Par
Jean-Pierre GERARD,
Depuis plus de 30 ans la France ce
désindustrialise. Depuis plus de 30 ans, les élites économiques et politiques,
clament à qui veut les entendre que cela n’a aucune importance, et que ce qui
compte, c’est la conception, le design, la marque laissant à nos amis chinois
le soin de fabriquer. N’ai-je pas entendu à plusieurs reprises, les ministres
de l’industrie de droite, de gauche dire que sur un prix de 100, seulement 10
concernaient la fabrication. Malheureusement pour eux, et surtout pour les
industriels, cette conception de la vie industrielle est complètement erronée.
J’ai trop vécu personnellement au sein de la délégation générale à l’armement
cette perte de savoir-faire, puis finalement cette perte du savoir, entraîner
petit à petit la mort des organismes qui avaient pensé gagner beaucoup d’argent
et qui en ont beaucoup gagné à court terme, mais dont la reconversion n’en a
été que plus douloureuse. On a voulu trop longtemps ignorer totalement que la
production est la seule vraie garante de toutes les autres facettes de
l’activité économique et industrielle. Garante car elle seule permet de
maintenir la savoir et le savoir faire. Garante car
elle oblige à se raccorder au réel. La crise financière est là pour nous
rappeler que tout ce qui est virtuel comme les circuits financiers dérapent
beaucoup plus vite que nous ne le pensons et créent des dégâts très graves.
Heureusement les temps changent. Mais le mal est fait. Toutes les entreprises
qui pouvaient le faire ont délocalisé, et petit à petit toute la substance de
toutes les entreprises qui l’ont fait, a quitté notre pays, mais aussi la
qualification professionnelle et tout ce qui concerne la capacité à travailler
et à vivre en commun. Il est vrai que depuis la disparition du Président
Pompidou, toutes les décisions concernant la vie économique ont été faites
contre l’industrie (peut-être pas totalement volontairement mais en tout cas
très efficacement). Que vous preniez la législation sur le temps de travail,
que vous preniez la fiscalité, que vous preniez la législation sur l’emploi,
que vous preniez la législation sur l’environnement, toutes ces législations et
réglementations faites « pour protéger les salariés, l’emploi, les ressources
de l’État, l’environnement » ont finalement eu pour effet d’entraîner à
l’extérieur toutes les entreprises dont la faculté d’adaptation à l’évolution
économique était mise à mal par l’ensemble de ces législations et surtout en
raisons de leurs contradictions et incohérences. À un moment ou au contraire il
aurait fallu assouplir et permettre l’adaptation des entreprises, dans
l’intérêt même de ceux qu’on voulait protéger, notre système politique n’a eu
de cesse que de restreindre leur liberté. Bien sûr avec les meilleures
intentions du monde, mais malheureusement comme dans toute décision économique
il y a l’invité inattendu. Cet invité inattendu ou plutôt ces invités ont été
le chômage, la baisse de l’activité économique française, la forte volatilité
du salariat (avec le développement des services beaucoup plus volatiles) et in
fine l’appauvrissement d’un très grand nombre de nos concitoyens.
Cette évolution se comprend d’ailleurs très bien. Si l’on
regarde l’ensemble des activités économiques, on s’aperçoit que les
législations qui les concernent ont été d’autant plus fortement assouplies
qu’elles étaient plus volatiles. La législation des activités financières s’est
considérablement assouplie sous la menace de voir Paris disparaître comme
grande place financière. Il est vrai que le lobbying bancaire relayé par la
Banque de France, la mondialisation ont beaucoup agi en ce sens. Existe-t-il un
lobby industriel relayé au sein de l’état. Oui pour le CAC 40, non pour
l’essentiel du tissu économique, ces PME qui font vivre pourtant presque 80% de
la population salariée française.
