EN FINIR AVEC L’UMPS

TOUS ENSEMBLE

 

par Luc Beyer de ryke,

Il est une chose assurée, jamais Nicolas Sarkozy n’aurait pu devenir professeur des Écoles. C’est l’appellation choisie depuis quelques années pour ennoblir un sacerdoce qui ne demandait pas à l’être, celui de l’instituteur. Ils ont eu leur place dans l’Histoire de France ceux que sous Jules Ferry on appelle les « hussards noirs de la République ». Des hussards, Nicolas Sarkozy n’a que les chamarrures faites pour éblouir ceux qui ne demandaient qu’à l’être.

 

Une des premières vertus, sinon la première, de l’instituteur c’est la pédagogie. Parlons-en ! Tout ce qui est exagéré ne compte pas. L’adage est connu. Aussi ne prétendraisje pas que les manifestations, les rassemblements et les tumultes autour de la réforme des retraites relèvent du jamais vu. Il y a plus, en France qu’ailleurs, une tradition « gauloise » de contestation. Tous les pouvoirs l’ont éprouvé. Celui du Général de Gaulle et celui de François Mitterrand.

 

Alain Juppé et Dominique de Villepin ont vu les Français descendre dans la rue et les mettre en échec. Nicolas Sarkozy est à son tour cloué au pilori des colères populaires. Mais ce qui diffère c’est que le pouvoir sarkozyste, avant même d’être intronisé, s’est mis au ban d’une société se voulant égalitaire. Il a péché contre la devise républicaine. La « nuit du Fouquet’s », pour désastreuse qu’elle fut, n’aurait pu être qu’une maladresse. Elle fut le prologue. Chacun

 

sait le caractère souvent abstrait des principes, mais ils demeurent l’idéal à atteindre même s’ils représentent « l’inaccessible étoile » chantée par jacques Brel. Ce qu’honore le Président de la République ce n’est pas un principe mais un confort, la richesse… dans une société en crise ce confort devient celui du cercle de plus en plus restreint des nantis. Il n’y a aucun mal à vivre dans l’aisance à condition que le capital n’écrase pas le travail. Cela, de Gaulle l’avait compris et dit. L’énoncé ne fut pas suivi comme il aurait pu l’être. Les raisons sont multiples. Le propos n’est pas ici de les détailler. Ce qui par contre doit être relevé, souligné, dénoncé est la fracture existante entre la philosophie gaullienne et celle qui anime Nicolas Sarkozy. N’était-ce cette frénésie d’or, d’argent et de paillettes la nécessité de certaines réformes serait mieux comprise.

 

C’est vrai que l’allongement de la vie assèche les fonds de retraite. Mais c’est vrai également que pour bénéficier de sa retraite il faut être allé au travail. Le chômage est un lit de désespérance et de misère. Étaler, comme le font l’Élysée et certains ministres ou proches du pouvoir le culte de la richesse est une insulte à des masses dont une partie, de plus en plus nombreuse, ne sont pas laborieuses car le labeur a fuit.

 

La France ne souhaite pas un « illusionniste » à l’Élysée. Elle accepterait un « pédagogue » qui prenne en charge ses angoisses et entreprenne d’y faire face « tous ensemble »….
 
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09.11.2010

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