progrès social ! Le
piège de l’élection du Président de la République au scrutin uninominal à deux
tours qui par principe crée la bipolarisation, donne bien peu de chances d’être
entendus à ceux qui à droite comme à gauche veulent proposer un discours autre
que convenu, mis à part sans doute aux populistes qui, de toutes façons,
n’auront aucune chance de gagner au second tour si un scénario type 2002 venait
à se reproduire. Pour tous ceux, hommes et femmes de bonne volonté, qui refusent
l’aventure le
pennisteou
mélenchonienne,
il ne reste donc d’autre solution que d’aller une fois de plus, même si certains
se défouleront au premier tour, rejoindre au second, peut être en traînant les
pieds, le grand candidat de leur choix (Sarkozy ou Hollande). Ils se doutent
bien pourtant, qu’à l’heure où menace l’esprit de décadence, c’est n’est pas par
une élection mais bien par une véritable révolution mentale qu’on pourrait
changer la donne et enfin reconstruire.
La
France qui n’a plus le moral, qui ne croit plus en ses élus, qui frissonne pour
l’avenir de ses enfants pliera-t-elle à nouveau la tête ou comme elle a su le
faire aux heures tragiques de son histoire voudra-t-elle une fois encore se
redresser et trouver la voie du renouveau ? L’objet de ce texte n’est pas de
lancer un appel (l’auteur n’est candidat à rien !) mais d’essayer d’expliquer
avec pédagogie quelle autre politique salvatrice pourrait être conduite pour peu
qu’on soit capable de s’extraire de la division partisane si artificielle qui
s’est malheureusement imposée depuis avril 1969.
Aujourd’hui,
en effet, la simple déclinaison de son appartenance politique rompt toute réelle
possibilité de dialogue entre Français alors même qu’il est devenu si urgent de
chercher en commun ces voies du renouveau. Oublions donc un instant nos votes du
passé, ceux-là même qui nous ont conduit là où nous sommes, et cherchons à
déterminer ensemble le cap qu’il faudrait prendre pour retrouver confiance en
nous. Les propositions qui vont suivre sont des axes de travail. Développées
sans tabou, dans le seul souci de l’intérêt général, elles devront être polies
et repolies, car le diable est dans les détails, au fil des discussions dans
l’espoir de rassembler un jour le plus grand nombre possible d’hommes et de
femmes de bonne volonté.
Mais
avant de les examiner une à une, revoyons l’esprit qui les animent. Une
révolution mentale n’est ni sanglante, ni intégriste, ni collectiviste. Nous
sommes attachés à une société de liberté et de responsabilité. Nous voulons un
système politique suffisamment libéral pour que l’économie fonctionne et
suffisamment social pour que persiste un véritable désir de vivre ensemble. Nous
voulons que chacun soit récompensé selon ses mérites, mais nous n’acceptons pas
dans un monde riche de promesses que des exclus soient abandonnés au bord de la
route ou que des profiteurs parasitent, sans contre partie adaptée à leurs
capacités intellectuelles ou physiques, une solidarité publique qui n’est plus
sans limite. Alors, après avoir pris connaissance des premières propositions qui
vont suivre, la décision qui s’imposera à vous sera sans doute l’une des
suivantes :
-
Après moi le déluge ! Je suis conscient des problèmes que nous traversons mais
je m’en désintéresse. Quant à mes enfants ils feront comme moi. Ils se
débrouilleront !
Ou
-
Même
si tout n’est pas parfait dans notre système actuel, j’accorde ma confiance à
l’un des deux grands candidats (Sarkozy - Hollande) et ne veux pas
personnellement me mêler de politique.
Ou
-
Je sais qu’avec les mêmes, les résultats à terme sont courus d’avance mais les
autres candidats n’ont aucune chance. Alors à quoi bon !
Ou
-
Je suis conscient du fait que si je ne m’engage pas personnellement il en sera
de même pour nombre de mes concitoyens et je ne veux pas subir
!
Mais
on ne s’engage pas sans savoir. Il convient donc d’examiner les premières
propositions qui, encore une fois, ne sont qu’une base de discussion pour
l’élaboration collective d’un ordre de bataille pour le
renouveau.
Commençons
par la crise puisque crise il y a
Nous
ne reviendrons pas longuement sur les causes :
-
Une monnaie unique lancée à la va-vite sans en mesurer les
conséquences.
