ESPRIT
DE CAPITULATION, ESPRIT DE DÉSERTION ESPRIT
D’ENRICHISSEMENT,
par
Georges Aimé
Les
néo-conservateurs européens se ressemblent tous. Pour«
sauver » l’euro – surévalué de40 % – c’est-à-dire pour se sauver, ils sont prêts
à sacrifiés les peuples qui ont fait leurs fortunes. Ils sont aidés en cela par
une classe politique peu reluisante, subjuguée par je ne sais quel veau d’or ou
aveuglée par une idéologie désuète. Ainsi en est-il de l’oligarchie française,
elle est prête à tous les abandons. Cela s’appelle l’esprit de capitulation ou
d’allégeance à celui que l’on croit le plus fort. Et de l’esprit d’allégeance à
l’esprit de collaboration la limes est
fragile.
La
dette vertigineuse n’est pas uniquement la conséquence de dépenses inconsidérées
dues à trop de bien-être social. Elle découle de la perte de nos emplois
industriels, plus de 1.000.000 en dix ans, conséquence de la financiarisation de
nos entreprises. Oui, les problèmes financiers de la France sont directement
liés à sa désindustrialisation. Commencée sous Giscard, poursuivie sous
Mitterrand – rappelons-nous les décisions de Bérégovoy et les propos de Jospin –
accrue sous Chirac, elle s’est considérablement aggravée sous Sarkozy. Les «
conseillers » ont persuadé la classe politique dirigeante d’abandonner la
société industrielle aux pays pas encore appelés « en voie d’émergence ». Pas
besoin de secteurs primaire et secondaire, le tertiaire et les technologies de
pointe et l’innovation suffiront. Les services remplaceront ouvriers, paysans et
employés.
Ainsi,
pas besoin de manœuvres travaillant dans des usines polluantes, de petits
paysans donnant vie au monde rural, mais des jardiniers entretenant les
plantations entourant les entrepôts de produits fabriqués à l’autre bout du
monde et de gros industriels-agriculteurs subventionnés par Bruxelles, perchés
sur des machines fabriquées là aussi bien loin de la France... Plus besoin non
plus d’emplois peu valorisant et/ou qualifiés d’inutiles, on les remplacera par
des robots – qui par bonheur ne se mettent jamais en grève – ou on fera faire le
travail par les clients eux-mêmes. Ouf ! Plus de personnels toujours malades, de
poinçonneurs des Lilas déprimés, de laveurs de pare-brise ne sachant pas laver,
de caissiers grincheux, de guichetiers peu aimables, d’hôtes ou d’hôtesses
d’embarquement discutant le poids de votre valise, etc. Quant aux emplois non
industriels, ceux qui, malheureusement, ne peuvent être délocalisés, on
diminuera leur nombre pour rendre plus efficaces nos services..d’enseignement, de santé et de
sécurité ! Le meilleur des mondes.
Petit
à petit, cet esprit d’abandon a gangréné toute la société française. Au point
qu’aujourd’hui peu nombreux sont les consommateurs cherchant à savoir d’où
proviennent les produits qu’ils mettent dans leur cabas à roulettes lorsqu’ils
font les courses. En achetant une petite voiture asiatique ou une grosse berline
d’outre-Rhin, l’automobiliste ne se comporte pas en agent économique du pays à
qui il doit tout.
Que
dire de ceux qui préfèrent placer une partie de leurs revenus dans la
défiscalisation plutôt que dans l’industrie du pays qui a fait leur richesse
?
Que
penser d’une entreprise (dans laquelle l’État est majoritaire) qui, pour une
dérisoire question de capacité du réservoir (excuse mise en avant par un
responsable), choisit des vélomoteurs chinois alors que dans le même temps le
seul constructeur français de ce genre d’engins licencient ses ouvriers ? Que
dire de ce ministre qui veut doter les étudiants d’une tablette – excellente
idée – et qui trouve ses fournisseurs en Corée et aux États-Unis d’Amérique
alors qu’ils existent en France ?
Quelle
conclusion faire quand on voit les douanes françaises rouler dans des véhicules
non fabriqués en France (non, non, ne me dites pas qu’il s’agit de voitures
saisies, c’est grotesque) ?
Je
pourrai multiplier les exemples et parler de ces « grands patrons », artistes ou
sportifs, encensés par beaucoup de médias, choisissant de vivre dans des pays
limitrophes afin de ne pas payer leur quote-part d’impôts et laisser cela aux
classes moyennes, évidemment elles... trop assistées. Il en est même que l’on
paie pour chanter le jour de la fête nationale ! L’esprit d’enrichissement à
tout prix passe toujours par un esprit de capitulation pour finir par un esprit
de désertion.
La
France a suffisamment de ressources pour faire front. Elle a perdu une bataille
mais elle n’a pas perdu la guerre. Pour cela, il convient que les Françaises et
les Français renvoient dos à dos ceux qui nous gouvernent depuis quarante ans
pour laisser la place à celui qui prône un libéralisme éclairé et humaniste dans
une Europe redéfinie et unie où chaque peuple sera reconnu en tant que tel. Cet
homme-là existe.