VERS
DES ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA LANGUE
FRANÇAISE
ET DE LA FRANCOPHONIE ?
L’AFAL
en demande l’organisation au Gouvernement français
par
Albert Salon,
président
d’ALF (« Avenir de la langue française »), docteur
d’État ès lettres, ancien
ambassadeur.
L’Association francophone
d’amitié et de liaison demande l’organisation d’états généraux de la langue
française et de la francophonie. Depuis quelques années, Avenir de la langue
française (ALF), appuyée par plusieurs autres associations de défense et de
promotion du français et de la Francophonie et mouvements proches (dont le Forum
pour la France), jugeait nécessaire que les Français pussent enfin amplement
débattre au niveau national de ces deux questions liées, vitales pour la France,
pour les pays qui ont sa langue en partage, et pour le maintien et l’affirmation
de la diversité linguistique et culturelle du monde face aux tendances
lourdement hégémoniques d’une langue et d’une culture
étrangères.
Les colloques et séminaires que nos associations ont
pu organiser, ou auxquels elles ont pu s’associer à divers titres et degrés, ces
dernières années ont certes tous eu leur utilité. Mais ils ont été très
insuffisamment médiatisés. Ils n’ont pu instaurer le grand débat national
souhaité.
Or, l’urgence s’en est accrue récemment par la
participation d’acteurs publics — notamment de plusieurs ministères — français à
ce qui prend l’allure d’une offensive de grande envergure pour la bilinguisation de la France, l’abandon du rôle international
— voire, à terme : national — de sa langue, et pour le dépérissement de la
Francophonie organisée.
Nos associations relèvent que cette offensive se
déploie au mépris des actions méritoires du secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie et —
plus encore — contre les orientations apparemment très favorables données par le
Président de la République dans ses discours du 9 mars 2007 à Caen lors de sa
campagne électorale, puis le 20 mars lors de la journée mondiale 2008 de la
Francophonie à la Cité universitaire internationale, en présence du président
Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF.
Nos associations insistent donc avec force pour que
l’Etat tranche à son niveau et organise les états
généraux demandés, qui devraient permettre de mieux assurer les orientations de
la France et, partant, les chances de succès de l’OIF,
de la Communauté francophone, et de l’affirmation de la diversité culturelle et
linguistique du monde pour laquelle la France et ses amis avaient œuvré avec un
grand succès en vue de la Convention UNESCO pertinente, votée à la quasi
unanimité en octobre 2005, et entrée en vigueur en mars 2007 après avoir été
très largement ratifiée, malgré les manœuvres hostiles des Etats-Unis d’Amérique
du Nord.
L’AFAL, Association francophone d’amitié et de
liaison, présidée par Jacques Godfrain, ancien ministre et ancien député, qui
regroupe 130 associations françaises, franco-étrangères et étrangères qui toutes s’affirment aussi
au service de la langue française et de la coopération entre pays ayant le
français en partage, s’est alors saisie de cette importante question. Lors de
son assemblée générale tenue le 11 juin 2009 au Palais-Bourbon, elle a décidé à
l’unanimité d’adresser au gouvernement français la demande pressante suivante
:
L’AFAL constate une désaffection croissante des
pouvoirs publics français, notamment de plusieurs ministères, à l’égard de
l’emploi public de la langue française au bénéfice quasi exclusif de la langue
anglo-américaine. L’accélération de ce processus d’aliénation la conduit à juger
urgente l’instauration d’un débat national de grande ampleur sur ce sujet vital
pour la France. L’assemblée générale demande donc au gouvernement français de
bien vouloir organiser au plus haut niveau de véritables états-généraux de la langue française et de la
Francophonie.
PS : Il a été entendu le 11 juin, dans la
présentation et la discussion en séance, que les organisateurs de ces états
généraux devraient naturellement faire appel au concours de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), des
parlementaires demandeurs d’un tel débat, et des associations membres les plus
directement concernées.