L’Europe
est
un idéal à condition qu’elle ne se construise pas sur des utopies où les effets
pervers deviennent prédominants. Sa construction technocratique, et parfois «
idiocratique », se faisait contre l’avis des peuple...
parfois bien inspirés comme l’a montré le référendum du traité de Lisbonne. Les
convictions devenaient dogmes. Comment en est-on arrivé à cet immense gâchis et
comment faire pour ne plus « marcher sur la tête »? On est dans une crise dite
systémique qui ne peut se résoudre par quelques solutions isolées mais par la
prise en compte complexe de l’imbrication de nombreux facteurs .Nous allons examiner principalement les problèmes liés à la
création de monnaie. Remarquons qu’a titre conservatoire l’Allemagne a conservé
ses coupures en marks et a, dans le plus grand secret, préparé l’impression de
billets en marks; espérons que la France est prête au cas
où…?
Les
plus grandes nations sont fédérales avec monnaie unique comme les États-Unis
bien sûr, mais aussi la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Australie. C’est
à dire que chaque État d’une fédération dispose d’une monnaie supra-étatique et
n’a plus de la possibilité de création monétaire. Nous insistons sur un des
effets pervers conduisant à des distorsions de croissance et de richesse allant
en s’aggravant. Chaque État est conduit à d’endetter avec un coût alors que s’il
disposait de l’arme monétaire il aurait un cout de 0 %. Cette création de
monnaie n’est inflationniste que si cet endettement va au-delà de la croissance
de l’économie réelle. Les facilités données à des gouvernements peu vertueux,
dans une approche plus clientéliste qu’économique, a conduit à la spirale des
crédits dits révolving ! Le 3 % de Maastricht est cumulatif! Les pays qui n’ont
pas profité de ce cadeau maudit, comme par exemple la Slovénie, résistent
mieux.
Le
coût de cette dette en termes de croissance a été estimé pour la France à plus
de 1 % du PIB annuel. On voit que, parmi d’autres facteurs, la monnaie unique
aux USA induit des distorsions importantes de richesse. Même la Californie,
neuvième puissance économique mondiale, doit faire face à un endettement
monstrueux. Les USA ont profité imprudemment de leur statut particulier de
principale monnaie d’échange; on est en droit de penser que l’on est en fin de
cycle. Le fédéralisme monétaire a montré ses limites et ses immenses défauts
lorsqu’il s’applique à des régions à économies et démographies
divergentes.
On
a pratiqué du libéralisme dans la finance là où il ne doit pas s’appliquer, et
un dirigisme peu libéral dans l’économie réelle par une politique
ultra-réglementaire privilégiant les grands groupes industriels au détriment des
PME-PMI innovantes encadrées et surtaxées... sous prétexte de les « aider »!
Pour l’Europe les traités de Maastricht et de Lisbonne ont volés en éclat. On ne
peut alors que s’étonner, voire s’indigner que la Commission européenne,
confinée dans une vision néolibérale, veuille contrôler toujours plus des États
gaspilleurs et indociles alors qu’il est démontré l’immense responsabilité de la
finance ainsi que l’abandon de leurs responsabilités par les gouvernements .
On
le voit en particulier pour la Grèce où les plans d’austérité enfoncent encore
un peu plus ce pays. Remarquons au passage que le budget militaire de la Grèce
n’est pas touché comme si les autres pays cherchaient à récupérer leurs « billes
» plutôt que de sauver ce pays. Les plans de sauvetages sont contre-productifs
et augmentent la dette des pays payeurs... On est loin de la stupide règle d’or.
La conception punitive des économies reste la tendance.
Le
Pacte pour l’Euro, le Mécanisme européen de solidarité (MES) - fond censé venir
en aide aux pays en difficulté, dans l’immédiat sans perspective afin
d’uniformiser la zone euro - reviennent à durcir les critères des traités de
Maastricht et de Lisbonne qui ont montré leur nuisance… ça ne marche pas alors
on double la mise! Pour le citoyen lambda, qui regarde passer un train qui n’est
pas pour lui, c’est à terme l’adoption de l’âge légal de la retraite à
soixante-sept ans, la fin de l’indexation des salaires sur l’inflation et
l’inscription des règles de Bruxelles dans notre constitution. Ces traités,
Maastricht et Lisbonne, nous ont été présentés comme une source de progrès
économique et social par des idéologues... on voit le résultat. Il
est choquant que le projet européen soit abimé par des développements plus
dogmatiques que réalistes.