-
Une désindustrialisation massive sans protection aux frontières de
l’Union.
-
Un dumping
social
et fiscal persistant entre les Étatsmembres.
-
Une immigration non contrôlée.
-
Un assistanat généralisé financé par l’emprunt.
-
Une crise morale sans précédent, la corruption s’étalant au vu et au su de
tous.
-
Une jeunesse abandonnée à un système éducatif désuet conduisant au
chômage.
-
Une société trop individualiste oubliant les solidarités les plus
élémentaires.
-
Des médias aux ordres de puissants lobbies endormant le
peuple.
-
Une politique d’assimilation qui a fait faillite laissant nos banlieues
dévastées aux mains d’intégristes qui s’attaquent à notre culture et aux valeurs
traditionnelles que nous n’avons plus la volonté de
défendre.
-
Un écart social sans précédent, entre riches et pauvres, qui détruit tout sentiment d’appartenance à une même Nation. Face
à une telle situation si un Homme d’État devait envisager des mesures de
sauvegarde frappées au coin du bon sens, de l’efficacité et de la justice
sociale il proposerait au lieu des « mesurettes »
distillées par François Fillon qui déclarait déjà il y a plus de deux ans que
nous étions en faillite, des dispositions radicales hautement symboliques comme
par exemple :
-
Réduction de 30 % des émoluments du Président de la République et des membres du
Gouvernement au lieu d’un simple gel des salaires.
-
Réduction de 10 % du salaire des députés et sénateurs(y
compris des députés européens) et suppression de la plupart des privilèges
exorbitants (durée des indemnités en cas de non-réélection, emprunts à taux
réduits, salaires des collaborateurs versés par les parlementaires eux-mêmes,
cumul des mandats avec des postes exécutifs régionaux…) attachés à leurs
mandats.
-
Maintien des Allocations familiales indexées sur l’inflation et non sur la
croissance mais conditionnées aux ressources des familles (avec suppression de
celles-ci au-dessus d’un certain niveau de revenus).
-
Disparition totale des niches fiscales et forfaitisation des parts imposables
(un enfant donnerait droit à une réduction identique en € et non en part quel
que soit le revenu de ses parents).
-
Imposition des hauts revenus à un taux maximum de50 %, que ces revenus
proviennent du travail ou du patrimoine.
-
Suppression de l’ISF actuel au profit d’un impôt sur le patrimoine généralisé
au-dessus d’1 million d’euros (y compris sur les actions et parts de sociétés,
les tableaux de maîtres et les voitures de collection !) à taux
progressif.
-
Limitation à 100.000 € par enfant de l’exonération des droits de
succession.
-
Création d’un corps d’incorruptibles rattaché à la Cour des Comptes chargé de la
lutte anti-corruption chez tous détenteurs de la puissance publique
(fonctionnaires et élus).
-
Imposition des transactions financières et séparation rigoureuse entre banques
d’affaires et banques de dépôts.
-
Création d’une TVA sociale permettant une réduction significative des
prélèvements obligatoires basés sur le travail.
-
Établissement de trois taux de TVA (réduit
pour
tous les produits de première nécessité, normal
pour
tous les autres services ou marchandises, fort
pour
tous les produits et articles de luxe).
-
Affectation à toutes les familles ayant un revenu inférieur à deux fois le SMIC
d’un crédit d’impôt compensant les hausses de TVA.
-
Remboursement par les entreprises des subventions reçues en cas de suppression
d’emploi lors des délocalisations à l’étranger
-
Arrêt des exonérations de charges pour les 35 heures et fiscalisation à taux
réduit des heures supplémentaires
-
Allègement de l’IS supporté par les PME par une exonération importante en cas
d’investissement et d’embauche et création d’un IS minimum, basé sur le chiffre
d’affaires réalisé en France et non sur les résultats d’exploitation, pour les
groupes internationaux bénéficiaires.
-
Mise en place aux frontières de l’Europe d’un système de taxation (droits de
douanes) basé sur la balance du commerce extérieur entre l’Union et les pays
tiers et, en cas de refus de nos partenaires européens de s’y associer, sortie
momentanée de l’espace Schengen et application de taxes douanières aux seuls
pays avec lesquels les échanges commerciaux avec la France sont scandaleusement
déficitaires.
