FAUT-IL SORTIR DE L’EURO

DÉFICITS ET ENDETTEMENT :

INSOUTENABLES ET STÉRILES

 

par Paul Kloboukoff

 

Faut-il graver dans le marbre fissuré de notre Constitution la limitation du déficit public ? Beaucoup de citoyens condamnent à mort les déficits publics et approuveraient une nouvelle chirurgie de la Constitution, lit-on. Pourtant, cette restriction existe déjà depuis le traité de Maastricht que nos gouvernants se sont empressés de signer. Un traité qui s’impose à nous comme aux autres États de la zone euro, qui prévoit aussi de pénaliser la France en cas d’inobservation des critères de stabilité… et qui n’est pas respecté. Je n’ai pas encore entendu de politicien réclamer l’introduction des critères de Maastricht dans notre Constitution, tant qu’à faire. Mais cela ne saurait tarder. On pourra alors se demander qui punir en cas de défaillance coupable ?

 

La France des contribuables qui paient des impôts ? Des gouvernants… qui ne manqueront pas de plaider non coupable, de reporter les fautes et les problèmes sur leurs prédécesseurs, sur la crise et la mondialisation ? Vraie « mauvaise idée », donc. D’un autre côté, la fixation de limites rigides aux déficits annuels et à l’indissociable endettement est combattue par des défenseurs de l’interventionnisme des pouvoirs publics, dont une partie croit, ou rêve, qu’une augmentation de +1 % des Dépenses publiques fera progresser de + 1,4 % le Produit Intérieur Brut (PIB). Des théoriciens l’ont prêché, sans doute sans avoir regardé ce qui se passait en France depuis trente ans. Néanmoins, le mythe de la capacité d’entraînement de la dépense, et de la dette qui va avec, survit avec une certaine ténacité.

 

Des économistes et de simples citoyens considèrent pour leur part, que la France est peu endettée par rapport à d’autres grands pays de l’OCDE, qu’elle a donc encore des « marges de manoeuvre » et qu’il n’y a pas lieu de paniquer. L’endettement n’est pas l’apanage du seul secteur public. Il y a également l’endettement des ménages, celui des entreprises et l’endettement total du pays. Et ce n’est pas réjouissant ! Il est aussi utile de regarder les comptes avec l’extérieur et notre Dette extérieure, puisque la France souffre d’un besoin de financement.

 

Des perspectives préoccupantes pour la France et la zone euro

 

Argument réconfortant pour certains, les déficits publics(dp) de grands pays dépassent celui de la France, chiffré à – 7,5 % du PIB en 2009 et – 9,3 % en 2010. C’est le cas des États-Unis (- 11,3 % du PIB en 2010) et du Royaume Uni (– 10,9 %), par exemple. Quant à notre dette publique (67,5 % du PIB à fin 2008 et77,6 % en 2009), pourquoi se lamenter ? Aux États-Unis la dette atteignait déjà 70 % du PIB en 2008. Au Japon elle se hissait à 172,1 % (OCDE). Au Royaume-Uni, elle a dépassé 68 % en 2009. Même l’exemplaire Allemagne est à 78,7 % en 2009, et l’Italie culmine au sommet de la zone euro avec 115,8 % (Eurostat). Ces grands pays ne seront pas mis en faillite pour autant, jure-t-on. Alors, les critères de Maastricht (– 3 % et 60 % du PIB semblent bien loin… au dessous de nous.

 

Pour le déficit, la France est à la tête des cinq plus « mauvais élèves » parmi les dix-sept de la zone euro en 2009, devant le Portugal (– 9,4 % du PIB), l’Espagne (– 11,2 %), la Grèce (– 13,6 %) et l’Irlande (– 14,3 %). Vulnérabilité, donc, craintes d’attaques sur les marchés financiers, doutes sur le maintient des pays les plus exposés et « défaillants » au sein de la zone euro… et main désintéressée de la Chine généreusement tendue à la Grèce et au Portugal.