Jusqu’en
2007 l’Irlande et l’Espagne étaient considérées comme les bons élèves de
l’Europe remplissant les critères de 3 % et 60 % du PIB. Leurs bulles
immobilières proviennent d’un endettement privé dément que les banques ont
laissé filer sans aucun contrôle de Bruxelles (création privée de monnaie). La
mutualisation de ces dettes conduit au défaut de l’État. Ce qui est arrivé à ces
pays risque d’arriver au niveau de la zone euro en mutualisant les dettes des
pays défaillants. La loi n° 73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France
(aussi appelée loi Pompidou-Giscard), et parfois, péjorativement, loi
Rothschild, allusion au fait que Pompidou fut directeur général de
la
banque Rothschild),
est une loi votée en France
sous
l’impulsion de Valéry
Giscard-d’Estaing,
alors ministre
de l’Économie et des Finances,
sous la présidence de
Georges Pompidou.
L’article
25 de cette loi est le suivant dans leur jargon
technocratique:
« Le
Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la
Banque de France.
»
Cet article a été repris par l’article 104 du traité
de Maastricht et
par l’article 123 du traité
de Lisbonne.
Par cette disposition nous donnons le pouvoir à la finance; les États et en
conséquence les citoyens perdent le contrôle de leur économie et de leur
richesse.
Cette loi modifie l’organisation de la Banque
de France et
affaiblit les droits du Trésor
Public par
rapport à celle-ci. L’article 25 interdit en effet au Trésor Public d’emprunter
directement à la Banque de France à un taux
d’intérêt faible
ou nul (par création
monétaire),
comme il en avait jusqu’alors le droit. Les gouvernements français devront dès
lors trouver d’autres sources de financement, principalement en empruntant à des
taux d’intérêts plus élevés aux banques privées ou encore par des emprunts
nationaux. Le cout en croissance est exorbitant.
Un
emprunt
national sera
d’ailleurs émis juste après la création de cette loi. En 1973, Valéry Giscard-d’Estaing met en place l’emprunt
Giscard,
emprunt national à un taux d’intérêt de 7 % qui sera particulièrement coûteux
pour la France puisque pour7,5 milliards de francs
emprunté pour quinze ans, l’État dut rembourser (en intérêts et capital) plus
de90 milliards de francs.
Remarque:
Un
emprunt de 20 G€ obligatoire avec un taux de 0 % sur cinq ans serait un juste
retour des choses pour les assujettis à l’ISF ou ceux qui payent plus de 5.000 €
d’IRPP sans oublier ceux qui bénéficient de manière parfaitement anormale de
l’extraterritorialité.
Il convient de dénoncer cette loi comme un endettement volontaire de la France
au bénéfice des banques privées, le Trésor Public devant emprunter aux banques
privées à des taux d’intérêts plus élevés que ceux qu’elle pratique elle-même
augmentant AUTOMATIQUEMENT depuis lors la
dette
publique de la France.
Malheureusement
on ne peut pas le faire avec la structure actuelle de l’euro. Il faut donc
revoir sa copie. Il faudra que la classe politique ait le courage de reconnaître
ses erreurs, apanage, non pas de l’homme politique, mais de l’homme d’État
privilégiant l’intérêt supérieur plutôt que celui de son égo ou de son clan. Il
ne faut ni abandonner l’euro, ni le maintenir en l’état mais le
reconstruire comme un panier de monnaies européennes.
Avec
des règles : abolition de la loi du 3 janvier 1973 et de l’article 104 du traité
de Maastricht et
par conséquent de l’article123 du traité
de Lisbonne ;
les taux de
changes à l’intérieur de l’Euro obéiront à des règles communautaires strictes
liées à la balance commerciale intercommunautaire et à la dette publique et
privée ;
la
spéculation comme le tradingsera
assimilé à un délit d’initié. L’achat d’un titre est fait pour accompagner une
entreprise et devra donc être conservé un temps suffisant
;
un
moratoire (à titre exceptionnel) permettra de limiter la dette de chaque pays à
sa capacité de remboursement afin de ne pas obérer ses atouts économiques et
industriels ;
un
fond souverain en euros (MES) important sera levé afin de faire de l’euro une
monnaie internationale d’échange et dissuader la spéculation... ;