Mais
si des mesures drastiques touchant les plus fortunés et épargnant les plus
pauvres peuvent donner un nouvel élan à notre économie, c’est à un niveau
beaucoup plus profond de réformes qu’il faudrait
s’atteler.
Priorité
à l’éducation
-
Réorganisation complète de notre système éducatif basée sur la liberté et la
responsabilité.
-
Refonte de l’école maternelle pierre de base de l’édifice avec affectation de
moyens adaptés au niveau socioculturel des enfants et des familles concernées
(enseigner le français, comme disait Allègre, aux enfants de Bondy dont les
trois-quarts des parents ne le parlent pas avec des moyens identiques à ceux
accordés aux enfants de Neuilly, ce n’est pas l’égalité des chances
!).
-
Approfondissement des enseignements de base (lire, écrire, compter) avec tutorat
obligatoire et gratuit pour les plus inaptes.
-
Développement à côté d’un enseignement général d’un enseignement professionnel
de grande qualité basé sur l’alternance (apprentissage + école) permettant
d’accéder sans restriction autre que le niveau atteint, aux formations
supérieures y compris le retour à l’enseignement général s’il est possible et
souhaité.
-
Accès à l’université et aux formations supérieures professionnalisantes sur la base d’un recrutement sélectif
tenant compte des désirs et des capacités des étudiants mais aussi des besoins
du pays (avec
numérus clausus pour
les professions saturées et large ouverture pour les professions
déficitaires).
-
Prise en charge des étudiants, comme des apprentis en formation, grâce à un
salaire étudiant versé douze mois par an et conditionné aux résultats obtenus.
Ce salaire serait rattaché aux revenus familiaux et imposé en
conséquence.
-
Accueil généralisé des étudiants qui le souhaitent en résidences universitaires
proches des facultés (et lancement d’un vaste programme de logements
étudiants).
-
Création de grands campus universitaires (un par région) pour en finir avec des
universités de souspréfectures dispersant professeurs
et moyens de recherche.
-
Lancement d’une nouvelle tranche d’emprunt national« Innovation et recherche »
destiné aux équipes de recherche publiques ou privées coopérant sur des projets
industriels d’avenir avec contrôle sévère de l’utilisation des fonds et mise en
cause pénale des « détourneurs de subsides » qui seraient
détectés.
-
Autonomie complète, budgétaire et de gestion, des universités dans le cadre d’un
contrat État-régionuniversité incluant les politiques
salariales et le recrutement des professeurs et des
élèves.
Retour
au service national
-
Création d’un service national de trois mois pouvant être au choix civil ou
militaire pour tous les jeunes garçons et filles physiquement aptes entre le bac
(ou l’examen de fin de scolarité) et l’entrée à l’université ou au
travail.
-
Mise à profit de cette période pour retrouver par la vie en commun un brassage
des classes sociales revivifiant le sentiment d’appartenance à une même
Nation.
-
Encadrement militaire des jeunes difficiles ou délinquants pouvant être
reclassés.
-
Ce service national très diversifié (école, armée, service civil, service
militaire, coopération, brigades écologiques, protection civile…) pourra pour
les exclus du système éducatif permettre une réorientation vers des « écoles de
deuxième chance » (enseignements fondamentaux, permis de conduire, apprentissage
d’un métier,…).
Entreprise
et participation
-
La ré-industrialisation active de la France doit s’accompagner dans toutes les
entreprises de plus de cinquante salariés de la mise en place d’une nouvelle
gouvernance donnant accès aux conseils d’administration avec minorité de
blocage, aux représentants du personnel désignés par vote à bulletin secret au
sein de l’entreprise. Les candidats des différents collèges (ouvriers, cadres,
administratifs…) devront être des salariés en CDI avec plus de trois ans
d’ancienneté dans l’établissement.
-
Une répartition annuelle des résultats de l’entreprise sera calculée en tenant
compte de l’auto investissement. Celui-ci donnera lieu à des distributions
d’actions gratuites réparties pour moitié entre actionnaires et personnels. Des
intérêts de base sur le capital souscrit, prélevés prioritairement sur les
dividendes, seront distribués aux actionnaires au taux légal du moment. Le reste
des dividendes sera partagé égalitairement entre actionnaires (super bénéfice)
et salariés (souscription d’actions librement négociables au bout de cinq
ans.