 

Rapportés au PIB, le déficit public et la dette publique sont en 2009 respectivement de – 7,5 % et de 77,6 % en France. Ces ratios, peut-être utiles pour des comparaisons internationales sommaires, illustrent mal les efforts que leur réduction rend nécessaires. Si nous rapportons le déficit et l’endettement, non plus au PIB, mais aux recettes totales des Administrations publiques (APU), les nouveaux ratios, plus significatifs, sont de – 15,6 % (1/6 des recettes) pour le déficit et de 161 % (plus de trois semestres de la totalité des recettes) pour la dette. C’est assez énorme, et absolument incompatible avec tout objectif de développement durable. « Ce seront les générations futures qui paieront », gémiton hypocritement. Les dettes sont telles qu’on peut se demander si les gouvernants concernés envisagent réellement de les rembourser… ou s’ils pensent pouvoir continuer à jouer du surendettement indéfiniment.

 

Le Rapport sur le projet de loi de finance rectificative pour2010 n’a pas cherché à nous rasséréner en consacrant un article à « Des perspectives préoccupantes pour la zone euro ». Il y est fait état des « doutes des marchés sur la viabilité de la zone euro », que les 750 milliards d’euros de réserve de stabilisation de l’Union européenne et du FMI, destinés à couvrir les besoins de financement des prochaines années de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne, n’ont pas réussi à convaincre. On peut encore lire que « le fond du problème est que les marchés tendent à douter de la viabilité à long terme de la zone euro » car ce n’est pas une « zone monétaire optimale »… comme les États-Unis.

 

On peut penser que la zone euro est secouée aussi parce que la crise a poussé son déficit public (– 6,3 % du PIB global de la zone) et sa dette (78,7 %) bien au-delà de ses propres clous en 2009. Sans l’Allemagne, dont le dp a été limité à – 3,3 %, la zone euro aurait accusé un déficit de –7,4 % et une dette de 80,1 % du PIB. Quant à la France, les déficits publics prévus par la Commission européenne sont de – 7,7 % en 2010, de– 6,3 % en 2011 et – 5,8 % en 2012 (année électorale d’importance). Ceci pour arriver à – 3 % en 2013. Il n’est donc pas impossible que la dette publique grimpe jusqu’à2013, au moins, même si les taux d’intérêt ne se montrent pas féroces.

 

Des dépenses publiques excessives et inefficaces Selon les données de l’OCDE, le PIB de la France n’a crû que de + 33,2 % en valeur nominale de 2000 à 2009. Pendant la même période, les dépenses publiques (DP) ont augmenté de + 43,5 %, montant jusqu’à 55,6 % du PIB. Bien sûr, la crise est passée sur nous et sur les recettes publiques, mais il est malvenu de continuer à prétendre que la dépense publique a été un stimulant de la croissance. Il faut dire que les prestations sociales ont connu une progression (+ 50,6 %) sans rapport avec la croissance du PIB et représentent 25 % de celui-ci en 2009 (contre 23,3% en 2000). Le papy boum et les retraites sont en partie responsables. Sans doute moins que des « largesses » de la politique de redistribution qui a été conduite au cours des douze dernières années. Visiblement, la redistribution, sur laquelle on comptait pour soutenir la consommation et tirer ainsi vers le haut la production nationale, n’a pas donné les résultats espérés, aussi bien en terme de croissance du PIB, qu’en terme de rentrées fiscales. Encore une illusion, ou un mythe, qui a pris du plomb dans l’aile.

 

La redistribution comprend notamment les diverses allocations et primes que l’on a multipliées et dont l’efficacité n’apparaît pas prouvée. Que penser, par exemple, du RMI, du RSA, des primes à l’emploi, quand on regarde les chiffres du chômage et ceux des emplois précaires, à temps partiel ? Et les primes à la casse (500 millions d’euros dans le plan de relance) destinées à donner du tonus aux ventes de voitures… et qui accentuent la chute des commandes dès que l’effet d’aubaine disparaît. Qui servent aussi à aider, avec nos ressources publiques françaises des constructeurs d’autres nationalités (ou multi nationalités). C’est comme pour les éoliennes. Elles ne sont pas rentables, apportent des nuisances et soulèvent des résistances, localement surtout. Voilà de bonnes raisons pour les subventionner et engager la construction en mer d’un parc de 600 éoliennes d’une capacité totale de 3.000 mégawatts (MW), du modeste coût de 10 milliards d’euros. Ce n’est qu’un hors-d’oeuvre. Les gouvernants ont fixé un objectif de23 % d’énergie renouvelable, dont 25.000 MW d’éolienne, dans la consommation d’énergie en 2020.

