Fondée ou pas, clairvoyante ou abusive, tenace, corrosive, la dénonciation a
envahi nos vies économiques, sociales et politiques. Entre dénoncer quelque
chose, un fait, une situation, une évolution, vue comme anormale, asociale,
nuisible ou dangereuse, d’une part, et dénoncer quelqu’un, individu, famille,
groupe, personne morale, d’autre part, le distinguo s’affaiblit et devient plus
confus. Car, souvent, la dénonciation du fait, de la situation incriminée vise
plus ou moins franchement et ouvertement à mettre en cause quelqu’un, à
l’accuser, à le dénigrer, à lui nuire.
La dénonciation se confond avec la délation si elle est calomnieuse et
commise par intérêt, selon le dictionnaire. Dans de nombreux cas, elle n’est pas
étayée par des arguments probants… et l’accusation, surtout celle diffusée dans
le public, est démentie, contestée en justice ou non. Mais, même injustifiée, il
en restera toujours quelque chose. Car, comme chacun sait, « il n’y a pas de
fumée sans feu ». Et l’on peut observer avec tristesse et contrariété que
critiquer, dénoncer et tenter de discréditer les adversaires et leurs positions
est un jeu très prisé des politiciens, de leurs partis et de leurs amis
(associations comprises) dans notre démocratie républicaine modèle. Ceci, au
grand bonheur des médias qui soufflent sur les braises, en font leurs choux gras
et en nourrissent le bon peuple jusqu’au ras le bol. E x a g é r a t i o n s ,
déformations, mensonges pour convaincre d’erreurs, d’injustices, d’incapacité,
de bassesses et/ou de turpitudes ses ennemis du jour (peut être alliés demain)
font partie des boites à outils des professionnels et des amateurs
concernés.
Ainsi, en fonction de la conjoncture et de l’intensité des problèmes,
récurrents ou passagers, on ne manque pas d’attaquer les gouvernants nationaux
et locaux en place ainsi que les candidats à des élections (qui rétorquent avec
autant d’entrain) sur des thèmes choisis dans le paquet très volumineux des «
classiques », tels :
- l’ultra libéralisme, la globalisation (et pour certains, la dérive de
l’UE), considérés comme nocifs à maints égards, générateurs de crises
économiques et financières sévères, responsables du déclin international de la
France, des délocalisations, de la perte de substance de notre agriculture et de
notre industrie ;
- les réformes, qui donnent souvent lieu à des dénonciations véhémentes,
à des affrontements et à des manifestations spectaculaires, telle celle des
retraites récemment, celles de la fiscalité, de l’éducation, etc.
;
- la mauvaise gestion de l’économie, la faiblesse de la croissance, les
sempiternels déficits et l’endettement ;
- le taux élevé du chômage en France, celui des jeunes, celui des plus
de cinquante-cinq ans ;
- la hausse inconsidérée des prix (ceux de l’essence, du gasoil, du gaz,
de l’électricité, censés être « contrôlés par l’Etat », en étant de criants
exemples) ;
- la baisse du pouvoir d’achat (contournée par les indicateurs
officiels), l’appauvrissement de différentes catégories sociales, tantôt les
étudiants, tantôt les plus démunis et/ou les retraités, les classes moyennes
;
- les « inégalités » en tous genres, les riches, les aisés, les
favorisés, les privilégiés… qui ne paient jamais assez d’impôts et dont les
patrimoines et les revenus devraient être redistribués pour niveler davantage
;
- la rapacité des banques, des assurances et autres institutions
financières, dont il faudrait surtaxer les profits, ainsi que les « hauts »
dirigeants, les traders, dont il est urgent de plafonner les rémunérations
;
- les prix exorbitants des logements et des loyers, en même temps que le
manque de logements sociaux ;
- les insuffisances de personnel et de moyens dans l’Education
nationale, dans le Services publics sociaux et de la Santé, de la Justice, de la
Police, des Transports, etc. ;
- les violences et l’insécurité, qui semblent gagner et s’aggraver plus
que les chiffres officiels cités ne le laissent entrevoir, les menaces
terroristes et/ou islamistes ;
- l’immigration incontrôlée, totale ou illégale, d’un côté, ainsi que le
racisme et la xénophobie, de l’autre ;
- les menaces écologiques et environnementales, que le séisme et le
tsunami au Japon viennent de relancer en France, et qui donnent déjà lieu à des
empoignades, avec accusations de mensonges d’opacité, sur le nucléaire, sur ses
coûts réels et sur les risques
, encourus.