-
Une TVA sociale soulagera l’entreprise des charges salariales et patronales
n’ayant pas de lien direct avec le travail (assurance maladie autre que les
accidents du travail et allocations familiales). Ces dernières seront prises en
charge par la solidarité nationale et la consommation. Le coût du travail étant
ainsi réduit la compétitivité de nos entreprises sur les marchés extérieurs sera
augmentée d’où l’accroissement de leur carnet de commandes et de nouveaux
emplois. L’augmentation de la TVA qui ne touchera en rien les produits français
(le prix TTC restant strictement constant) frappera les produits importés qui
contribueront eux aussi, et ce n’est que justice, à nos dépenses
sociales.
-
Une retraite par points généralisée sera mise en place permettant à chacun
au-delà de 60 ans de prendre sa retraite quand il lui plaira pourvu que le
montant de l’allocation ainsi calculé soit supérieur aux minima sociaux (fonds
de solidarité vieillesse). Cette disposition permettra a contrario à ceux qui
voudront travailler plus longtemps (sans limite d’âge) de voir leurs allocations
retraites revalorisées par leurs contributions
supplémentaires.
Organisation
des Territoires
-
Pour lutter contre le gaspillage créé par la multiplication des niveaux de
décision, une nouvelle organisation du territoire sera mise en place
correspondant à trois niveaux nationaux au lieu de six : État, régions, cantons
ou arrondissements
-
L’administration centrale et les ministères régaliens(Police, Défense, Justice, Affaires étrangères,
Finances) resteront à Paris.
-
Les régions au nombre réduit à sept (Nord, Est, Ouest, Île-de-France, Centre,
Sud-est, Sud-ouest) gèreront l’intégralité des activités économiques et sociales
(éducation, santé, économie, transports…) seules ou en coopération avec les
régions voisines.
-
Les départements seront supprimés
-
Les cantons regroupant les actuelles communes et intercommunalités (ou les
arrondissements dans les grandes villes) constitueront l’unité de gestion de
base des nouvelles institutions. Leurs élus désigneront en leur sein un maire et
un conseiller régional.
-
Un mandat local ne saurait être cumulé avec un mandat national ou européen.
Aucun mandat ne pourra être exercé consécutivement plus de deux fois. Cette
disposition fera respirer la démocratie et permettra à un plus grand nombre de
citoyens de s’impliquer dans les affaires publiques, faisant de cette fonction
un service et non un métier. On veillera cependant avec une attention toute
particulière à ce que les serviteurs de l’État ne se transforment pas en
dépouilleurs du patrimoine public ou en corrompus impunis (faut-il rappeler
RuyBlas !).
Refonte
du système de santé
-
Réorganisation du maillage du territoire par la création d’une médecine moderne,
alliant médecine de ville (de préférence dans des centres de soins
pluridisciplinaires) et médecine hospitalière jouant pleinement la coordination
public-privé sur les mêmes critères de remboursement de la Sécurité sociale mais
avec prise en compte par celle-ci des activités de formation, du traitement des
cas graves et de la recherche dévolus à certains établissement (notamment mais
pas exclusivement hospitalouniversitaires).
-
Ajustement des entrées en médecine par rapport aux besoins nationaux et lutte
contre les problèmes de démographie médicale dans certains départements par la
création de postes supplémentaires offerts aux concours assortis d’une
obligation d’installation de dix années après la fin des études dans les régions
concernées.
-
Organisation de passerelles permettant à partir d’une profession de santé de
pouvoir entamer de nouvelles études sur la base de l’expérience acquise (exemple
passerelle infirmière-médecin).
-
Suppression de la clientèle privée à l’hôpital public et travail à temps plein
revalorisé des praticiens hospitaliers (actuellement dispersés entre service
hospitalier, université, recherche, gestion, clientèle privée, expertises
pharmacologiques, etc. !) permettant un meilleur encadrement des praticiens en
formation (internes, chefs de clinique) et du personnel et une gestion plus
vigilante et plus productive du service.
