En
1969,
le Général de Gaulle a quitté le pouvoir parce que les Français avaient refusé
de le suivre dans ce qui restera hélas son dernier grand projet,
la Décentralisation. Quelle
que soit l’opinion qu’on puisse avoir sur ce problème et sur la manière dont il
a été alors abordé, il serait inconséquent, de la part d’un gaulliste de ne pas
tenir le plus grand compte de ce que voulait alors de Gaulle, de ce à quoi il
tenait au point de mettre son mandat en jeu sans que rien ne l’y obligeât, et
sur un sujet qui a laissé depuis la plupart des commentateurs
perplexes.
Nous
pensons, pour notre part que l’état actuel de la France permet de mieux
comprendre le projet hélas rejeté alors. En 2009, il n’est pas excessif de
soutenir que la France est plus centralisée qu’elle ne l’a jamais été sous la
République. Sans que les circonstances le requièrent le pouvoir est entre les
mains d’un très petit nombre d’hommes et de femmes. Chaque jour, la preuve nous
ait donnée que le Président de la République impose ses moindres volontés non
seulement à sa majorité mais encore à des ministres qui n’ont d’autre fonction
que d’exécuter les ordres qui leur sont donnés d’en haut. Il s’agit là d’une
dérive que l’on pouvait craindre des institutions de la Ve
République
telles qu’elles ont été modifiées en 1962. Nous pensons pour notre part que le
referendum de 1969 avait pour objet de limiter les effets d’une telle dérive en
renforçant de manière décisive des pouvoirs intermédiaires propres à limiter les
effets d’un jacobinisme exacerbé et d’une forme débridée d’un pouvoir personnel
que les circonstances n’imposent en rien.
En
2010, les Français qui voteront pour renouveler les assemblées régionales auront
en fait le choix entre deux comportements. Mettre à mal ce qui peut exister
aujourd’hui de contre-pouvoirs, et qui est, il faudra y revenir, insuffisant, ou
renforcer encore le pouvoir centralisé et personnalisé en se prononçant pour les
listes de l’actuelle majorité. Nul ne peut en effet douter un seul instant que
partout ou les listes majoritaires l’emporteront, et surtout à deux ans de
l’élection présidentielle, les élus seront placés sous la coupe de l’Élysée. Ils
n’auront d’autre fonction que de glorifier les idées de génie descendue de
Paris, comme n’ont d’autre fonction aujourd’hui les parlementaires de la
majorité, et plus encore les ministres, à commencer par celui qu’on appelle
encore le Premier ministre.
Les
conditions semblent donc réunies pour que tous ceux qui n’ont pas oublié de
Gaulle participent à l’effort qu’imposera la constitution d’une force
Républicaine qui sauvegarde la capacité d’opposition des régions et plus
largement des collectivités locales. À l’évidence, cette force républicaine
devra unir, selon des modalités à mettre en place, l’ensemble des formations
politiques qui combattent une droite et une extrême droite de plus en plus
ouvertement unie et ralliée au pouvoir en place.
La
participation des Gaullistes à ce combat peut se révéler, par ce qu’elle amènera
de suffrages et par le symbole qu’elle représentera, une contribution
essentielle.