Dans mon club des numéros un mondiaux français à
l’exportation, où le nationalisme économique est souvent hors de proportion
avec les contraintes d’un développement en France, bon nombre d’entreprises ont
été obligés de délocaliser. Les entreprises du CAC 40 et leurs patrons français
sont devenus progressivement apatrides.
Mais dans leur grande majorité certaines de ces entreprises est été
vendues à l’étranger tant il est plus facile de diriger une entreprise
française lorsqu’on est étranger que français. Pour ceux de moins en moins
nombreux malheureusement, ces entreprises commencent à reposer le problème
différemment.
Il y a dans cet ensemble quelques lueurs d’espoir,
d’entreprises qui n’estiment pas la cause perdue. Parmi celles-ci, la société
Meccano, dont je voudrais vous expliquer rapidement comment elle a conçu le
rapatriement de certaines de ses activités, et vous décrire également comment
le groupe IMI que j’ai créé, a tenté de limiter les effets négatifs d’une
législation paralysante. Comment Meccano s’y est pris C’est en 2010, que j’ai
fait la connaissance de M.INGBERG, actuel président de
la société Meccano. Tout à fait accidentellement, la caisse des dépôts et
consignations, par l’intermédiaire de sa filiale CDC entreprises se trouvait
être actionnaire à la fois de mon groupe IMI, et de la société Meccano. Cette
société est plus que centenaire. C’est en 1898, que dans un petit atelier
d'Angleterre, Franck Hornby commence à fabriquer pour
ses enfants, les premières pièces du système par vis et écrous. Le
développement industriel commence en 1907 après qu’un brevet eut été déposé en
1901. C’est très vite un succès international, Meccano implante deux sites de
fabrication en France, qui se révèlent vite insuffisants. En 1930, une grande
usine est construite à Bobigny. En 1951, elle produit plus de 500 000 boîtes.
Une autre usine voit le jour à Calais en 1959. Toute la production est alors
concentrée sur Calais. En 1985, Meccano est repris par Marc Rebibo,
puis en 1989 par Dominique Duvauchelle et enfin par Renaissance Investissement
qui consacre le renouveau de la domination de Meccano dans le domaine des jeux
pour le petit ingénieur. Ainsi donc, pratiquement sur tout le siècle, avec des
hauts et des bas la société Mécano s’est développée. Après être né en
Angleterre, elle a trouvé un terrain particulièrement favorable en France où
elle a employé, jusqu’à plus de 1000 personnes. À partir de 1995, les choses
ont été plus difficiles. Avec l’apparition du plastique et plus récemment des
nouvelles technologies, la société a eu beaucoup de mal à intégrer l'univers
ludique, moins favorable aux jouets créatifs. Mais c’est surtout la mondialisation
qui a créé de difficultés. Comme toutes les entreprises de jouets, la société a
connu des jours heureux mais aussi de grandes difficultés. Il est intéressant
de constater que Meccano n’a pu survivre que dans de petites structures.
L’industrie du jouet est coutumière de fortes variations, mais l’image de la
marque est telle que les jeux Meccano devaient former encore de nombreuses
générations aux techniques de l’ingénieur. Meccano a fait l’objet d'un plan de
cession totale en mai 2000 après des pertes importantes en 1999. La nouvelle
direction se devra de relancer une activité qui, malgré les difficultés
financières que connaît le jouet français, dispose d'une très bonne image de
marque. Grosso modo la société fabrique deux millions de boîtes. 900 000 sont
fabriqués en France, et 1 million 100 000 en Chine essentiellement pour les
pays de la zone dollar fortement consommateurs de ces jouets qu’ils apprécient
au plus haut point. En particulier l’Australie et d’Amérique du Sud. Malgré
cela les dirigeants ont choisi délibérément de relocaliser sur le site de
Calais. A cela deux raisons :
1. des évolutions macro-économiques moins défavorables en
particulier avec la dépréciation de l’€qui est passé en quelques mois de 1,5, à
1,3$ pour un €, donnant immédiatement une capacité concurrentielle de 13,4%
(l’équivalent d’une dévaluation de presque 14%), ce qui donnait une marge
supplémentaire aux produits fabriqués en France et diminuait l’avantage des
produits fabriqués en Chine.