-
Développement d’une politique de prévention avec incitation des assurés sociaux
à une meilleure consommation médicale par un suivi plus rigoureux des parcours
de santé (création d’une véritable carte bancaire Santé personnalisée, pour
régler toutes les dépenses maladies avec contribution personnelle en cas d’abus,
arrêts maladie injustifiés, visites itératives, pathologies aggravées par
certaines addictions…).
La
Science au service de l’Homme
L’accident
dramatique de Fukushima en 2011, vingt-cinq ans après Tchernobyl a relancé
furieusement en France l’opposition des anti-nucléaires. Pour une grande partie
de la population un certain unanimisme prend corps alors qu’il ne repose sur
aucune réflexion scientifique sérieuse. Au lieu de se dire qu’il fallait être
vraiment débile pour construire une centrale aussi importante que Fukushima dans
une région sismique, qui plus est en bordure de Pacifique comme si on découvrait
tout à coup l’existence de séismes et de tsunamis, comme il avait fallu être
débile pour construire en Ukraine une centrale sans enceinte de confinement qui
plus est maintenue par des ouvriers qui n’étaient plus payés depuis deux mois,
on préfère l’anathème et le rejet des centrales nucléaires allant même pour les
Verts jusqu’au chantage alors qu’elles seront peut-être encore demain une chance
pour la France.
Il
ne s’agit pas ici d’un discours pro nucléaire. Des études extrêmement poussées
doivent être conduites sur les centrales existantes avec démantèlement immédiat
de celles qui présenteraient le moindre risque. Toute nouvelle construction ne
peut être envisagée au vu de ces deux accidents historiques dans des régions
présentant un risque sismique ou un risque d’inondation. Mais surtout ne
stoppons pas la recherche, ni sur le projet Iter
qui nous ouvrira peut être un jour la voie inépuisable de la fusion, ni sur les
petites centrales autonomes, enterrées, mobiles ou sous-marines dont les risques
sécuritaires seront infiniment plus circonscrits, ni sur le traitement par
transmutation des déchets radioactifs ou l’enfouissement par forages en grande
profondeur.
Dans
ce domaine comme dans tant d’autre la science ne dira jamais son dernier mot et
personne n’a le droit d’insulter l’avenir. Bien évidemment la poursuite d’un tel
programme n’est en rien antinomique avec le développement enfin sérieux des
énergies renouvelables. Malgré certains problèmes liés à ce type d’énergie, et
notamment les problèmes de stockage de l’électricité, il aurait été bien
difficile de faire pire que ce qui a été fait en France jusqu’à ce jour ! Pour
ne dire que quelques mots des éoliennes ou des fermes photovoltaïques on a voulu
faire semblant d’en favoriser le développement ! Mais les obligations d’achat
imposées à EDF à des prix tellement élevés par rapport au nucléaire ont poussé
celle-ci à freiner des quatre fers mettant en branle son puissant réseau de
corpsards
pour faire échouer tous les projets qui lui déplaisaient et ce d’autant plus
facilement que l’intervention dans ces dossiers de développeurs privés souvent
sans scrupules était difficilement justifiable (à nuisance publique intérêts
privés !).
Or,
un pays qui dispose de 5.500 km de côtes, de 11.000 km d’autoroutes et de 32.000
km de voies ferrées a-t-il besoin de projets privés pour implanter des éoliennes
guidés par la seule loi du profit ? Sûrement pas ! L’énergie la moins chère est
bien sûr celle qu’on ne dépense pas et la France peut également jouer un rôle
extrêmement valorisant et créateur d’emplois dans le domaine des économies
d’énergies. Il aurait été plus judicieux de favoriser pour ces travaux
l’attribution de prêts bancaires plutôt que de proposer des incitations fiscales
transformant (comme pour la loi Sellier ou les investissements outre-mer) les
fournisseurs en vendeurs de produits fiscaux !
Dans
d’autres domaines la Science va aussi changer notre avenir. Qu’il s’agisse de
l’économie numérique, de la santé, des transports, demain ne sera plus comme
hier et les métiers qu’exerceront nos enfants n’existent même pas encore
aujourd’hui. Il faut donc s’adapter à un changement qui sera de plus en plus
rapide. D’où les efforts gigantesques à mettre en oeuvre pour la formation, l’aide à l’innovation, la
préférence donnée à la recherche, accompagnée de la reconnaissance sociale due
aux chercheurs. Ne commettons pas l’erreur de croire que nos compétiteurs
chinois ou indiens sont encore loin derrière nous. Ils sont déjà souvent devant
!