Ces sujets hanteront encore les champs de batailles des élections
présidentielles et législatives de 2012. Avec toujours plus d’attaques
personnelles, de critiques, de dénonciations, d’accusations et de condamnations
que d’analyses sérieuses, peu partiales, constructives. En France, les « débats
», souvent mal organisés et conduits, sont devenus des agressions mutuelles
sporadiquement entre coupées de monologues sur des mesures envisagées par les
belligérants. Les « journalistes » adorent ce type de spectacles, persuadés
qu’il en est de même du public. Pourtant, si les Français ne se désintéressent
pas complètement de la politique (au moins au niveau national) la pratique à
hautes doses de ces procédés a fait tomber très bas leurs opinions sur les
politiciens et la confiance qu’ils leur accordent. Pris dans un cercle vicieux,
plus les politiciens sont critiqués, dénigrés, plus leur popularité et leur
crédibilité baissent, et plus ils sont enclins à charger leurs adversaires et
leurs rivaux. Et l’escalade se poursuit. Soit dit en passant, les « primaires »
que prévoient certains partis ne vont sans doute pas améliorer les
choses.
Les sondages électoraux de février et mars, ainsi que le premier tour
des cantonales, avec ses 56 % d’abstentions, témoignent à la fois du désarroi
ambiant, de la « déstabilisation » des opinions en l’absence d’alternative
rassurante visible, leur fractionnement et leur radicalisation, motivés aussi
par la répulsion envers le système ainsi que par la perte de repères propres à
éclairer et à légitimer des choix politiques.
La nouvelle religion d’État euro mondialiste et l’atteinte à nos
valeurs
Il faut dire aussi que la propension, nourrie par les européistes et les
mondialistes aux commandes, à dénoncer l’attachement des citoyens à la Nation,
pourtant un creuset primordial de toutes les solidarités, étend son emprise.
Être nationaliste, se sentir Français avant tout et le montrer est de plus en
plus mal vu. Cela fleure presque le populisme, terme oh combien péjoratif !
Qu’une personne de plusieurs nationalités, c’est-à-dire qui partage notre
nationalité avec celle d’un autre pays (à 50 %-50 %, par exemple, ou 30-70,
pourquoi pas ?) puisse être candidat(e) à la présidence de la République
française n’apparaît pas incongru, saugrenu, farfelu, déplacé. En tout cas pas
aux médias et aux politiciens. Qui ose encore exiger pour la France un président
de nationalité française à part entière ?
À l’heure de la globalisation et du règne de l’UE, il faut renoncer à
notre nationalité, à nos us et coutumes, à notre culture, à nos traditions et à
nos racines judéo chrétiennes. Il faut nous convertir à une nouvelle religion
qui prétend à l’universalité et qui décide, en fonction des modes, des
événements, des circonstances, des pressions des lobbies, ce qui maintenant est
bien ou mal. Des prélats à la Commission, au Parlement européen et à la Cour de
justice grattent jour après jour le Tout Nouveau Testament (TNT) et prêchent la
bonne parole et le politiquement correct, relayés par des dirigeants nationaux
et régionaux plus ou moins zélés avec l’aide de médias et d’intellectuels en mal
de convictions personnelles, prompts à s’agenouiller et à officier pour leurs
nouveaux guides matériels et spirituels. Des louanges, des primes, des subsides
et des promesses viennent à l’appui de cette évangélisation euro mondialiste.
Par contre, les dubitatifs, les sceptiques, les récalcitrants, les incroyants,
les opposants et leur stupidité incompréhensible sont décriés. Les
transgressions au TNT, les pêchés, même bénins, doivent faire l’objet de
sanctions morales et matérielles. L’universalité voulue de la nouvelle religion
implique, en effet, que celle-ci soit une « religion d’État », dont les pouvoirs
spirituels et temporels soient craints et respectés de tous. L’Union se dote
d’un référentiel à toute épreuve. Une morale insubmersible et intraitable… où
mauvaise foi et opportunisme deviennent vertus.