2. Une évolution des coûts en Chine, des coûts de transports
comprise entre 70 % sur les salaires et de plus du double pour les conditions
de transport. Ajoutez à cela que la surveillance à 3000 km pose quand même de
nombreux problèmes. La société a donc rapatrié en France, 200 000 boîtes. De
toute façon qu’elle fabrique ou non ces boîtes et compte tenu de la rigidité du
système social en France, les coûts seraient les mêmes. Il vaut donc mieux
charger le plus complètement possible la partie de l’ensemble industriel la
moins adaptable (la France) en réalisant l’adaptation dans un pays plus
flexible pour l’utilisation de la main-d’œuvre. Ce raisonnement était valable
dans les deux ou trois années précédentes, mais alors pourquoi ne pas l’avoir
fait plus tôt. L’analyse montre à l’évidence qu’un faible changement dans les
conditions macroéconomiques peut faire basculer la localisation des sites de
productions.
Il est donc faux de croire que l’effort collectif serait
surhumain, je crois au contraire qu’il ne serait pas très élevé. En revanche je
crois que la méfiance est devenue telle qu’il faudra sans doute au moins une
génération pour que les chefs d’entreprises puissent penser que les mentalités
ont changé. L’aventure du bouclier fiscal est très illustratrice de cette
méfiance, malheureusement entretenue par les annonces politiciennes. Le retour
de capitaux nationaux dont nous aurions bien besoin ne se fera pas sans un
minimum de respect des industriels.
Cela ressemble beaucoup à la manière dont j’ai abordé
personnellement ce problème. De fait nous avons en France une organisation
sociale permafrostée. Des coûts du travail
extraordinairement élevés, un temps de travail beaucoup trop faible et surtout
une inadaptation totale au changement. (À cet égard je voudrais signaler que
beaucoup plus que les coûts de l’évolution, ce sont les délais d’adaptation, l’absence
de volonté des salariés de modifier leurs conditions d’existence et d’adapter
leurs conditions de vie aux nouveaux impératifs de la vie économique. Tout cela
d’ailleurs sans remettre en cause ni la rémunération ni tous les autres
éléments liés aux salaires mais en touchant uniquement à l’organisation
générale.) Comme Meccano, mon groupe a été obligé pour des questions de coûts,
et surtout pour ne pas être concurrencé sur nos propres métiers par d’autres
entrants, de délocaliser en Chine une partie de ses productions. Nous avons
toujours été très attentifs, à sauvegarder le cœur de métier, et surtout à ne
pas donner les éléments qui auraient permis à nos fournisseurs de venir nous
concurrencer comme ils avaient l’habitude de le faire. En outre ce nous avons
été fantastiquement aidé par la loi suisse et le Swiss made. Les Suisses ont parfaitement compris qu’ils
devaient protéger leur image de marque qui était un potentiel fantastique dans
l’industrie du luxe. Cela nous a donc permis de maintenir en France une bonne
partie de la production, surtout depuis quelques années ou pour des raisons que
je vais expliquer maintenant, la fabrication en Europe redevient plus
intéressante. Un certain nombre de raisons sont intervenus depuis environ trois
ans, qui modifie considérablement la relation entre les industriels français et
leurs sous-traitants chinois. Ces modifications sont de trois ordres :
1. Tout d’abord il est incontestable que la dévalorisation de
l’euro au cours des dernières années où il est passé de 1,50 dollars à 1,30 a
aidé considérablement nos entreprises. Sans y prêter attention, nous avons
gagné comme un rien 14 % de compétitivité. Cela n’est pas suffisant au regard
du différentiel de compétitivité, mais c’est déjà significatif.
