Les
politiques, les médias, les financiers et les économistes s’acharnent à
résoudre les problèmes qu’ils voient mais qui ne sont plus les bons. Ils ne
résolvent donc absolument rien et les peuples les voient s’agiter en souffrant
de leur incompétence. Les peuples ne savent plus comment exprimer leur malaise
puisque, quelle que soit la forme de cette expression, cela ne change rien.
Le vrai problème est ailleurs et est
tellement énorme que personne ne semble avoir envie de le voir, de le
comprendre et encore moins de l’affronter.
Depuis Aristote on n’a jamais défini la
monnaie autrement que par ses utilisations, moyen d’échange, réserve de valeur
et chiffrage de la richesse dont on a complètement oublié qu’elle n’est qu’un
regard commun, parfois éphémère, sur quelque chose de collectivement apprécié.
Personne ne semble avoir pris la peine de dire ce qu’est la monnaie. Certains
soutiennent que c’est une marchandise, d’autres un symbole, un signe, une
institution, un contrat… Chacun y va de son ego et certains soutiennent même
que la monnaie n’est…rien. Verrait-on l’énergie électrique définie
exclusivement par ses utilisations comme l’éclairage ou le chauffage ou par son
stockage dans les accus ? C’est pourtant ce que nous faisons avec
l’énergie monétaire qui nous fait pourtant vivre et notre aveuglement nous
endort. Nous devons définir la monnaie et en tirer les conséquences.
Une
monnaie est un titre de créance sur le peuple qui l’utilise. Ce titre de
créance a toujours été fondé sur le fait que la monnaie était une richesse
déjà constatée qui transportait avec elle une part de la vie passée du groupe.
Cela a
été des plumes d’oiseau rare, du bétail, des grains de blé, du sel, de l’or, de
l’argent ou du cuivre. Chaque civilisation a trouvé sa matière pour remplacer
le donner-recevoir-rendre très bien défini par Marcel
Mauss et qui continue à être irremplaçable dans des structures comme la
famille.
Il a
fallu pourtant le remplacer car, quand le groupe devient trop important, le
donner-recevoir-rendre perd son harmonie car certains oublient de rendre.
La
monnaie, richesse déjà constatée, est rare par définition. C’est sa
rareté qui empêche normalement le peuple qui l’utilise de s’abandonner aux
rêves hédonistes et de croire que l’impossible est possible. C’est cette rareté
que le papier monnaie a systématiquement piétinée par soif d’énergie et par
désir de plaire.
Toutes
les tentatives de papier-monnaie du XVIIIe siècle ont
toutes commencé par des équivalences avec des richesses précédemment reconnues.
Le système de Law était fondé sur les actions de la compagnie du Mississipi, Le
rouble de la grande Catherine sur les mines et le cuivre, les assignats sur les
biens confisqués de la noblesse et du clergé, le dollar continental sur la
livre sterling. Si les accords de Bretton Woods deux siècles plus tard ont lié
toutes les monnaies au dollar, le dollar gardait son équivalence en or.
Toutes ont explosé parce que, par
facilité ou rouerie, on a imprimé beaucoup plus de billets que de richesse
reconnue. Law a fui à Venise dès que le Régent a eu remboursé les dettes
faramineuses de Louis XIV, le rouble papier a disparu dès les réformes
coûteuses de Catherine II effectuées, les assignats ont été retirés dès que la
bourgeoisie a eu récupéré à bas prix les biens confisqués par la nation, le
dollar continental n’a plus rien valu quand la guerre d’indépendance a été
payée. Le dollar américain a été déconnecté de l’or quand la FED a imprimé
5 fois plus de dollars qu’il n’y avait d’or dans ses coffres, pour payer le
plan Marshall puis les guerres de Corée et du Vietnam. Tout a toujours été
partout payé au bout du compte par l’impôt en monnaie dévaluée. L’augmentation
exponentielle des impôts depuis les années 70 n’en est que le sinistre constat.
Depuis le 15 août 1971 les monnaies ne sont liées à aucune richesse.
On a
même avec la création de l’euro, créé pour la première fois dans toute
l’histoire de l’humanité, une monnaie sans équivalence avec une richesse
préalablement reconnue si ce n’est avec des monnaies nationales, elles-mêmes
déconnectées de toute valeur 30 ans auparavant. C’est ce qui a ouvert la
boite de Pandore.
Tout
n’est maintenant fondé que sur la confiance que les peuples ont dans leurs
dirigeants, leurs politiques, leurs médias, leurs financiers et leurs
économistes, dans ce qui a créé l’euro et qui industrialise la surproduction de
monnaie en laissant loin derrière lui les artisanats de Law, des assignats ou
du dollar continental. La banque du Japon, la FED et la BCE impriment en
continu pour faire croire que les machines créent des richesses. La
monnaie devient un outil d’illusionniste. Les sachants savent tellement que
les monnaies ne valent plus rien qu’ils les placent à taux négatif pour espérer
en récupérer une partie lors de l’explosion.