Selon cette morale, rien de condamnable à ce que l’UE ou des États
membres flirtent avec des tyrans sanguinaires si leurs pays nous fournissent du
pétrole, du gaz, de l’uranium et d’autres matières premières ou achètent nos
avions, d’autres équipements civils et militaires, notre armement (et plus si
affinités) et ouvrent leurs portes à nos gros exportateurs. Normal, aussi, que
l’UE et des pays membres se retournent contre lesdits dictateurs lorsque les
peuples et les militaires de leurs pays les renversent et prennent le pouvoir.
Alors, tout naturellement, arrive chez nous le printemps des dénonciations, des
accusations, des condamnations, des confiscations, des gels des avoirs, des
chasses aux sorcières et aux trésors. Haro sur Ben Ali et Moubarak. Hésitations
sur Kadhafi qui met la Libye à feu et à sang et aurait été « sur le point de
tomber », nous a-t-on ressassé en fin février 2011, mais qui « reconquiert » les
villes de l’Est les unes après les autres (à mi mars). Et on attend pour
l’Algérie, le Maroc, le Yémen, le Bahreïn, pour le Liban, pour l’Iran… Il ne
faut surtout pas rattraper le retard sur les événements. Du coup, on en
oublierait la Côte d’Ivoire et Gbagbo. La défense des droits de l’homme a
délaissé la Corée du Nord et la Chine. Et les Français peuvent être fiers de ce
que des Chinois rachètent des châteaux bordelais, pour exporter eux mêmes des
vins de nos terroirs en Chine… Avant d’en faire produire de ressemblants
ailleurs.
Quelques illustrations d’accusations, de dénonciations, de diffamations
de notre quotidien
L’affaire Clearstreamrestera sans doute dans les annales des affaires de diffamation aux
sommets de l’État après avoir longuement tenu en haleine le microcosme
médiatique et politique de janvier 2001 jusqu’au début de 2011, mettant en jeu
et/ou en cause des personnalités telles MM. Nicolas Sarkozy et Dominique de
Villepin, ainsi que des personnages tels Jean Louis Gergorin, Imad Lahoud et le
journaliste Denis Robert. Pour finir par se dégonfler comme une baudruche… avant
la campagne de l’élection présidentielle de 2012. « La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra)
a dénoncé jeudi 24 février dans un communiqué un ‘’honteux mélange des genres’’
dans la diffusion d’une affiche, siglée du Mouvement des Jeunes Socialistes
(MJS), assimilant le président Nicolas Sarkozy à Adolf Hitler »,
a-t-on pu lire sur le site actu.orange.fr/politique (source AFP). L’UMP a vivement réagi. Les coupables ont dû retirer les
affiches avec des excuses. La dérive n’en est pas moins significative et
inquiétante. On pourrait en dire autant de la provocation spectaculaire de
France Nature Environnement (FNE), mouvement regroupant trois mille associations
écologistes, dénonçant l’agriculture polluante. Une campagne d’affichage
utilisant six images « fortes », s’en prenait avec moult excès aux OGM et
pouvait sembler viser le secteur agricole entier. Ceci, à quelques jours du
salon. Tollé. Retrait.
Démarche peu recommandable et résultats peu probants ! Les magistrats du
tribunal de Grande Instance de Rennes ont dénoncé une action en dénigrement de
la justice par le Président de la République dans l’affaire Laetitia
(liberation.fr, le08/02/2011)… et du violeur récidiviste. « La SNCF et la RATP orchestrent la dénonciation de la ‘’fraude’’ pour
éluder la question des transports gratuits », accuse un article présent sur le site politis.fr le 16 février 2011. Il s’agirait aussi de « faire avaler l’augmentation
de 2,3 % prévue pour février ». Une accusation d’une dénonciation, bien de chez
nous. Indispensable (?) pour attirer l’attention sur des problèmes réels, aussi
bien sur des majorations tarifaires jugées exagérées que sur la perspective
redoutée de privatisation de services publics, ainsi que sur l’ampleur prise par
le refus de paiement des usagers, « qui atteint80 % pour une partie des bus de
la Région parisienne ou de Lyon, plus de 30 % dans le métro parisien et 40 % à
Marseille tous types de transports confondus ». Malgré l’importance des sujets
et la fermeté de l’accusation, les problèmes ne semblent pas avoir obtenu la
publicité médiatique recherchée.
