Lettre
ouverte à Monsieur le Président de la République
Française.
par
François-Gérard Guyot
Monsieur le
Président, En 1986 l’un de vos éminents prédécesseurs, eut la lumineuse idée de
porter le nombre de députés de 491 à 577. Ce fut, à n’en pas douter, un
événement majeur de la vie politique française. Tous les citoyens ont été
marqués à vie par cette mirobolante décision et tous ont pu apprécier et
continuent d’apprécier le saut historique quant à la qualité des débats et à
l’amélioration de la vie démocratique dans notre beau
pays.
Cessons là
l’ironie. Hormis les86 députés supplémentaires qui bénéficièrent à l’époque de
cette entrée dans le saint des saints parlementaires, cet « événement majeur »
est passé à la trappe de l’histoire. Seuls restent les stigmates budgétaires
depuis vingt-trois ans. Comme vous ne l’ignorez pas l’indemnité parlementaire
mensuelle de base est de 5.443 € nets (en 2009), indemnité à laquelle s’ajoutent
des frais de mandat, soit 5.837 € par mois (non soumis à l’impôt sur le revenu)
et un crédit collaborateur pouvant aller jusqu’à 9.021 € par mois. Ajoutons la
rémunération des missions diverses, les charges sociales, les facilités en
matière de transport, la mise à disposition de bureaux, téléphone, photocopies,
papeterie, etc. et nous devrions atteindre un coût mensuel, pour la Nation, de
l’ordre de 35 000 à 40.000 € par mois. Ce qui, en année pleine, représente entre
420.000 € et 480.000 € par député.
C’est donc, un
« surcoût » annuel pour nos 86 députés, oscillant entre36.120.000 € et
41.280.000 €. Au total cette décision, hautement stratégique s’il en est, aura
coûté, à ce jour, à la France, la bagatelle de830.760.000 € à 949.440.000 €. À
l’heure ou le bouclage des budgets devient de plus en plus problématique
n’est-il pas temps de revenir au sens commun en ramenant le nombre de députés à
celui qui préexistait en1986. Outre que cette décision de bon sens devrait
recevoir la bénédiction d’une large majorité de nos concitoyens (hormis, bien
entendu, celle des parlementaires).
L’économie
d’une telle décision pourrait paraître symbolique, en terme monétaire, mais
c’est un tout autre symbole que nos élites « sacrifiées » enverraient à nos
concitoyens. Rien n’interdit, d’ailleurs de revoir à la baisse ce nombre de 491
députés, ni de réduire le nombre de sénateurs ; démarches qui s’inscrirait dans
le projet de réforme territoriale.
Pour finir,
cette réduction des effectifs parlementaires ne devrait pas faire tomber le
nombre moyen de représentants nationaux locaux et autres (députés, sénateurs,
maires, conseillers régionaux, conseillers généraux, représentants des syndicats
de communes, etc.) par tête d’habitant qui selon certains atteindrait des
records mondiaux.
Je vous prie
de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression des sentiments
dévoués et respectueux d’un citoyen français néanmoins
contribuable.