 

À vos bourses, citoyens ! Il s’agit aussi de monter une force de projection musclée à l’exportation. La Chine, l’Inde et les gros émergents attendent avec impatience une énergie chère. À côté de gaspillages spectaculaires tels les achats surdimensionnés de vaccins pour armer les populations contre la grippe H1N1en 2009, l’inefficacité de la DP s’insinue malheureusement dans pas mal de domaines. Un grand malade, premier poste des dépenses, est l’enseignement pris dans son ensemble (primaire, secondaire, supérieur). En témoignent : la progression de l’illettrisme (3 millions de personnes), les « bricolages » coûteux mis en pratique pour « assister » les élèves en difficulté, rétifs ou récalcitrants, le rang médiocre de notre système d’enseignement dans les classements internationaux, le taux de chômage élevé dû en partie à l’inadéquation entre les formations prodiguées et les besoins de l’économie… et l’instabilité qui n’épargne ni les rythmes scolaires, les congés et les activités sportives ou culturelles, ni les programmes et les contenus des enseignements. Inutile ici de remuer le couteau dans les plaies de l’insécurité (du millier de véhicules brûlés lors des nuits de réveillons, de 50.000 policiers mobilisés le 31 décembre) et de l’habitat, ni d’évoquer le malaise qui a gagné les acteurs de notre système de santé. Et, pour couronner le tout, un leitmotiv revendicatif : « plus d’effectifs, plus de moyens ».

 

Pour relativiser, sans nous réjouir pour autant, nous pouvons observer qu’entre 2000 et 2009 :

- l’Allemagne a connu une croissance inférieure à la nôtre(+ 16,7 % en valeur) tandis que sa dépense publique augmentait de + 23,1%. En 2009, la DP représente 47,6 % du PIB, soit notablement moins (– 8 %) que chez nous ; les prestations sociales sont de 26,6 % du PIB ;

 

- la Suède, tant appréciée ici, a eu une croissance à peine supérieure à celle de la France, + 35,9 %, et une augmentation de sa DP de + 38,2 %. Le ratio de dépense publique (56,5 %) est voisin du nôtre. Mais dans le « modèle social européen » suédois, les prestations sociales ne représentent « que » 20,1 % du PIB. Surprenant, non ?

 

Ces analogies, mais aussi ces différences entre pays européens, devraient inciter les partisans de l’expansion des dépenses publiques et de la grande redistribution à un réexamen de leurs positions et des certitudes qui les soustendent. Si l’on s’endette, il est indispensable de dépenser à bon escient… et d’avoir des « retours » positifs, payants,

 

Un endettement des ménages à ne pas prendre à la légère

 

L’endettement des ménages dépasse 1000 milliards d’euros à fin 2009. Le taux d’endettement des ménages est le plus souvent défini comme le ratio : endettement total / revenu disponible brut (RDB). Il est de 75,3 % chez nous en 2009. Il a crû de façon exponentielle au cours de la dernière douzaine d’années (+ 50 % environ). Le crédit et le recours à l’emprunt se sont énormément développés, banalisés, on peut même dire encouragés. Inquiétant !

 