2. La crise a également beaucoup frappé l’ensemble des
entreprises chinoises et les entreprises de transport.
a. Beaucoup de conteneurs ont été détruits, nombre de bateaux
ont été désarmés, et enfin le temps de transport a été augmenté de manière à
obtenir des baisses de consommation de fioul. Non seulement le prix du
transport a considérablement augmenté passant 1200 $ à 3000 $ et à bientôt 4000
pour un conteneur.
b. Par ailleurs le temps de transport a quasiment été doublé
puisqu’il est passé de trois semaines à presque six semaines
Ces conditions qui sont plutôt d’ordre macro-économique ont
joué un rôle certain, mais un certain nombre d’autres raisons plus
micro-économiques sont intervenues. La plus importante d’entre elles concerne
les coûts salariaux, et le comportement des ouvriers chinois. :
1. Depuis 2008, en Chine les coûts salariaux ont crû de
manière absolument fantastique. 19 % en 2008,16 % en 2009, et 20 % depuis le
début de 1010 dans les régions côtières. Certaines entreprises comme Honda,
n’ont pas hésité à augmenter sur la seule année 2010 de 24 %. La compétitivité
salariale s’érode donc petit à petit, même si les salaires restent à un niveau
très bas, et si la durée du travail est particulièrement élevée.
2. Par ailleurs, comme tout le monde le sait, la quasi-totalité
de l’industrie chinoise se trouve concentrée dans le grand arc qui va de Canton
à Pékin en passant par Hong Kong, Shenzhen et Shanghai. Les ouvriers viennent
pour l’essentiel de la partie centrale de la Chine et ils ne rentrent chez eux
que durant les trois semaines du nouvel an chinois.
Ces conditions de vie sont particulièrement difficiles
puisqu’ils ne voient leurs familles qu’une fois par an et qu’ils sont logés
dans des dortoirs attenants à l’usine séparant hommes et femmes mêmes mariées.
Avec l’évolution économique, les ouvriers supportent de moins
en moins ces conditions, et n’acceptent de les supporter que si le différentiel
de salaires entre ce qu’ils trouvent chez eux (au centre de la Chine) et dans
les entreprises industrielles est significatif et représente au moins 25 %.
Inutile de dire qu’ils ne reviennent pas si le niveau de salaire reste
constant. Enfin il y a un dernier groupe de raisons qui concernent
l’environnement du fonctionnement de la production en Chine.
Je ne pense pas que ces modifications soient liées à
l’amélioration du niveau de vie mais qu’elles sont principalement dues un refus
du quasi esclavage dans lequel la population chinoise se trouvait il y a
seulement 20 ans.
1. Les Chinois apprécient de moins en moins de travailler en
usine, et quand ils en ont la possibilité, préfèrent travailler chez eux.
L’absentéisme a cru de manière considérable engendrant une désorganisation de
la production et un allongement des délais.
2. La notion de quantité minimum devient de plus en plus
importante, alors que les fabrications en France demandent du juste à temps. On
se trouve donc obligé d’acheter des quantités nettement supérieures aux besoins
immédiats au moment même où les entreprises françaises sont amenées à réduire
leurs délais de paiement en raison de la loi LME. Cela engendre une croissance
du besoin en fonds de roulement et donc un besoin de financement
supplémentaire.
3. Enfin gérer la qualité, surveiller ses fournisseurs pour
qu’ils réalisent bien ce qui est demandé se relève toujours aussi difficile à
3000 km.
Comme on le constate, un certain nombre de conditions se
trouvent réunies pour pouvoir assurer la ré industrialisation et la
relocalisation des activités. Ces conditions sont malgré tout extrêmement
fragiles, car si aujourd’hui la ré industrialisation apparaît réalisable dans
certains cas, il faudrait peu de choses pour faire pencher la balance dans un
sens plus défavorable à l’industrie française.