De l’omerta ancestrale à la délation
contemporaine
On se souvient de la réticence ancestrale envers la dénonciation, le
cafardage, et le mépris, voire l’hostilité à l’encontre des mouchards, des
balances, ainsi que du peu de sympathie pour les indicateurs des différents
services de la police et de la justice. D’ailleurs, l’omerta règne encore dans
certaines régions et certains milieux, ainsi que dans des cités et des zones de
non droit. Mais c’est souvent par peur de vengeances et de représailles, par
crainte de voir les coupables échapper à la police ou vite relaxés, et de ne pas
pouvoir être bien protégés. Il y a aussi l’indifférence, le « ça ne me regarde
pas, ce ne sont pas mes affaires ». Mais il semblerait que cette attitude ait
tendance à reculer devant l’aggravation des problèmes de sécurité, devant la
grande et la petite délinquance qui ont gagné du terrain. Face à ces dangers,
l’attachement à la confidentialité de la vie privée des individus se relâche. La
vidéo surveillance, qui a pu être traitée d’espionnage, se répand à grande
vitesse (soixante mille caméras installées) à la demande des commerçants et des
populations. Sécurité d’abord ! Sur les routes, la multiplication des radars a
aussi été dénoncée. Maintenant, c’est surtout la sévérité des sanctions touchant
les permis à point qui donne lieu à des contestations.
Une sensibilisation insistante a visé à encourager les gens, victimes ou
témoins, à signaler aux services compétents des actes considérés comme
délictueux relevant de la pédophilie, de l’homophobie, de la xénophobie, du
racisme, de la maltraitance des femmes, des enfants ainsi que des traitements
inégalitaires et discriminatoires considérés comme insupportables. Cependant, il
y a encore beaucoup plus de mains courantes que de dépôts de plaintes. Et la non dénonciation de délits graves connus n’est pas encore
considérée comme une forme de complicité après les faits, comme dans d’autres
pays, ou, le cas échéant, de non assistance à personnes en danger. Mais les
choses évoluent. Dans les écoles, les langues se délient à la suite d’agressions
d’élèves et de maîtres.
Par ailleurs, il devient recommandé de signaler aux autorités les élèves
absentéistes, de façon à pousser les parents à réagir sous peine de voir des
allocations suspendues. Les parents deviennent ainsi des « accusés », des
contrevenants. Devant la pénurie de logements pour les plus pauvres, les
sans-logis, il est assez bien vu de stigmatiser le grand nombre de logements
inoccupés et de « signaler » ceux que l’on repère, notamment afin que des squats
y soient organisés. Bref, la société civile est de plus en plus sollicitée pour
la prévention et la dénonciation de méfaits, de maux, de problèmes, de risques
que les services publics peinent à résoudre, à maîtriser, à
juguler.
La poudrière du Net
Avec internet, les blogs, les réseaux dits sociaux (Facebook, Twitter…)
les comportements changent, les choses s’accélèrent. D’un côté, les
possibilités d’escroqueries, de fraudes, de dénigrements et d’attaques sont
ouvertes à d’innombrables émetteurs, particuliers, entre autres, et le nombre
des destinataires potentiels accessibles immédiatement est quasiment illimité.
Des médisances et des calomnies sont relevées dans les échanges entre familles
et groupes d’internautes. Et les flux, « légaux » ou non, circulant sur la toile
ne peuvent évidemment pas être contrôlés… malgré les efforts des Autorités. Le
Net devient aussi un instrument au service de la chasse aux impétrants.