Cependant, aux yeux de certains, l’endettement des ménages reste modéré ou assez raisonnable. Cette thèse prend appui sur des comparaisons avec des États où les ménages sont encore plus endettés que les nôtres. Ainsi, au30 juin 2009, les taux sont de 158,9 % du RDB aux États- Unis, de 98,6 % au Japon, de 149,4 % en Grande Bretagne, de 129,7 % en Espagne, de 90,9 % en Allemagne et de57,7 % en Italie (source BdF). Pour Explorimmo : « Et si l’on considère uniquement les prêts liés à l’immobilier, ce ratio tombe même à 46 % en France contre 60 % en Allemagne, 73 % en Espagne et 55 % en moyenne dans la zone euro. La durée moyenne des prêts immobiliers reste de l’ordre de 17 ans dans l’hexagone contre 25 à 30 ans dans d’autres pays européens ». Le message est clair : « endettez vous plus, plus longtemps ; d’autres le font, alors vous le pouvez aussi. Yes, you can ! » Un autre indicateur est, à mon avis, plus « significatif » que le précédent : le ratio endettement / épargne annuelle des ménages. Il montre combien d’années d’épargne de l’ensemble des ménages seraient nécessaires pour rembourser la dette totale contractée. En France, où l’épargne des ménages avoisine les 16 % du RDB, ce nouveau ratio d’endettement est de 465 %. L’endettement de l’ensemble des ménages représente la totalité de leur épargne cumulée pendant 4,65 années. Rien que ça ! Grosse différence avec « la dette souveraine » du pays, l’endettement total des ménages est la somme des dettes de chacun des ménages. Chacun est responsable de la sienne, qu’il doit absolument rembourser. Il ne faut donc pas aborder la question avec désinvolture, n’en voir qu’un aspect global, désincarné. Les situations de surendettement (780.000 actuellement, soit 3 % des ménages, ce qui est lamentable) et les ruines de familles sont nombreuses, poussant des victimes dans la rue et parfois jusqu’au suicide. Le funeste « crédit revolver » sévit avec entrain. Et les pubs aguichantes inondent les médias et noient Internet. Jusque quand ?

 

Heureusement, tous les ménages ne sont pas endettés, loin s’en faut ; mais l’effectif des endettés croît. En avril 2007, Insee Première sortait un numéro consacré à « L’endettement des ménages début 2004 » qui exploitait les résultats des enquêtes actifs financiers 1992 et patrimoine 2004, Insee. Il en ressortait que le pourcentage des ménages endettés avait augmenté de 43,3 % en 1992 à 46,8 % en 2004. Aujourd’hui, un ménage sur deux est endetté. Pour se faire une idée du poids réel de la dette des ménages, il faudrait pouvoir rapporter celle-ci à l’épargne des seuls ménages endettés. Le ratio d’endettement ainsi calculé serait forcément très supérieur aux 465 % vus ci-dessus. Le double ? Plus, ou moins ? Pour le savoir, il faudrait pouvoir disposer de données statistiques sur l’ensemble de l’épargne (et des revenus) des ménages endettés. Je n’en ai pas trouvé… Sous couvert d’augmenter le nombre de propriétaires de leur logement, d’améliorer la qualité des habitations (isolation, économies d’énergie, etc.) il s’agit surtout, de soutenir notre PIB en poussant les ménages à la dépense, fatalement génératrice d’endettement, souvent lourd, surtout pour les ménages aux revenus modestes qui constituent une cible privilégiée de la politique actuelle du logement.

 

En fait, la France a vécu de l’endettement public pendant des décennies. Les « marges de manoeuvre » s’étant amenuisées, les gouvernants ont jugé astucieux de le relayer par l’endettement privé. Nous en voyons les résultats et les limites. Et, pour notre malheur, les dirigeants de la France et de la plupart des autres États occidentaux sont incapables de concevoir un monde dont les économies ne seraient pas régies, dominées, animées par l’endettement.

 

L’endettement des sociétés ne suit pas le mouvement

 

De 1978 à 2009, le taux d’endettement des ménages a été multiplié par 2,87 et celui des administrations publiques par 3,34. De son côté, le taux des sociétés non financières (SNF), défini comme le ratio endettement / valeur ajoutée, a fluctué entre 99 % et 125,9 %, ne montant que de + 16 % de 1978 à 2009. Au début de la période, la dette des SNF dépassait nettement les dettes des ménages et des administrations additionnées. L’endettement était très majoritairement le fait du secteur productif en quête de moyens de financement. Rapporté au PIB, il a d’ailleurs relativement peu changé. Par contre les dépenses de consommation des ménages, celles des administrations non créatrices de revenus, ainsi que celles d’acquisition de logements, ont augmenté bien plus vite que les ressources et fait monter l’endettement de façon incontrôlée. En 2009, l’endettement des SNF ne représente plus qu’un peu moins du tiers de l’endettement des agents non financiers. On s’endette proportionnellement bien moins pour investir dans les activités productives. Et ce changement de destination de notre endettement n’est pas spécialement favorable à la croissance et à la modernisation de notre économie.

