par
Georges Aimé
Il
n’est pas de politique qui ne se réclame de la démocratie et de la liberté de
penser. Il n’est pas de politique qui ne veuille l’indépendance de la Justice.
Il n’est pas de politique qui ne veuille plus de justice sociale. Il n’est pas
de politique qui ne déclare vouloir le bonheur du peuple. Il n’est pas de
politique qui..., etc.
Que de distorsions entre la parole et les actes. Que de mépris, que de mensonges
ou d’omissions plus ou moins volontaires.
Commençons
par le Sénat. Pour
faire des économies la nouvelle majorité va-t-elle revenir sur le salaire des
sénateurs ? 11.540 €/ net mensuel (seule la moitié est fiscalisable) + 1.000 €/mensuel de... prime informatique (de
quoi se recycler à la fin de leur mandat comme revendeur) + gratuité des
transports. Tout cela ne porterait pas à critique si ces messieurs faisaient le
travail pour lequel ils sont payés.
Ainsi,
avant l’élection, sur les 343 membres que compte la Haute assemblée, 90 étaient
assidus, 120 travaillaient à temps partiel et le reste aux abonnés absents...
sans doute plus préoccupés de leurs affaires personnelles, à l’instar de M.
Guérini, ou de parcourir les couloirs des ministères
pour obtenir des subventions pour leur commune ou département que d’étudier les
textes de lois. S’il faut une seule raison pour interdire le cumul des mandats,
celle-ci suffit. Que dire des 1.869 €/ mensuel de retraite touchés, grâce à M.
Delanoé, après un mandat de six ans ? Retraite qu’ils
cumuleront avec celle de fonctionnaire puisque la moitié d’entre eux font partie
de cette catégorie. Quant au taux de conversion il est pour le conjoint
survivant d’un sénateur de 66 %. À comparer avec les 54 % et les 1.500 € touché
par un salarié moyen du privé qui devra attendre plus de quarante ans pour
toucher cette somme Ces élus, si prompts à dénoncer les avantages de telle ou
telle catégorie de salariés et le coût du travail qui en découle, sont-ils prêts à revenir sur le salaire des 1.260 fonctionnaires de
leur institution qui s’échelonnent de 2.300 € pour le jardinier à 20.000€ pour
le secrétaire général ? Il est vrai qu’il faut quand travailler trentedeux heures par semaine, n’avoir que quatre mois de
vacances et une prime de nuit (même si l’on ne travaille pas quand le soleil est
couché)... Nous vivons des temps bien singuliers.
Continuons
avec l’Élysée Selon
les chiffres fournis par Bercy pour le projet de loi de finances, le budget2009
de la présidence était en hausse de 11,5 %, et atteignait pas moins de 112,33
millions d’euros. « C’est
une
progression très forte, 6,3 fois supérieure à celle du budget de l’Etat. À ce
rythme, en cinq ans, Nicolas Sarkozy doublera le budget de l’Elysée »,
a
estimé le député René Dosière. Trente millions sous
Chirac, 100 millions en 2008, 112 millions en 2009, combien en 2010 ?...
Nous
vivons des temps bien ordinaires.
Poursuivons
avec nos députés cumulards de
tous bords. Maire, président d’une communauté de communes, président du conseil
d’administration de l’hôpital local, député, président de parti... parfois
membre actif d’un cabinet d’avocats ou expert en ceci ou cela. Comment font-ils
pour assumer correctement chaque fonction ? Eh bien, ils font l’impasse et
confient à la technostructure dont il s’entoure les tâches auxquelles ils
devaient consacrer tout leur temps... c’est du moins ce qu’ils avaient promis à
leurs électeurs. Si vous souhaitez connaître l’activité de votre député à
l’Assemblée nationale, je vous conseille le site http://www.nosdeputes.fr/
Je
pourrai poursuivre cette litanie avec les dépenses somptuaires de certains
présidents de conseils régionaux ou parler de celles décidées par des maires
mégalomanes, etc. Tout a n’a aucune importance puisqu’au bout du compte on vous
demandera de réduire votre train de vie pour combler les déficits... à vous de
payer les dettes ! Nous vivons des temps bien
singuliers.