Pour
tenir depuis 75 ans alors que toutes les précédentes escroqueries n’ont tenu
que quelques années, le système a joué sur deux tableaux qui se soutiennent
l’un l’autre. D’une part la création du PIB pour faire croire à une création objective de richesse et
d’autre part la quasi dissimulation des actifs des banques centrales pour que
les peuples ne réalisent pas que toute création monétaire sans
constat préalable de nouvelle richesse est, au centime près, un futur impôt qui
peut être partiellement sous forme de dévaluation.
Les
universitaires, les intellectuels et les médias ont été indispensables pour
faire croire aux peuples que le PIB était un produit à se partager alors qu’il
n’est que la somme de toutes les dépenses. Faites-monter le prix de
l’immobilier, des actions ou des œuvres d’art, faites tourner et vous aurez un
PIB fantastique sans aucune création. Il n’y a pas une dépense qui ne
soit pas comptée dans le PIB et aucun élément du PIB n’est pas une dépense.
Les mêmes
ont soigneusement caché que les banques centrales ont un bilan équilibré et que
chaque fois qu’elles créent de l’argent qu’elles mettent à disposition à leur
passif, elles inscrivent à leur actif sous différentes formes une créance du
même montant sur les peuples que les politiques sont payés à récupérer par
l’impôt, ce qui devient malheureusement leur première activité car c’est la
seule qui peut freiner la dévaluation.
Pour
parfaire ce système incohérent nous avons trouvé l’idée lumineuse de fonder la
monnaie non plus sur une richesse reconnue préalablement comme cela a toujours
été le cas, mais sur une richesse future ouverte à tous les fantasmes. Nous
avons même fait croire aux peuples qu’un investissement était un multiplicateur
de monnaie alors qu’il n’est qu’une dépense pour faire une production qui ne
sera richesse que si des clients viennent s’appauvrir pour l’acheter. Il suffit
aujourd’hui de faire croire qu’une stupidité est une richesse comme le sushi ou
n’importe quelle américannerie (coca, chewing-gum, Mc Do) pour que l’on
investisse dessus avec l’argent créé par une banque centrale sur un futur
impôt.
Pour
faire tenir le système un peu plus longtemps, on flatte tout ce qui peut
l’être. Chaque minorité devient une cible à admirer et à flatter
financièrement, …. la majorité paiera. C’est comme
cela que tout s’inverse car tout est lié. Le collectif n’existe plus vraiment
et est totalement dévalorisé au profit d’un individualisme dévorant et
totalement insuffisant. Chaque personne raisonnable attend l’explosion. La
compétition remplace la coopération, les femmes ne font plus d’enfants, les
hommes ne trouvent plus de travail, le travail est très mal rémunéré,
l’avantage comparatif de Ricardo est oublié à l’intérieur des nations alors
que faire faire à chacun ce qu’il fait le mieux ou le moins mal
devrait être l’obligation morale de tout dirigeant qui veut réellement enrichir
le pays.
S’en
décharger sur les entreprises dont ce n’est pas la raison d’être, devrait faire
rougir de honte. La peine de mort est interdite pour les criminels mais
autorisée pour les innocents si on les appelle dommages collatéraux. Les
nouveaux mots racisme et sexisme ont été inventés pour amalgamer volontairement
la distinction évidente entre les races et les sexes et leur hiérarchie
totalement stupide. Le but de ces mots est d’empêcher les peuples de distinguer
les races et les sexes puisqu’ils ont le discernement de ne pas les classer.
L’interdiction honteuse des statistiques ethniques poursuit le même but. On
encense tout ce qui endort ou rend amnésique. 200.000 milliards de dollars
attendent d’être remboursés par des créations de richesses imaginaires.
On voit les politiciens se montrer partout pour dire qu’ils écoutent car ils
n’ont plus rien à dire. Et quand ils disent, c’est pour faire croire que la
technique vaincra la réalité.
L’idéal
médiatique les incite même à appartenir en plus si possible à une minorité
raciale, sexuelle ou religieuse pour être vraiment inattaquables sauf par les
affreux racistes, sexistes et autres homophobes qui, étant eux-mêmes la cible à
abattre, ne peuvent plus rien dire sur qui que ce soit. Rien que fin septembre
2019 pendant que les politiciens faisaient leur rentrée médiatique quémandant
des solutions, la FED créait en 4 jours 300 milliards de dollars.
La question n’est même plus de savoir
quand cela explosera mais de chercher les gens qui s’intéressent à la politique
et qui ont compris que rien ne pourra être fait tant que la bombe économique
actuelle ne sera pas comprise puis désamorcée. C’est seulement alors qu’il sera
temps de s’interroger sur la taille du groupe qui devra prendre les rênes de l’action.
Perdre son temps aujourd’hui à se demander s’il faut être nationaliste ou
européen, changer l’Union européenne ou la quitter, c’est simplement donner du
temps aux défenseurs du système qui, dans leur propre intérêt, veulent le faire
tenir en continuant à appauvrir les peuples. L’urgence est de retrouver une
monnaie qui soit une richesse reconnue par le groupe, et par là même le
garde-fou dont la rareté nous empêche, et les empêche, de faire n’importe quoi.
L’action est une nécessité absolue mais
personne n’a jamais vu une action qui ne soit pas précédée par une prise de
conscience, et une action utile par une prise de conscience cohérente.
© 05.10.2019