Ainsi, à l’instar de la préfecture du Var, celle de l’Essonne se propose
d’ouvrir un site avec une adresse mail pour que les habitants puissent donner des renseignements sur des
infractions et des actes illicites. Les réactions semblent mitigées. Quant aux
syndicats de police, ils ont dénoncé une « maladresse ». Peur de recevoir trop
de renseignements peu exploitables, ou hypocrisie ?
À la suite de l’introduction par le Sénat dans la loi de lutte contre la
contrefaçon d’une disposition permettant à tous les « organismes de défense
professionnelle » de dénoncer à la justice les internautes suspectés de procéder
à des téléchargements illégaux, des craintes ont été exprimées de voir
institutionnaliser « un devoir de délation » et de menacer de violer plusieurs
articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme (Journal du Net, 08/02/2011). Et, un grand pas de plus a été fait dans l’appel à la délation, grâce au merveilleux instrument que constitue internet, avec la
diffusion d’un message « anodin » par notre fournisseur d’accès
:
« Signalez un contenu
illicite »… « Sont considérés comme illicites tous les contenus, textes, images,
vidéos :
- à caractère raciste ;
- à caractère pornographique, pédophile ou zoophile
;
- portant atteinte à la dignité humaine ou incitant à toute forme de
haine ;
- portant atteinte aux mineurs ;
- proposant des téléchargements illégaux ». Un formulaire est destiné à
signaler les « abus flagrants accessibles directement depuis la liste réponse
(rubriques : atteinte aux mineurs, insulte raciale, pornographie, violence,
autre) » ainsi que les adresses des sites incriminés. Sur le fond, chacun en
pensera ce qu’il voudra. Personnellement, plusieurs points m’interpellent.
D’abord, de quel droit et à l’initiative de qui cet appel est-il diffusé ?
Pourquoi un fournisseur d’accès serait-il habilité à recevoir ces « signalements
» et à les utiliser ? Comment ? Les grands animateurs du Net que sont Free, Orange, Alice, AOL… deviendraient-ils des supplétifs des Services publics (Justice, Police,
Affaires sociales, SPA, Affaires économiques…) ? N’a-t-on pas créé assez de
Hautes et de basses Autorités à cet effet, sans compter les multiples
associations qui se chargent d’épauler, de défendre des victimes, de se porter
partie civile lors des actions en justice contre des « fauteurs » ou des
agresseurs ? Même dans un cas tel celui de « l’affaire Eric Zemmour » sur lequel des doutes ont pu être exprimés quant à
la réalité d’une « incitation à la haine raciale et/ou xénophobe » plutôt qu’à
l’expression (discutable, certes) d’une opinion non conforme au politiquement
correct, et sur laquelle SOS Racisme, le MRAP, l’UEJF, J’accuse se sont
mobilisés. Ne donne-t-on pas un écho démesuré à des événements (ou à des non
événements) qui ne le méritent pas ? N’accentue-t-on pas ainsi des maux que l’on
prétend éradiquer ?
Attention ! Ne nous laissons pas emporter par une vague ou une marée
liberticide et castratrice. Vouloir forcer les citoyens à renoncer à leurs opinions, à taire celles-ci et à dire
bravo quand ils pensent le contraire, n’est pas viable. Un jour ou l’autre, le
couvercle de la marmite saute et les dégâts sont considérables. Il vaut
évidemment mieux essayer de convaincre, avec des arguments valables, et il ne
faut pas perdre de vue que des actes malfaisants faisant de vraies victimes sont incomparablement plus graves que de « mauvaises » pensées ou
paroles déplacées. Il est, en outre, sans doute plus négatif que certains
dirigeants peuvent le penser de cacher et/ou de refuser de voir, de reconnaître
des réalités. En matière d’immigration et de criminalité, notamment. Tant que
les mêmes interdits pèseront sur les statistiques et les études, rien
n’empêchera les uns ou les autres de se forger leurs propres estimations, bien
en dessous ou au-delà de la réalité. Les pouvoirs publics de la France doivent
ouvrir leurs yeux et ceux des citoyens, les informer, et non les cornaquer, leur
tirer les oreilles et leur coller des oeillères
!