L’assimilation
ou l’intégration ?
Les
blogs
bruissent
depuis quelques mois de mails
islamophobes alors que des pratiques christianophobes
et antisémites continuent de polluer, plus de deux cents ans après la Grande
Révolution, le paysage médiatique français qui devrait pourtant être empreint de
ces valeurs républicaines de liberté, égalité, fraternité qui ont bâti la
société moderne.
À
ces valeurs humanistes il convient d’ajouter depuis un siècle celle de laïcité
témoignant de la volonté de notre peuple, plus assimilateur qu’aucun autre au
cours de son histoire, de vouloir cantonner à la sphère privée la pratique d’une
religion ou d’une croyance tout en exigeant de ceux qui veulent vivre sur son
territoire, dans le respect de la loi, l’intégration la plus large possible à
notre mode de vie et pour tous ceux qui le désirent et s’en montre dignes
l’identification pure et simple, par l’assimilation, à la Nation française et à
ses idéaux.
Or,
entendre parler de Français de la deuxième ou de la troisième génération c’est
déjà constater la faillite de notre système d’assimilation car ne saurait être
immigré au pays du jus
solisceux
qui sont nés en France : ils sont Français à part entière ou alors s’ils
renoncent à ce droit, ils sont étrangers et non immigrés ! Ne confondons pas en
effet assimilation et intégration. Ceux qui en venant légalement s’installer
chez nous acceptent de se plier aux règles de fonctionnement de notre société
tout en cultivant entre eux avec discrétion les particularismes vestimentaires,
alimentaires, culturels ou religieux de leur pays d’origine peuvent être
parfaitement intégrés à notre société. Ils n’en sont pas pour autant Français et
leurs enfants nés en France qui peuvent un jour le devenir seront inévitablement
tiraillés entre le pays d’origine de leurs parents qui souvent leur sera
présenté comme un pays de cocagne (alors que pour beaucoup d’immigrés du Sud
c’est la misère qui les a chassés de chez eux) et le pays d’accueil où s’est
construite toute leur jeune histoire et dont ils pourront, à 16 ans, choisir la
nationalité ce qui devrait être considéré par eux comme un privilège et non
comme un droit.
Le
modèle voulu par nos pères est au contraire celui de l’assimilation,
c’est-à-dire de la fusion pure et simple de l’arrivant dans l’identité
nationale, francisation du nom et du prénom (Mazarini
ne s’est –il pas fait aussitôt appeler Mazarin !), pratique exclusivement
réservée à la sphère privée des religions et us et coutumes différents de ceux
correspondant à notre tradition séculaire judéochrétienne, volonté d’élever ses enfants dans l’amour
du pays d’accueil et adoption avec fierté, aussi rapide que possible, de la
nationalité française. On en est loin dans nos banlieues. Il convient donc avant
qu’il ne soit trop tard de redresser drastiquement la barre et de présenter
clairement le modèle proposé à ceux qui veulent s’installer parmi
nous.
-
Mise en place d’un système d’accueil pour les immigrés en situation régulière,
qui bénéficient d’une promesse d’embauche réelle et sérieuse, permettant de
disposer d’un logement décent, de pouvoir compléter très vite en cas de besoin
l’apprentissage de notre langue, de bénéficier immédiatement de nos services
sociaux, soins, éducation des enfants, d’apprendre à connaître notre histoire et
notre culture, de participer à la vie associative, sportive et culturelle de
leur ville, d’entamer très vite une procédure de nationalisation qui s’étalera
sauf cas particuliers sur au moins cinq ans, de bénéficier pour leurs pratiques
cultuelles de lieux adaptés et discrets ne contrevenant pas aux habitudes
actuelles de notre société
-
Mise en place d’un système de contrôle aux frontières permettant sauf pour les
ressortissants de l’Union européenne un suivi efficace des durées de séjour avec
mise en cause pénale de l’invitant lorsque l’invité profite de sa présence en
France pour s’évanouir dans la nature.