 

L’endettement, « moteur » principal de notre économie L’endettement intérieur total (EIT) est égal à la somme des endettements des agents non financiers, c’est-à-dire des administrations publiques, des ménages et des sociétés non financières, que nous avons passés en revue. Il ne semble intéresser ni nos dirigeants et leurs conseillers, ni les médias. Pourtant, il a atteint 3975 milliards d’euros à fin 2009, soit deux fois le montant du PIB de la France. Son niveau très élevé montre que l’endettement est devenu le « moteur » principal de notre économie, à l’instar de ce qu’on peut observer et déplorer dans nombre de pays, grands et plus petits. Mobilisé à l’excès, à des fins pour lesquelles il ne devrait pas être sollicité, ce moteur s’essouffle, s’encrasse et cafouille, au bord de la rupture. Plus il devient inefficace, plus on recourt à lui… et réciproquement. De 1998 à 2009, le taux d’endettement intérieur total s’est gonflé de plus de + 30 %. Il s’est encore beaucoup accru en2010, et il est difficile d’entrevoir pour quelles raisons et comment un tel mouvement pourrait être inversé.

 

Déficit commercial croissant et besoin de financement extérieur

 

Hélas, notre solde annuel du commerce extérieur(exportations – importations) de biens et de services (SCE) s’est réduit depuis 2002 et est devenu négatif à partir de 2005. Sur les trois dernières années, 2007, 2008 et 2009, il a été un peu inférieur à – 40 milliards € en moyenne (source : insee). Soit, pas loin de8 % du montant des exportations, ce qui n’est pas marginal. Le cumul des déficits de 2005 à 2009 s’élève à – 155 milliards. Nous consommons trop de produits importés par rapport à nos capacités d’exportation. Nos manques de compétitivité et de conviction (pour vendre des produits français) aggravent notre dépendance extérieure. Notre besoin de financement extérieur est plus fort que le SCE (– 52,6 milliards en 2008 et – 54,1 en 2009) car le solde des autres opérations courantes est négatif aussi et se dégrade, atteignant – 17,1 milliards en 2009.

 

Dans son Bulletin, n° 180, du 2e trimestre 2010, la Banque de France sous titre « Les entrées de capitaux étrangers – sous forme d’investissements de portefeuille– augmentent à nouveau et assurent le bouclage du financement de l’économie ». Les chiffes fournis permettent d’observer qu’en 2009, les investisseurs non résidents ont acquis pour 343 milliards d’euros de titres en France, contre 110,8 milliards de titres étrangers acquis par des investisseurs de notre pays. L’écart est considérable (+ 232,2 milliards). Il fait suite à deux années ou les écarts étaient beaucoup plus faibles et en sens inverse (– 64,4 milliards en 2007 et – 14,1 milliards en 2008). La proportion des revenus allant à l’étranger ne devrait donc pas baisser au cours des années prochaines.

 

Impressionnante dette extérieure, internationalisation des investissements et des financements

 

À fin octobre 2010, la dette extérieure de la France, sur laquelle règne une certaine discrétion (pourquoi ?), atteint3890 milliards d’euros, soit près de deux fois notre PIB annuel. Impressionnant ! Les Institutions financières portent une grande partie des engagements français (1829 milliards €) et les administrations publiques s’adressent largement à l’étranger pour trouver leurs financements (engagements de 1026 milliards €). Parallèlement, l’examen de la « position extérieure » de la France montre qu’à fin 2009 les engagements extérieurs des agents résidents en France (4939,6 milliards) sont du même ordre de grandeur que les avoirs extérieurs des mêmes résidents (4731,3 milliards). Actif total et passif total ne sont pas très éloignés. La position extérieure nette ressort ainsi à - 208,3 euros (Banque de France). Il n’est évidemment pas souhaitable qu’elle se détériore.

 

Ces observations mettent en relief l’intensité de l’interpénétration des investissements et des financements, signe de l’interdépendance croissante de l’économie française avec celles des autres pays.

 

 

Que les optimistes lèvent le doigt ?

 

 

 

 

 

 

 

 
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23.03.2011
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