Que le dollar se déprécie de nouveaux, comme cela de fortes
chances de passer avec le dernier plan de M. Obama, que les pays d’Europe continuent
d’accepter le yo-yo infernal de l’euro par rapport aux autres monnaies du
monde, que surtout l’organisation sociale continue d’être aussi défavorable à
la prise de risque (insuffisance de la rentabilité des capitaux investis qui
limite drastiquement le développement de l’activité industrielle), enfin il
soit mis un terme à la judiciarisation permanente des emplois et de l’activité
salariée.
De plus en plus, on constate effectivement que les salariés
qui ont un emploi en entreprise ou au sein de l’État se considèrent comme
propriétaire de cet emploi indépendamment du travail fourni. Ils trouvent en
cela une oreille attentive auprès des juridictions prud’homales et de
l’ensemble du système politique.
Heureux d’avoir trouvé
un emploi, mais surpris de la masse des activités que nous avions à mener de
front, un de mes cadres me fit avec humour la remarque suivante : je voulais
trouver un emploi, mais pas du travail. Je n’ai pas poursuivi la conversation,
et j’ose espérer (ce que je crois) qu’il s’agissait d’un trait d’humour.
Je ne suis pas du tout sur
que pour un grand nombre de salariés des grandes entreprises, et pour les juges
prud’homaux cette distinction soit évidente. Tant que nous n’aurons pas fait
admettre et comprendre qu’il n’y a de l’emploi que s’il y a un travail à
réaliser dans des conditions économiques acceptables, nous pourrons faire ce
que nous voudrons, nous serons à la merci de ceux qui comme les Chinois tout
aussi imaginatifs que nous, dans de nombreux domaines plus intelligents que
nous, travaillent avec la volonté d’améliorer leur sort.
Je ne suis pas sûr que la culture d’assistanat généralisé que
nous connaissons dans notre pays soit de nature à modifier nos comportements de
manière suffisamment forte pour que nombre d’industries qui pourraient se
relocaliser reviennent en France.
Il faudra beaucoup de temps pour que les chefs d’entreprise
qui auront été échaudés par le comportement social collectif reviennent et
fassent confiance à notre système politique et social. Les installations
industrielles sont relativement stables.
C’est ce qui a amené bon nombre de responsables politiques à
penser que l’augmentation de la fiscalité sur les entreprises, que la lente
dérive des comportements collectifs vers une suspicion généralisée des
comportements patronaux, n’avait aucun effet. Effectivement ces entreprises ne
sont pas parties, ont payé les impôts correspondants, accepté la lente
évolution de la société française vers le loisir, l’absence de responsabilités
et la volonté du toujours plus. Une fois parties, et la décision est souvent
difficile à prendre, ces entreprises industrielles mettront longtemps à
revenir.
Raison de plus, pour aujourd’hui, profiter des circonstances
un peu plus favorables, pour créer un vrai courant de retour, sans laisser
croire (comme cela est régulièrement le cas en matière de fiscalité) que les
législations moins négatives pourront être supprimées à peine promulguées. Les
instabilités législatives et réglementaires, et les comportements négatifs de
la société sont les ennemis de l’industrie beaucoup plus que les coûts. Comme
toujours en économie, la sécurité de l’emploi est l’amie de quelques-uns et
l’ennemie de tous. La hausse de la fiscalité est l’ennemie de la rentrée
fiscale. Comme une bicyclette n’est stable que si elle avance, l’économie n’est
stable que dans le mouvement. A avoir fossilisé tous les comportements
économiques, le progrès social devra attendre des jours meilleurs et surtout
des responsables politiques nouveaux. La ré industrialisation de la France se
fera un jour, il n’appartient qu’à nous que ce soit dans les meilleurs délais.
*Jean-Pierre GERARD, Président
du club des N°1 mondiaux français à l'exportation.
Ancien membre du Conseil de la Politique Monétaire.