-
Un assouplissement de ces règles serait proposé à tout visiteur étranger pouvant
apporter des preuves de sa capacité à subvenir à ses besoins sans avoir à faire
appel à la solidarité nationale dont il n’est pas contributeur. Cet
assouplissement pourrait donner lieu à la délivrance de visas de longue durée
(un an renouvelable par exemple).
-
Pour les clandestins, il convient de constater que la situation actuelle est
insupportable pour eux comme pour nous. Nous ne pouvons pas placer à nos
frontières un policier tous les dix mètres. La pression d’attraction du monde
occidental ira croissant, il faudra donc inventer des mesures nouvelles
satisfaisantes. On pourrait par exemple construire dans certains départements
peu peuplés des villages d’accueil plus ouverts que nos actuels centres de
détention, ex territorialisés, où, en attente de jugement (d’asile politique par
exemple) et avant d’éventuelle reconduite aux frontières, les clandestins
pourront bénéficier de conditions de vie conformes à la dignité humaine, même
s’ils doivent y contribuer par un travail à temps partiel rémunéré en avantages
en nature (on accepte bien d’acheter des produits chinois dont on sait que les
ouvriers sont payés 100 € par mois. Pourquoi faudrait-il s’offusquer du fait
qu’un clandestin en attente de jugement puisse par son travail s’offrir des
conditions de vie plus confortables).
-
On sait pertinemment que les Français trop gâtés par un système d’assistanat
social particulièrement généreux refusent d’exercer certains métiers (employés
de maison par exemple). Pourquoi ne permettrait-on pas à certains clandestins
d’être recrutés par des agences de placement si elles trouvent des employeurs
solvables ? Cela vaudra mieux qu’un travail au noir qui doit être pourchassé
avec poursuite pénale sérieuse des employeurs indélicats.
-
Mais il est impossible de conclure sans parler du codéveloppement avec les pays d’émigration. La plupart des
clandestins sont chassés par la misère. C’est donc le plus souvent par le
développement économique qu’on pourra réguler ces mouvements de population de
plus en plus nombreux. Nous qui avons laissé délocaliser nos industries par des
groupes financiers avides, serons-nous incapables fut-ce au prix d’une
incitation fiscale de favoriser l’implantation d’usines dans nos pays
d’émigration traditionnels (Maghreb, Sahel, Afrique noire) plutôt qu’en Chine ?
On ferait d’une pierre deux coups ! Rien en particulier ne pourrait raisonnablement s’opposer à la création dans des pays amis
(Maghreb notamment) de zones franches où nos usines pourraient s’implanter, plus
près de nos ports, avec une main-d’oeuvre francophone,
et sous le même fuseau horaire !
En
conclusion provisoire
Voilà
quelques exemples de réformes concrètes, pédagogiques, équitables que notre
peuple plus intelligent que frondeur peut aisément comprendre s’il a enfin le
sentiment que ceux qui s’adressent à lui, lui parlent VRAI. Parler vrai c’est
développer une vision de la société basée sur les seules considérations de
l’intérêt général. C’est mettre en place à tous les niveaux des systèmes
équitables et responsables sans entraver pour autant la liberté
d’entreprendre.
C’est
permettre à chacun de puiser ailleurs que dans la seule recherche avide du
profit un idéal qui aide à vivre. C’est construire ensemble une société nouvelle
adaptée aux données de notre temps sans pour autant renier l’esprit de notre
peuple incarné dans son histoire. C’est comprendre que la Terre s’est rétrécie
et que nous sommes désormais comptables d’un « vivre ensemble » à l’échelle
planétaire ? Explosion démographique, conflits armés, intégrismes liberticides,
dilapidation des ressources naturelles doivent être combattus par tous au sein
de continents organisés coopérant sous l’égide de l’ONU.
Et
nous, Français, une fois encore, nous pouvons contribuer à éclairer le Monde. Il
faut pour cela que notre pays, au sein d’une Europe forte dont la France est
l’un des deux grands piliers, soit uni, prospère et audacieux. Et cela est
possible si nous le voulons vraiment.
Alors
? · Une France Unie ou la persistance d’une bipolarisation insurmontable? · Une
France équitable ou des injustices si grandes qu’elles conduiront tôt ou tard
aux émeutes ? · Une France passoire, ouverte avec discernement ou totalement
repliée sur elle-même ?
·
Une France conquérante dans le domaine de la Science ou à la traîne des nouveaux
dragons ?