Médias.
Les
politiques ne sont pas les seuls donneurs de leçons. Il y a aussi les
pseudo-experts de tous poils et certains commentateurs de la vie politique ou
économique. Ainsi il est une radio nationale qui ne cesse de nous vanter les
vertus de l’Union européenne et qui jamais nous parle des peuples européens, de
leur culture et de leur mode de vie. D’ailleurs elle devrait s’appeler
Franglais-info puisque la langue employée est une espèce de sabir
incompréhensible et quand elle nous entretient de musique... elle est anglaise
ou américaine. Il en est de même pour les commentateurs sportifs. Tous sont des
experts du ballon, qu’il soit rond ou ovale, et savent ce qu’il faut faire pour
gagner... en général limoger l’entraîneur. Il est vrai qu’ils ont des alliés
précieux, en l’occurrence les dirigeants de la fédération de Rugby qui ont jugé
opportun d’annoncer le nom du prochain responsable alors que l’actuel est en
phase finale de coupe du monde. Quelle élégance, quel savoir-vivre. Nous
vivons des temps bien ordinaires.
Publicité.
Les
publicitaires ne sont pas en reste. Agissant sur le complexe d’infériorité des
Français vis-à-vis des Allemands (qui n’a d’égal que le complexe de supériorité
qu’ils nourrissent à l’égard des Espagnols et des Italiens) on nous vante les
qualités d’une voiture française avec un texte dit par un Français avec un...
accent allemand. Le contenu de la publicité pour les voitures allemandes est
suffisamment insupportable pour ne pas en rajouter !
À
ce sujet, il est une attitude dont on parle rarement quand on évoque les
résultats économiques de nos voisins d’outre- Rhin, c’est leur attitude
citoyenne qui les fait privilégier leurs marchés avant tout. Quel que soit leur
niveau social. Pour le coup, nous ferions bien de nous en inspirer. Exemple
révélateur de cette attitude, l’État confie à Orange la réalisation de
l’excellente idée du ministre de l’Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, d’équiper10.000 étudiants d’une tablette relié à
Internet, pour 1 € par jour. Que fait Orange, elle choisit Apple
et Samsung alors que la société française Archos pouvait répondre... Nous vivons des
temps bien singuliers.
Exemplarité.
Comment
asseoir sa crédibilité quand on n’est pas exemplaire ? Juge partial, policiers
véreux ou au service d’intérêts particuliers, président de conseil régional
mafieux, députés et/ou sénateurs qui agissent pour que des taxes votées par
l’Assemblée nationale ne s’appliquent pas - ou soient diminuées - quand elles
touchent des industries implantées dans les régions dans lesquelles ils sont
élus, TOUS ne sont pas dignes de leur poste ou de leur fonction. IL NE FAUT PLUS
VOTER POUR EUX ET LICENCIER CEUX QUI SE SONT MONTRER INDIGNES. Il est des lieux
réunissant nombre d’intellectuels de tous horizons et de toutes tendances qui
réfléchissent au devenir des Français qui refusent de recevoir le front national
sous prétexte qu’il n’est pas fréquentable. Outre le fait que ce n’est pas un
parti interdit, il va représenter aux prochaines élections présidentielles plus
de 20 % des Français. Peut-on continuer à ne pas vouloir voir la réalité ?
Doit-on attendre que cet ennemi soit sur nos talons ?
Quand
nous nous retournerons, il nous dépassera, il sera trop tard ! Au moment où je «
boucle » cet article, nous apprenons que les Grecs vont être appelés à se
prononcer sur leur devenir au sein de l’Europe. Nos élites se déchaînent... le
peuple, le peuple, le peuple... il faut le caresser dans le sens du poil pour se
faire élire mais sûrement pas lui demander son avis...
! La révolte des modérés, aujourd’hui mouvement des indignés, chère à Jacques
Dauer, pourrait bien prendre une ampleur
insoupçonnée.